Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Jean Rony (né à Saint-Marcellin (Isère) le 5 janvier 1930), fils d’un artisan fabricant de fromages, fait sa scolarité au collège de La Mure (Isère).

Rony est pupille de la Nation. Son père est résistant dans l’Armée secrète à Saint-Marcellin (Isère). Il héberge clandestinement une famille juive et un opérateur radio envoyé de Londres dans le cadre de la préparation du maquis du Vercors. Dénoncé, il est abattu par la Gestapo venue l’arrêter, le 22 mai 1944.

Après la guerre, Jean Rony adhère au Parti socialiste SFIO et devient secrétaire de la fédération de l’Isère des Jeunesses socialistes. Il est délégué au Congrès national du Parti socialiste SFIO à Lyon, en août 1947. Il quitte la SFIO à la fin de 1947, en désaccord avec la répression du mouvement de grève, par le gouvernement socialiste.

Etudiant en droit et en sciences politiques à la faculté de Grenoble, il est adhérent de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et collabore à la revue de l’Association générale des étudiants de Grenoble.

Il prend sa carte au PCF en janvier 1949, toujours à Grenoble.

Rony arrive à Paris en 1950. Il abandonne science-po et commence des études d’espagnol. Militant à l’UNEF, responsable des étudiants de l’Institut hispanique, il est délégué au Congrès de l’UNEF, en mars 1951.

Rony participe aux activités des Combattants de la paix et reste quelques mois comme traducteur au siège du Conseil mondial de la Paix, à Vienne.

Rony, dans le cadre de ses études, effectue divers séjours en Espagne et fréquente des communistes espagnols. Ami de Carlos Semprun, frère de Georges Semprun, et de Julian Grimau, il assure plusieurs missions au service du Parti communiste d’Espagne, de 1958 à 1963.

A partir de 1955, il commence à écrire des articles, souvent non signés ou signés Jean Montiel quand il s’agit de l’Espagne, dans La Nouvelle Critique, revue des intellectuels du PCF. Pigiste à Libération, il est spécialisé sur les questions internationales.

En 1957, Rony passe le concours d’entrée (Lettres) à l’École normale nationale d’apprentissage. Nommé au centre d’apprentissage du bâtiment à Paris, il est pendant une année le secrétaire départemental du Syndicat national de l’enseignement technique professionnel (CGT).

Il est reçu aux IPES, puis au CAPES (Lettres modernes) en 1962, puis à l’agrégation en 1963. Il enseigne au lycée de Mantes (Yvelines) de 1963 à 1965 puis au lycée Pasteur à Neuilly (1965-1967).

En octobre 1967, Rony obtient un poste d’assistant à la nouvelle faculté des Lettres de Tours (Indre-et-Loire). En 1969, il est nommé assistant à la faculté de Lettres de Nanterre, où il termine sa carrière en 1995, comme maître de conférences. Il est le secrétaire de la section syndicale et élu dans au conseil de l’université. Il est pendant trois années vice-président du bureau du conseil de l’université.

Habitant Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) à partir de 1957, Rony est élu en 1965, conseiller municipal sur une liste d’union de la gauche, dirigée par un communiste.

Rony écrit régulièrement dans La Nouvelle Critique sur les questions de politique étrangère (surtout l’Espagne) et sur le socialisme français. Il fait partie de la section de politique étrangère du PCF. Il devient, en 1974, membre du Comité de rédaction de l’hebdomadaire du PCF, France nouvelle. Il y écrit parfois des articles sur la vie politique en Italie. Participant à la traduction de textes, il présente les ouvrages de Palmiro Togliatti, Le Fascisme italien (Les éditions de La Nouvelle Critique, 1971), Sur Gramsci, (Editions sociales, 1977), procède à des traductions de dirigeants italiens (Giorgio Napolitano, Pietro Ingrao).

Inquiet devant la situation interne du PCF, Rony, dès avril 1973, souhaite que le Parti fasse une manière de révolution culturelle, écoute ce qui se dit à gauche, mette en doute les analyses économiques issues du “Capitalisme monopoliste d’Etat“ et modifie ouvertement son analyse des partis communistes de l’URSS et des démocraties populaires. Il doute de la validité du communisme et du marxisme et publie en 1978, un ouvrage dans ce sens, Trente ans de parti : un communiste s’interroge.

Après son article dans Le Monde du 21 mars 1978 : « Le PCF n’a pas été entendu par les masses », il apparaît ouvertement comme un contestataire de la direction du PCF.

Il soutient la publication fondée par Henri Fiszbin Rencontres communistes hebdo. En février 1980, une cellule du XIXe arrondissement (celle de Paul Laurent) envoie une lettre à Jean Rony, Yvonne Quilès, Jean Elleinstein dans laquelle on pouvait lire : " Nous nous demandons pourquoi vous continuez à vouloir vous compter parmi les membres du parti révolutionnaire, à moins que vous ne pensiez vous prévaloir du titre de communiste pour mieux nous attaquer." En octobre 1981, Rony est exclu, s’étant lui-même « mis hors du parti », en même temps qu’une dizaine de dirigeants parisiens : Georges Heckli, Jean Argelès, François Hincker, Maurice Goldring, Yvonne Quilès, ...

En 1979, Rony collabore au nouvel hebdomadaire Maintenant, fondé par Paul Noirot, avec Yvonne Quilès comme rédactrice en chef. Il travaille aussi avec Noirot dans la revue bimensuelle Politique Aujourd’hui de 1984 à 1986. Il écrit aussi des articles dans la revue bimensuelle européenne Lettre internationale jusqu’en 1986.

Dans les années 1980, il collabore au Monde diplomatique sur l’Espagne.

Rony est membre pendant quelques années du Parti socialiste.

Il rencontre Pierrette Bressan, militante communiste, employée du Conseil mondial de la Paix à Vienne qu’il épouse en juin 1958 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Ils ont deux enfants et divorcent en 1970. Il se remarie en septembre 1982 à Paris, avec une professeur et divorce en 1992.

 

Sources

Jean Rony – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jacques Girault

Responsabilités au PCF

Membre du comité de rédaction de France Nouvelle et de La Nouvelle Critique

Mandats électifs

Conseiller municipal de Levallois-Perret.

Publications

La lente rupture : l’Espagne du franquisme à la démocratie, Paris, Éditions sociales, Notre Temps, 1977,

Trente ans de parti : un communiste s’interroge, Paris, C. Bourgois, 1978,

L’Internationale et le genre humain, avec Alexandre Adler, Paris, Mazarine, 1980.