Catherine Clément, (née à Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine) le 10 février 1939), intègre l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF), en 1959.

Agrégée de philosophie à l’âge de 22 ans, elle devient l’assistante de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne à 24 ans comme assistante.

Professeur université

Exclue en 1981

Née dans une famille mi-catholique, mi-juive. Ses grands parents maternels, russes, se réfugient en France et meurent à Auschwitz, en 1944. Sa mère, pharmacienne, a été membre de la Mission Ramakrishna.

Elle explique avoir «voulu devenir philosophe pour comprendre comment Auschwitz fut possible».

À partir de 1959, elle suit le séminaire de Jacques Lacan. Elle est membre de l'École freudienne à titre « profane », car elle n'a jamais été psychanalyste.

Elle rencontre Claude Lévi-Strauss, qui l’invite à décrypter un mythe africain devant son séminaire à l'EPHE, en 1962. Elle lui consacre son premier essai Claude Lévi-Strauss ou la structure et le malheur, publié en 1970, et un Que sais-je ? paru en 2002.

Détachée au CNRS, elle prépare une thèse sur Le Paradis perdu de Vladimir Jankélévitch (qu’elle n’achèvera jamais). En 1976, après 12 ans d'enseignement supérieur, elle démissionne de l'université.

En 1978, elle devient chef du service culturel au Matin de Paris. Elle réalise de grandes interviews, notamment le dernier entretien avec Jean-Paul Sartre, un entretien avec Claude Lévi-Strauss sur ses expériences japonaises, et le premier entretien de François Mitterrand au Matin de Paris.

En 1982, elle est nommée au ministère des Relations extérieures, à la tête de l'AFAA, chargée de la diffusion et de l'accueil de la culture française à l'étranger. Mais à la demande de l'Association professionnelle des agents diplomatiques et consulaires, le Conseil d'État a annulé, en décembre 1984, sa nomination pour avoir été prononcée par une autorité incompétente.

André Lewin (ambassadeur en Indes) devient son mari après avoir été celui qui a saisi le Conseil d'État pour sa nomination à l'AFAA. Il lui reproche d'être seulement normalienne et non énarque. Le conflit dure trois ans. Pour les réconcilier, le ministre des affaires étrangères de l'époque, Roland Dumas, les présente au cours d'un déjeuner de «réconciliation forcée». C'est ainsi qu'ils se sont connus. Elle séjourne quatre années en Inde, de 1987 à 1991, comme official hostess auprès de André Lewin, puis cinq ans en Autriche, et enfin trois ans au Sénégal (1996-1999).

Elle adhère au PCF en 1968.

Elle est membre du Comité de rédaction de la Nouvelle critique.

Après les élections de 1978, elle exprime des divergences avec le PCF et réagit publiquement à l'affaire de l'envoi d'un bulldozer, fin décembre 1980, contre un foyer d'immigrés par la municipalité communiste de Vitry-sur-Seine.

Elle écrit dans le Matin de Paris : " Quitter le P.C. ? Ils n'attendent que cela. Les intellectuels, pour la plupart, sont partis, parce qu'ils ne supportaient pas la dégradation de leur parti. On ne les retient pas, au contraire, on leur ouvre la porte. Quitter ? Non. Même ce geste n'a plus de sens, immédiatement récupéré, non sans raisons, par l'autre face du monde, en laquelle je ne me reconnais pas non plus. Rester ? Également impossible sans déchoir. Nous sommes ainsi quelques-uns, plus nombreux qu'on ne le sait, à être devenus ce que Gogol appelait des " âmes mortes ".

Au début 1981, elle est exclue du PCF («elle  s’est mise elle-même hors du parti»), pour ses critiques publiques (un article dénonçant les dérives xénophobes à Vitry).

Elle publie une vingtaine de romans et une trentaine d’essais.

En 2002, elle est  nommée directrice de l'Université populaire du quai Branly, au sein même du musée du quai Branly. Elle a produit de 2009 à 2011 une émission hebdomadaire sur France Culture, Cultures de soi, cultures des autres.

Elle est la sœur de Jérôme Clément, président d’Arte et de la Fondation Alliance française.

Catherine Clément se marie à vingt ans (et a un enfant), puis se remarie avec André Lewin.

 

Sources

Wikipédia – Catherine Clément

Les orphelins du PC, Jean Pierre Gaudard, Belfond, 1986

Publications

Romans

Bildoungue ou la vie de Freud, Christian Bourgois, 1978,

La Sultane, Grasset, 1981,

La Señora, Calmann-Lévy,

Pour l'amour de l'Inde, Flammarion, 1993,

La valse inachevée, Calmann-Lévy, 1994,

La Putain du diable, Flammarion, 1996,

Le Roman du Taj Mahal, Noésis, 1997,

Martin et Hannah, Calmann-Lévy, 1999,

Afrique esclave, Noésis, 1999,

Jésus au bûcher, Seuil, 2000,

Les Mille Romans de Bénarès, Noésis, 2000,

La Princesse Mendiante, Panama, 2007,

La Reine des cipayes, Seuil, 2012,

Les Ravissements du Grand Moghol, Seuil, 2016.

Essais

Lévi-Strauss ou la Structure et le malheur, Seghers, 1970,

Pour une critique marxiste de la théorie psychanalytique, Éditions sociales, 1976,

Les fils de Freud sont fatigués, Grasset, 1978,

L’Opéra ou la Défaite des femmes, Grasset, « Figures », 1979,

Le Goût du miel, Grasset, « Figures », 1987,

Gandhi ou l’Athlète de la liberté, Gallimard, 1989,

La Syncope, philosophie du ravissement, Grasset, 1990,

Sollers, la fronde, Julliard, 1995,

Les Révolutions de l’inconscient : histoire et géographie des maladies de l’âme, La Martinière, 2001,

Claude Lévi-Strauss, PUF, « Que sais-je ? », 2003,

Promenade avec les dieux de l'Inde, Panama, 2005,

Qu’est-ce qu’un peuple premier ?, Panama, « Cyclo », 2006,

Mémoire, Stock, 2009,

Dictionnaire amoureux des Dieux et des Déesses, