Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Elisabeth Roudinesco (née à Paris le 10 septembre 1944) effectue ses études secondaires, à partir de la première, au Collège Sévigné, à Paris.

Son père, Alexandru Rudinescu, est médecin d'origine roumaine, sa mère est neuro-pédiatre et psychanalyste française, et pendant la guerre, elle participe à la Résistance avec les communistes.

Après avoir été enseignante en Algérie au centre de Boumerdès en 1966 et 1967, elle poursuit ses études supérieures à la Sorbonne où elle obtient une licence de lettres modernes, avec une option linguistique, puis une maîtrise de lettres modernes à l’université Paris-VIII. Elle a été élève de Gilles Deleuze et a suivi durant un an, les cours de Michel Foucault.

Elle s'intéresse tout d'abord à la psychanalyse sans avoir elle-même suivi une psychanalyse, puis en poursuit une avec Octave Mannoni. En 1969, elle entre à l’École freudienne de Paris, fondée par Jacques Lacan, où elle achève sa formation psychanalytique et en restera membre jusqu'à sa dissolution en 1981.

Elisabeth Roudinesco adhère au PCF en 1971. De cette adhésion elle dira : «  … j’ai eu conscience très tôt que les deux grandes forces qui avaient été anti-nazies, c’était le communisme et le gaullisme, qu’elles étaient parallèles. Et la seule façon de m’opposer tout de même au conservatisme de mon père et de ma famille – conservatisme héroïque puisqu’ils avaient été anti-pétainistes, résistants en 1940, pas en 1943, ce qui change évidemment tout – c’était de mettre en avant toujours le parti des fusillés. Je disais : d’accord il y a Staline, mais enfin les communistes, c’est aussi autre chose : c’est Rol Tanguy, Politzer, etc. »

Elle quitte le PCF, en 1979, après la rupture de l’union de la gauche. « Je n’ai jamais renié cet engagement et je reste attachée à l’idée de révolution, qui témoigne du désir de liberté comme on le voit aujourd’hui un peu partout, ce qui me réjouit. On en a terminé avec le diktat de la détestation de 1789. »

Après son départ du PCF, elle se définit comme progressiste et vote « en principe pour le Parti socialiste ».

Elle fait partie de 1969 à 1979, du Comité de rédaction de la revue Action poétique.

Elle participe à la rédaction du journal Libération de 1986 à 1996. En 1996, elle collabore avec le journal Le Monde.

Elle anime, depuis 1991, un séminaire sur l'histoire de la psychanalyse dans le cadre de l'École doctorale du département d'histoire de l'université Paris VII-Denis-Diderot. Ce séminaire est rattaché depuis la rentrée 2011, au département d'histoire de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. De 2001 à 2007, elle est chargée de conférences à l’École pratique des hautes études.

Depuis 2007, elle est Présidente de la Société internationale d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP).

En 1979, Élisabeth Roudinesco entreprend la rédaction de l’Histoire de la psychanalyse en France publiée en deux tomes (1983 ; 1986)   

Elle s'oppose à la discrimination positive pour les femmes. Elle prend position dans les débats sur la laïcité, le clonage, la génétique, l'inné et l'acquis. Elle s'oppose aux méthodes de dépistage de la délinquance chez les enfants de moins de trois ans. Elle prend, à partir de 1997, position en faveur des droits des couples homosexuels à adopter des enfants.

 

Sources

Elisabeth Roudinesco – Wikipédia

Entretien avec Élisabeth Roudinesco, Raisons politiques, 2007, N° 25

Elisabeth Roudinesco : La haine de la pensée est partout, Psychologies

Publications

Pour une politique de la psychanalyse, Paris : La Découverte, 1977

Histoire de la psychanalyse en France, vol. 1, Paris : Le Seuil, 1982,

Histoire de la psychanalyse en France, vol. 2, Paris : Le Seuil, 1986,

Généalogies, Paris : Fayard, 1994

Théroigne de Méricourt. Une femme mélancolique sous la Révolution, Paris : Le Seuil, 1989,

Jacques Lacan. Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée, Paris : Fayard, 1993

La Famille en désordre, Paris : Fayard, 2002

Le Patient, le thérapeute et l'État, Paris : Fayard, 2004

Philosophes dans la tourmente, Paris : Fayard, 2005

Retour sur la question juive, Albin Michel, Paris, 2009

Mais pourquoi tant de haine ?, Paris, Seuil, mai 2010

Lacan, envers et contre tout, Paris, Seuil, septembre 2011

Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, Paris, Seuil, 2014,

Dictionnaire amoureux de la psychanalyse, Plon, 2017

Honneurs

Prix du meilleur livre de la Société français d'histoire de la médecine pour Généalogies, 1996,

Chevalier de la Légion d'honneur, 2013,

Prix Décembre 2014,

Prix des prix littéraires 2014, pour Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre,

Prix Décembre (2014),

Honorary Visiting Professor, université de Roehampton (Londres), 2007.