André Morel, dit André Ferrat (né à Montchanin-les-Mines (Saône-et-Loire) le 26 juillet 1902, mort à Paris le 24 janvier 1988), fils d’un conducteur de travaux, aux chemins de fer PLM, fait ses études primaires dans une école communale et ses études secondaires au lycée Ampère, à Lyon (Rhône) d’où il sort avec un baccalauréat (option math), en juin 1920.

Il adhère au groupe Clarté de Lyon, puis au groupe Clarté universitaire et fréquente le Cercle d’études marxistes créé par des étudiants originaires de Serbie.

Ferrat quitte Lyon en septembre 1921 pour poursuivre ses études à Paris. En juin 1922, il est reçu à l’École spéciale d’ingénieurs des travaux publics.

Il adhère au PCF (SFIC) en octobre 1921. Il prend le pseudonyme de Ferrat.

Il milite activement dans la tendance de « Gauche » dirigée par Souvarine, Treint, Vaillant-Couturier et Amédée Dunois. Il crée la section des Jeunesses communistes du Ve arrondissement.  

Il est élu au IIIe congrès du Parti communiste (janvier 1924), membre de la commission nationale des conflits.

Il décide, au début de janvier 1924, de rompre avec sa famille et de quitter l’École des travaux publics pour se consacrer à l’action militante. Il travaille quelque temps comme manœuvre, puis comme dessinateur industriel avant d’être, en mars 1924, nommé membre appointé du bureau national des Jeunesses communistes. Il est secrétaire national à l’agitation et à la propagande, responsable de L’Avant-Garde.

À cette époque, il est membre du bureau national des JC, comme secrétaire administratif et trésorier (Jacques Doriot est secrétaire général, alors emprisonné à la Santé).

Après le congrès de Clichy, en ??1925, il est délégué au Comité central, représentant de la Jeunesse (avec Henri Barbé). Il est chargé de juillet 1924 à novembre 1925, de la transformation des JC sur la base des cellules d’entreprise. Le Comité central le désigne à la commission d’organisation et à celle de l’Agit-prop.

Il fait son premier voyage en Union soviétique comme délégué à la conférence mixte sur les problèmes d’organisation ; il assiste au Ve congrès exécutif élargi de l’Internationale communiste (mars-avril 1925).

Durant cette période, Ferrat soutient l’action des « bolchevisateurs » du Parti et combat les différentes oppositions. Il vote l’exclusion de Pierre Monatte à la conférence nationale extraordinaire du 5 décembre 1924.

En 1925, Jacques Doriot, membre du bureau politique du PC, député, dirigeant de la section coloniale, trop occupé pour assumer effectivement ses fonctions aux JC, la direction effective des JC incombe désormais aux trois autres secrétaires : Ferrat,  François Chasseigne, Henri Barbé. Il revient à cette équipe de mener la lutte contre la guerre du Rif.

Ferrat a bénéficié d’un sursis de trois ans en qualité d’étudiant et en novembre 1925, l’armée l’appelle pour son service militaire en Algérie. Affecté au 9e zouaves et admis au peloton des élèves officiers de réserve à Alger, il mène «une active propagande clandestine contre la guerre du Rif». Mais, au début du mois de mars 1926, son appartenance à la direction des Jeunesses communistes est découverte et aussitôt il est rayé du peloton des élèves officiers et envoyé à la section disciplinaire du 9e zouaves, dans le Rif.

Revenu à Paris en mars 1927, Ferrat reprend ses fonctions de secrétaire national des JC et de représentant des Jeunesses au Comité central. À la fin de l’année 1927 et au début de l’année 1928, la justice le condamne à un total de cinq années de prison pour «provocation de militaires à la désobéissance et à la révolte dans un but de propagande anarchiste» dans ses articles publiés par L’Avant-Garde et La Caserne.

En janvier 1928, Ferrat passe dans la clandestinité et vit ainsi pendant quatre ans et demi en France et à l’étranger. Le IXe Comité exécutif de l’Internationale communiste, réuni en février 1928, décide que Ferrat doit quitter les JC pour devenir membre du Bureau politique. La plupart des dirigeants du Parti communiste français étant poursuivis, l’IC décide de constituer en Belgique un centre de direction extérieur composé de Maurice Thorez et d’André Ferrat. En juillet 1928, Thorez et Ferrat deviennent délégués au VIe congrès de l’Internationale. La Commission française de l’IC décide de réorganiser la direction du Parti communiste : le nouveau bureau politique sera composé de Henri Barbé, Marcel Cachin, Pierre Celor, Jacques Doriot, André Ferrat, Benoît Frachon, Lozeray, Gaston Monmousseau, Pierre Semard, Maurice Thorez et Galopin (comme représentant des JC). La majorité de ses membres sont, comme Ferrat, d’anciens dirigeants des Jeunesses communistes de l’époque de la guerre du Rif. Ce bureau est confirmé par le VIe congrès national du PCF (Saint-Denis, 31 mars-7 avril 1929). Congrès qui ratifie aussi la tactice de «classe contre classe».

