Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

 Louis Odru (né à Sospel (Alpes-Maritimes) le 9 décembre 1918, mort à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le 10 septembre 2004) fils d’un trésorier du syndicat autonome des douanes, communiste, entre à l’École normale d’instituteurs de Nice.

 

Député

Quitte le PCF en 1988

Sous l’influence de sa famille et de son instituteur communiste, Virgile Barel, Odru adhère aux Jeunesses communistes, en février 1934.

En 1935, il devient secrétaire des étudiants communistes de Nice (1936-1937). Jusqu’en 1939, il est membre du bureau régional des JC.

À l’automne 1938, il est nommé instituteur à Menton

Mobilisé dans l’Infanterie à la fin novembre 1939, il est, après l’armistice, envoyé sur la ligne de démarcation, près de Loches. Arrêté le 5 novembre 1940 pour « propagande communiste dans l’armée », il est condamné le 24 janvier 1941 par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, à cinq ans de prison, dix ans d’interdiction de droits civiques et familiaux et 1 000 F d’amende.

Après une tentative d’évasion, il est expédié à la prison militaire de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). Il réussit à s’évader avec quatorze autres détenus, le 6 juin 1944.

Il rejoint le maquis FTP d’Ols-Camboulan et participe à la libération de l’Aveyron et du Tarn, sous le pseudonyme de « commandant Curie ».

Il est nommé chef-adjoint du 1er bureau à l’état-major, en septembre 1944, et commandant du 173e régiment d’infanterie en janvier 1945. Il suit la première armée au-delà du Rhin.  Démobilisé le 1er octobre 1945, avec le grade de capitaine, il reçoit la médaille de la Résistance, la Croix de guerre avec palme et une citation à l’ordre de l’armée (signée de Gaulle : « Jeune patriote arrêté pour ses convictions nationales, le 5 novembre 1940 »).

Au début de 1946, Odru devient secrétaire fédéral à l’organisation du PCF des Alpes-Maritimes. En août 1957, il entre à la section idéologique, à Paris, et comme instructeur du Comité central.

De janvier à novembre 1949, le PCF l’envoie à la Réunion, pour y organiser la fédération du PCF.

Il est nommé, en février 1949 à l’assemblée de l’Union française (sur le contingent du PCF), et entre comme permanent à la section coloniale du PCF. Avec son expérience des DOM - TOM, la section coloniale réussit à imposer une ligne nouvelle, à la fois malgré et grâce à la démission spectaculaire d’Aimé Césaire en 1955, avec la constitution des partis communistes martiniquais (1957), guadeloupéen (1958), réunionnais (1959).

De 1951 à 1957, la direction du PCF demande à Odru d’abandonner ses responsabilités dans les DOM-TOM pour s’occuper de l’Afrique noire sous dépendance française. Il est un des principaux animateurs du Comité de défense des libertés démocratiques en Afrique noire, qui édite un bulletin, Frères d’Afrique, et envoie des avocats français défendre les militants anticolonialistes africains.

Dans le même temps, Odru participe à la lutte contre la guerre du Viêt-nam. À l’assemblée de l’Union française, il dénonce « le trafic des piastres ».

Il siège jusqu’à sa dissolution, fin 1958, à l’assemblée de l’Union française.

Il entre au Comité fédéral de Seine Saint Denis en 1959 et en reste membre jusqu’en 1962.

En 1958, Odru est désigné comme suppléant de Jacques Duclos pour les élections législatives. Le 8 mars 1959,  il devient à la fois conseiller municipal et adjoint au maire (1959-1989) de Montreuil et conseiller général de Montreuil (1959-1967).

De novembre 1962 à mars 1986, Odru est aussi député de Montreuil. Il intervient souvent à l’Assemblée sur les DOM-TOM, la coopération, le soutien aux mouvements de libération nationale, la solidarité aux victimes des répressions et des crimes (Henri Curiel, Ben Barka).

En 1972, Odru est un des fondateurs de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA), qu’il préside durant une vingtaine d’années. Il est aussi co-président de l’association France-Palestine et, dès sa création, appartient au comité exécutif de l’Association parlementaire euro-arabe

Odru collabore à la rédaction du livre d’André Vieuguet, Français et Immigrés. Le combat du PCF (Éditions sociales, 1975).

En juin 1981, il critique la présence de ministres communistes dans le gouvernement Mauroy.

Lors des XXVe et XXVIe congrès du PCF (1985 et 1987), il vote contre le projet de résolution et, en 1988, il s’éloigne du PCF et rejoint les Reconstructeurs communistes. Il participe à la brochure Qu’est-ce qu’un parti révolutionnaire de notre temps ? (1988). A partir de 1992, il est l’un des animateurs de la Coordination communiste en Seine-Saint-Denis, puis d’Alternative démocratie et socialisme (ADS) et de la Convention pour une alternative progressiste (CAP).

Après le décès de Marcel Dufriche en 2001, il devint co-président du Musée de l’Histoire vivante à Montreuil. Entré au conseil d’administration de l’Association pour l’histoire vivante en mars 1961, il en devient le vice-président dans les années 1970.

En 1948, il se marie avec Madeleine Dissoubray, institutrice, ancienne déportée à Auschwitz et Mauthausen,. Sa veuve, a fait don de ses archives, au musée de l’Histoire vivante.

 

Sources

Louis Odru – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Claude Willard

Louis Odru - Wikipédia

Responsabilités au PCF

Membre du Comité fédéral (de Seine-Nord-Est) : 1959 - 1962.

Mandats électifs

Député de Montreuil : 1962 - 1986

Conseiller général : 1959-1967

Conseiller municipal et maire-adjoint : 1959-1989

Honneurs

Médaille de la Résistance

Croix de guerre