Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Charles Joly (né Varennes-lès-Narcy (Nièvre) le 14 mars 1876, décédé à Varennes-lès-Narcy le 29 juin 1951) se forme à l’Ecole normale et enseigne dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Membre du Parti socialiste français (PSF) depuis 1902, il signe le 26 novembre 1905, le Manifeste des instituteurs syndicalistes.

Le 3 octobre 1912, il est élu secrétaire de la Fédération de l’Enseignement, syndicat sans existence légale. Le gouvernement le fait traduire devant un tribunal correctionnel pour avoir accepté la création du «Sou du soldat» dans son organisation.  

Les articles de Joly paraissent sous la signature du «Carillonneur» dans La Revue de l’Enseignement primaire et primaire supérieur, de 1906 à 1914.

Mobilisé d’août 1914 à janvier 1919, il envoie aux Semailles (journal syndical de la Seine) de petits articles que la censure coupe souvent.

Dès son retour à la vie civile, il est coopté au Conseil fédéral de l’Enseignement.

Le 30 novembre 1919, Charles Joly est élu conseiller municipal socialiste du quartier de La Chapelle (XVIIIe). Signataire de la motion Cachin - Frossard, il est élu au Congrès de Tours (décembre 1920), membre de la commission de contrôle du Parti. Il est réélu au IIe congrès du Parti communiste (Paris, octobre 1922).

Les incidents sanglants de la rue Damrémont (XVIIIe arr.), entre le service d’ordre communiste et les Jeunesses patriotes, sont utilisés par ses concurrents aux élections municipales de mai 1925. Joly affirme alors : «La venue dans un quartier prolétarien des centuries fascistes, leur défilé en colonnes par quatre constituent une provocation qui met les ouvriers en état de légitime défense». Il est réélu conseiller de Paris (avec 2 812 voix sur 5 348 votants).

À l’Hôtel de Ville, il s’occupe des questions d’enseignement et fait chaque année la critique du budget de la préfecture de Police. Bon orateur, il intervient dans de nombreux meetings à Paris et en province (particulièrement dans son département natal, la Nièvre).

De retour d’URSS en mars 1929, il prononce, salle Bullier à Paris, un discours qui dresse un bilan flatteur des réalisations «formidables» du premier pays communiste ; il condamne «ceux qui, comme Trotski, se mettent maintenant en travers de la marche de la révolution» et transmet le vœu des ouvriers russes : «Que nos camarades français se groupent solidement dans leurs organisations révolutionnaires pour défendre l’URSS et transformer la guerre impérialiste en guerre civile.»

Il est réélu conseiller municipal de Paris, dès le premier tour, en 1929.

Quelque mois après son élection, le 5 novembre 1929, sous le titre « La discipline du Parti et les élus », l’Humanité publie une déclaration du Bureau politique donnant comme tâche à la Conférence nationale de janvier, l’épuration de tous les éléments «opportunistes», «sociaux-démocrates», «confusionnistes» et le renforcement de la discipline à l’égard des élus. Joly s’oppose à cette déclaration du BP, avec cinq conseillers municipaux communistes de Paris (Louis Sellier, Louis Castellaz, Jean Garchery, Camille Renault, Louis Gélis), par une lettre datée du 6 novembre 1929. Ils refusent de se rendre à la conférence des élus municipaux de la région parisienne convoquée pour le 10 novembre.

Exclus, le 24 novembre 1929, «les Six» réagissent avec force, en faisant placarder une affiche intitulée : «Les élus communistes de Paris au Prolétariat» : « Derrière le triple écran de la Révolution russe, de l’Humanité et de la répression, une équipe de gamins, d’ambitieux et de résignés, manœuvrent des ouvriers sincères, poussent à l’abîme le Parti qui devait porter historiquement l’espoir de libération révolutionnaire du prolétariat».

« Les Six » fondent le Parti ouvrier paysan (POP) lors du congrès de Clichy du 22 décembre 1929. Un septième conseiller municipal parisien, François Salom, les rallie. L’année suivante, le 21 décembre 1930, le POP fusionne avec le Parti socialiste communiste de Paul Louis pour former le Parti d’unité prolétarienne (PUP) qui regroupe un nombre important d’élus. Joly est élu membres de son Comité central.

En juillet 1931, Joly devient président de la 12e commission (transports en commun) du conseil général de la Seine.

Aux élections municipales de mai 1935, il arrive en tête des candidats de gauche. Pour la première fois, son élection n’est assurée qu’au second tour, avec 3 055 voix sur 4 365 votants.

Après la déclaration de guerre, le gouvernement de Vichy désigne Joly comme représentant du XVIIIe arrondissement au conseil municipal, et il le reste jusqu’en 1943.

Charles Joly est marié et sans enfants.

Sources

Charles Joly – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Justinien Raymond, Jean Maitron et Claude Pennetier

Mandats électifs

Conseiller municipal de Paris : 1919 - 1943