Le Bureau politique le nomme, à la fin décembre 1929, représentant permanent du PCF au Comité exécutif de l’IC.

Le Secrétariat de l’IC, constatant les échecs successifs subis par le Parti, envoie un sévère avertissement à la direction du PCF en mars 1930, au moment même où se déroulait à Paris la Conférence nationale du Parti, qui, de ce fait, se termina sans que les résolutions préparées à l’avance aient été mises au vote. En mai 1930, une importante délégation du PCF est convoquée à Moscou pour qu’il soit procédé à un examen de la politique de la direction du Parti devant le Comité exécutif de l’IC. Après de vives discussions, une petite commission composée de Stépanov (responsable du Secrétariat latin du Komintern), Barbé, Thorez et Ferrat, supervisée par le Secrétariat de l’IC, rédige les rapports et les résolutions qui doivent être présentés au Comité central du PCF de juillet 1930 par Barbé, Thorez et Celor. Résolutions  «condamnant la politique sectaire menée jusque-là par la direction du Parti».

Ferrat, maintenu en poste à Moscou, fait, en septembre 1930, un voyage en Crimée qui lui révèle les aspects cachés de la situation économique et sociale de l’URSS, puis assiste en novembre 1930 au procès du « Parti industriel » avec Marcel Cachin. Procès où la peine capitale est requise contre des ingénieurs et des économistes de renom, accusés à tort d’avoir saboté l’industrie soviétique, à la demande d’industriels russes émigrés en France ;

Il rentre en France en août 1931 en même temps que Thorez qui est devenu secrétaire général, élu au dernier Congrès. Il a pour mission d’épauler Fried et Thorez dans leur « tâche de redressement du parti ».

Selon le témoignage de Ferrat : « En mai 1931, le Secrétariat de l’IC, constatant que le “redressement” de la politique du PCF était insuffisant, décida d’envoyer en France un “collège international de direction”, avec à sa tête Eugène Fried (1), chargé de conseiller et de contrôler sur place la direction du PCF. En juillet 1931, le Secrétariat de l’IC décide de sanctionner une série de dirigeants du PCF, parmi lesquels Barbé, Celor et Lozeray, considérés comme les principaux responsables de la politique sectaire du Parti et accusés d’avoir constitué un “groupe fractionnel clandestin”… »  

En 1931, Ferrat rentre d’Union soviétique et prend la tête de la Section coloniale centrale et travaille pour propager la révolution dans les colonies, en Algérie particulièrement. Il contraint la direction du PCF à s’engager davantage dans le combat anticolonial en s’appuyant sur le Komintern (2). En Algérie, il restructure l’action du Parti communiste en évinçant la vieille garde du parti, accusée de colonialisme ou de nationalisme, et en sélectionnant de jeunes recrues kabyles et arabes.

Au VIIe congrès national du PC (Paris, mars 1932), Lucien Midol lit le rapport sur la question coloniale, établi par Ferrat, qui, clandestin, ne peut pas assister aux séances. Ferrat appelle son parti à prendre conscience de l’ébranlement que représente l’apparition de mouvements révolutionnaires dans les colonies, notamment en Indochine, depuis le début de la crise financière en 1929.

Ferrat est réélu membre du Comité central, du Bureau politique et confirmé dans ses responsabilités à la section coloniale. Le Parti communiste le présente comme candidat aux élections législatives de mai 1932, à Paris. Il recueille au premier tour 4 061 voix mais n’est pas élu au deuxième tour.

Le 9 juin 1932, la police arrête Ferrat et Gerö (membre du collège de direction dirigé par Fried) lors d’une réunion clandestine du Bureau politique à Boulogne-Billancourt. Il séjourne à la prison de la Santé jusqu’au 6 août 1932, date à laquelle il obtint le bénéfice de la loi d’amnistie.

