Mireille Miailhe (née Glodek le 20 mars 1921 à Paris, morte le 6 décembre 2010),  d’une famille juive réfugiée d’Europe de l’Est, fait ses études secondaires au lycée Lamartine de Paris.

Elle obtient son baccalauréat, mais ne peut intégrer les Beaux-Arts, en raison de la guerre.

En 1940, contrainte de fuir la capitale, elle se réfugie à Lyon, Grenoble, Rodez, Perpignan, Toulouse, Banyuls…

C’est à cette époque qu’elle rencontre Jean Miailhe, militant communiste, prisonnier de guerre en Allemagne, évadé et résistant. Jean Miailhe, Jean-Pierre Vernant et Victor Leduc, sont les organisateurs de la résistance dans le sud de la France.

Mireille suit Jean Miailhe à Toulouse où il est le commandant Garry, l’adjoint de Jean-Pierre Vernant, chef départemental militaire du mouvement Libération sud. Elle devient agent de liaison. Elle travaille au sein du service social des Forces Françaises de l’Intérieur.

Durant quelque temps, elle se réfugie chez le sculpteur Aristide Maillol à Banyuls. L’artiste lui accorde l’hospitalité grâce à la complicité de Dina Vierny, une de ses amies des Auberges de jeunesse, muse et modèle du sculpteur. Mireille Miailhe dessine Maillol, il est même le thème de ses premières œuvres exposées en novembre 1941, dans une galerie grenobloise.

Sa série Les Veuves évoque la mort de ses camarades pendant la guerre.

A la Libération, elle adhère au PCF. À partir de 1944, elle est secrétaire de cellule à Paris. Elle participe à un atelier collectif à Ivry où sont réalisés les fresques et décors pour la propagande du PCF. Elle fait partie de l’Union des femmes françaises (UFF), de France-URSS, et de l’Union des Arts plastiques, à partir de 1947. Pendant plusieurs années, elle réalise de nombreux dessins et illustrations pour les Lettres Françaises et Action.

En 1949, sa première exposition personnelle se tient à la Galerie du Bac.

Avec André Fougeron, Boris Taslitzky, Jean Amblard, Jean Vénitien ou encore Gérard Singer, Miailhe fait partie des artistes représentant le réalisme socialiste à la française ou « Nouveau réalisme ».

Comme Irène Joliot- Curie, Lucie Aubrac, Hélène Langevin, ou encore Marie Bell, Mireille Miailhe fait partie de « l’avant-garde » des femmes scientifiques, artistes et intellectuelles mises en avant par le PCF.

En 1950, avec Boris Taslitzky, André Graciès, Gérard Singer et Louis Bancel, elle réalise les fresques de 350 m² qui décorèrent la salle du Congrès du PCF à Gennevilliers. En mai 1953, Miailhe participe à l’exposition « De Marx à Staline » organisée par le PCF à la Maison des métallurgistes à Paris.

En 1958, elle réalise une fresque pour une école maternelle de Montreuil et en 1962, une peinture en émaux de lave de Volvic, pour le groupe scolaire Paul Eluard à Blanc Mesnil. Elle réalise aussi la fresque d’une école de la Courneuve.

En 1968, elle quitte le PCF « sur la pointe des pieds ».

Durant les années 1980, elle enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, l’ENSAD, rue d’Ulm.

À la Libération,  elle épouse Jean Miailhe. Ils auront deux filles, Florence et Manuelle, nées en 1956 et 1957.

 

Sources

Mireille Miailhe – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Anysia L’Hôtellier