Il part aussitôt comme délégué au XIIe Comité exécutif élargi de l’IC (Moscou, août-septembre) où le secrétariat décide de le nommer délégué du Bureau politique à l’Humanité et rédacteur en chef du journal. Il exerce effectivement ces fonctions du 1er octobre 1932 au 1er février 1934.

En janvier 1934, inquiet de la menace nazie et du développement de ligues en France, Doriot, membre du bureau politique du PCF, plaide en faveur d’une alliance avec la SFIO. La direction du PCF s’y oppose vivement, par une résolution du 25 janvier : conformément à la ligne de classe contre classe, définie par le Komintern en 1928, elle considère toujours la SFIO comme son principal ennemi politique. En votant contre cette résolution, Doriot s’oppose à la direction et manque à la discipline de parti. Ferrat partage l’avis de Doriot et s’abstient.

A partir de juillet 1933, Ferrat réfléchit aux moyens de lutter dans le parti contre « la politique sectaire du PCF et de l’IC pour le redressement du Parti, pour le front unique avec le Parti socialiste, pour un fonctionnement démocratique dans le PCF ». Avec son ami Georges Kagan et quelques autres camarades, il crée un groupe clandestin (dont le nom sera celui de leur revue Que Faire ?). Il leur faut plus d’un an pour arriver à publier une petite revue oppositionnelle intitulée Que Faire ?, Revue communiste (dans laquelle Ferrat écrit sous le nom de Marcel Bréval). Le premier numéro sort en novembre 1934 et il parait ensuite tous les mois jusqu’en août 1939. Le groupe Que Faire ? est divisé en deux branches : l’une clandestine à l’intérieur du parti, l’autre publique, animée par des militants qui, comme Pierre Rimbert, ont été exclus du PCF pour s’être opposés dans leur cellule, à la politique du parti.

Il continue cependant à diriger la section coloniale où il jouit d’une «complète liberté d’action». Il peut ainsi « développer sans entraves la politique qu’il considérait comme juste : la lutte pour l’indépendance des peuples colonisés, particulièrement de l’Algérie ».

Il met en pratique ses conceptions concernant l’arabisation du secrétariat de la Région algérienne du parti.

En avril 1934, Ferrat convoque une conférence régionale à Alger et procède à l’élection des instances régionales. Il impose une « majorité indigène » et renouvelle les cadres dirigeants. Le Comité régional est ainsi composé de dix membres dont six Arabes et le Bureau régional de six membres dont quatre Arabes. Parmi les cadres algériens, plusieurs ont suivi un stage dans les écoles du Komintern à Moscou. Ferrat assure la reparution de la Lutte sociale, organe communiste d’Algérie qui sort régulièrement jusqu’à la guerre.

Il y signe ses articles du pseudonyme de Mourad. L’influence et l’implantation du Parti communiste en Algérie se renforcent. Caractérisant la lutte révolutionnaire en Algérie comme essentiellement paysanne et anti-impérialiste, il se fixe comme objectif : la création d’un Parti communiste algérien indépendant du PCF, à l’instar du PC syrien ou du PC indochinois, et la création d’un front anti-impérialiste rassemblant toutes les organisations musulmanes progressistes et le Parti communiste algérien.

Le 9 juin 1934, il est expulsé de Tunisie où il est allé réorganiser le Parti communiste tunisien. Il développe, à son retour en France, une politique de défense de l’Étoile Nord-Africaine et établit, au début de l’été, des rapports personnels amicaux avec Messali Hadj qu’il s’efforce de gagner à l’idée d’un vaste front anti-impérialiste en Algérie.

Au cours de l’été 1934, le PCF passe d’une politique d’opposition aux socialistes à une politique de Front populaire avec toutes les forces de gauche, ce qui va à l’encontre de la tactique de Ferrat en Algérie, qui met l’accent sur la lutte révolutionnaire qu’il veut à la fois paysanne et anticoloniale.

Au cours du premier semestre 1935, il expose ses conceptions en matière de politique coloniale dans une série d’articles des Cahiers du Bolchevisme qui ne suscitent aucune critique ni au PCF, ni à l’IC. Ferrat proteste dans le parti contre le fait que le programme du Front populaire ne contienne aucune des revendications des peuples coloniaux.

Toutefois, le VIIIe congrès du Parti communiste (Villeurbanne, 22-25 janvier 1936), élit Ferrat au præsidium du Congrès et à la présidence de la Commission coloniale. Son rapport en séance plénière est approuvé à l’unanimité et la décision est prise de réunir rapidement le Congrès constitutif du Parti communiste algérien. Il reste membre du Comité central, mais n’est plus membre du Bureau politique (la raison invoquée est la réduction du nombre de ses membres).

Il conserve la direction de la section coloniale et continue la politique du « front unique anti-impérialiste » qui aboutit, le 7 juin 1936, à la réunion du premier Congrès musulman algérien organisé conjointement par l’Association des Oulémas, la Fédération des élus musulmans et la Région algérienne du Parti communiste. Ferrat regrette que l’Étoile Nord-Africaine, « sous l’influence de ses éléments sectaires », refuse d’y participer.

Cette politique aboutit à la constitution du Parti communiste algérien les 17-18 octobre 1936 (mais à cette date Ferrat vient d’être exclu). Par la suite, le Parti communiste algérien, formellement indépendant, est à nouveau sous la tutelle de la direction du PCF.

Ferrat n’accepte pas le nouveau refus du Bureau politique d’inclure dans le programme du Front populaire des revendications des peuples colonisés. Il décide de faire, devant le Comité central, le procès de l’ensemble de la politique de la direction du PCF. Il suscite de violentes réactions en dénonçant, le 2 avril, la politique de l’« union de la nation française » et, le 25 mai, en demandant au parti de ne pas participer au gouvernement de Front populaire pour garder sa liberté de critique et d’action,

Au début juin, Ferrat, convoqué à Moscou par un télégramme de Dimitrov, refuse de s’y rendre. L’IC autorise alors le secrétariat du PCF à engager une procédure d’exclusion. À la séance du Comité central du 13 juin, Ferrat critique la ligne de la direction appelant à "l’arrêt des grèves", ligne qui « freine et brise le mouvement spontané des masses en grève ». Il s’élève aussi contre «la suppression de toute démocratie à l’intérieur du Parti».

Le Comité central l’exclut immédiatement de ses rangs. La résolution du CC annonçant cette exclusion paraît dans l’Humanité du 7 juillet 1936 : Ferrat y est accusé de développer depuis longtemps une conception politique hostile à la ligne du PCF, notamment sur l’appréciation de la situation en Allemagne, en 1933, la déclaration de Staline en mai 1935, le vote des lois contre les ligues fascistes, novembre 1935, le programme du Front populaire et les grèves de juin 1936. Ses idées sur la question coloniale sont condamnées et ses thèses sont qualifiées de «trotskystes». Ferrat n’est pas autorisé à participer à la conférence nationale du 11 juillet (alors qu’il est toujours membre du Comité central) au cours de laquelle Maurice Thorez le condamne violemment.

Sa cellule l’exclut, le 23 juillet 1936 (pour avoir refusé d’aller s’expliquer à Moscou). Ferrat publie le dossier de son exclusion, dans une brochure de 43 pages intitulée Lettre ouverte aux membres du Parti communiste.

Suite à son exclusion, Ferrat reconnaît publiquement qu’il est un militant du groupe Que faire?.

De décembre 1936 à juillet 1937, il est rédacteur en chef du journal bimensuel Le Drapeau rouge, « journal communiste révolutionnaire ».

Devenu correcteur d’imprimerie, il tente d’organiser les quatre cents militants qui soutiennent Que faire ? afin de les aider à lutter dans leurs organisations respectives «pour la reconstruction d’un véritable Parti communiste conformément aux principes de l’Internationale communiste élaborés par Lénine». Tout en dénonçant la politique de Staline et les grands procès de 1937-1938, Que faire ? se prononce pour la défense de l’URSS, pour la lutte contre l’hitlérisme, contre la politique de non-intervention en Espagne et contre le courant munichois.

Quand pendant l’été 1937, l’idée du parti unique du prolétariat se précise, par la fusion du Parti socialiste SFIO et du PCF, le groupe Que faire ? entre en bloc au Parti socialiste après avoir obtenu l’assurance qu’il aurait la possibilité d’y constituer une tendance et de continuer à publier leur revue. Que faire? change seulement son sous-titre de « Revue communiste », en « Revue marxiste ».

Mobilisé le 2 septembre 1939, André Ferrat, est gravement blessé, le 23 juin 1940. Après de longs mois d’hôpital à Grenoble (Isère) où on l’a évacué, il est démobilisé le 1er avril 1941 à Lyon. Au printemps 1942, il prend contact, à Lyon, avec le mouvement « Franc-tireur » où il milite activement sous le pseudonyme de Charnay, et à la direction duquel il retrouve plusieurs de ses anciens camarades du Parti communiste : Élie Péju et Jean-Jacques Soudeille, exclus en 1926, et Georges Altman, exclu en 1929. Il fonde avec eux, fin 1943, la Revue libre, sous-titrée «de la Résistance à la Révolution ». Pendant le premier semestre 1944, avec un groupe de membres du Mouvement de libération nationale (MLN) dont Franc-Tireur faisait partie, il crée le « Comité français pour la Fédération européenne », en liaison avec le Movimento Federalista Europeo fondé à Milan, en août 1943, par des résistants italiens.

En août 1944, le MLN le charge de lancer un quotidien régional du soir, Lyon libre, dont il devient le directeur. À partir de septembre 1944, Ferrat siége au comité directeur du MLN. Il milite aussi à la fédération du Rhône du Parti socialiste et entre au Comité directeur du Parti socialiste SFIO lors de son XXXVIIIe congrès national (Paris, 29 août-1er septembre 1946). Il reste membre du Comité directeur, sauf deux courtes interruptions, jusqu’au Congrès de Lille du Parti socialiste (juin 1956) et abandonne alors ses responsabilités en raison de son opposition à la politique de Guy Mollet, en Algérie.

André Ferrat donne sa démission de directeur de Lyon libre au début de l’année 1946, pour retourner à Paris où il prend la direction de l’Imprimerie Réaumur (Société nationale des entreprises de presse). Désormais, son activité professionnelle l’occupe davantage que son activité politique. Il est l’un des fondateurs et codirecteurs de l’hebdomadaire Demain, organe de la gauche européenne, qui parait de décembre 1955 à décembre 1957, et collabore de 1969 à 1972 à Démocratie socialiste, de tendance social-démocrate.

Le 1er novembre 1927, il épouse Berthe Vauthier à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

 

Sources

André Ferrat – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean Maitron, Claude Pennetier

André Ferrat – Wikipédia

André Ferrat et la création du Parti communiste algérien (1931-1936), Céline Marangé, dans Histoire@Politique, 2016/2 (n° 29)

Responsabilités au PCF

Membre du Comité central : 1925 (Délégué de la Jeunesse) – 1936

Membre du Bureau politique : 1928 – 1936

Publications

Histoire du P.C.F, Bibliothèque du mouvement ouvrier, Paris, 1931,

La République à refaire, Gallimard NRF, Paris, 1945 (préface d’André Philip)

Révolution soviétique et troisième internationale, Spartacus, Paris, 1947.

Notes

(1) Eugen Fried, ancien dirigeant du parti communiste tchécoslovaque, est chargé de représenter le Komintern auprès du PCF. Connu sous le nom de « camarade Clément », Eugen Fried dirige une délégation composée de cinq instructeurs de l’IC : Adam Landy, Léon Purman, Georges Kagan, Ana Pauker et Ernö Gerö, qui sont parfois rejoints par une certaine «Suzanne» (de son vrai nom Elena V. Goloubeva).

(2) L’IC est clair sur la question coloniale : « Ce qui va particulièrement mal, c’est le travail du PCF aux colonies et l’aide aux partis coloniaux. En Algérie, toute l’activité des organisations du parti et des syndicats unitaires continuent à se baser sur les ouvriers français et le PCF n’a pas encore réussi à liquider ou même à ébranler sérieusement l’influence des éléments colonialistes qui continuent à diriger l’organisation communiste et les syndicats unitaires d’Algérie. (…) Les partis les plus importants : celui de l’Indochine et de la Syrie se sont trouvés sans aucune aide de la part du PCF au moment où les événements révolutionnaires battaient leur plein dans ces pays. Le groupe parlementaire du PCF n’a même pas fait d’interpellations à la Chambre lors de l’écrasement de l’insurrection révolutionnaire en Indochine (…). La responsabilité de cette négligence du devoir élémentaire envers le mouvement révolutionnaire dans les colonies, de cette carence au moment où il [est] important de démasquer les crimes de l’impérialisme français incombe entièrement à la direction du PCF. Il faut mettre fin à ce mépris intolérable du travail colonial. »

Dans le même document, le Komintern enjoint le PCF de procéder à «l’arabisation de l’organisation algérienne et à sa transformation, dans un proche avenir, en une section de l’Internationale communiste», ainsi que de « démasquer les éléments colonialistes et opportunistes et de liquider leur influence dans les organisations ».

Propositions sur le travail colonial du PCF émises par le Secrétariat d’Orient et le Secrétariat des pays romains de l’Internationale communiste, 26 novembre 1932, Archives du Parti communiste français.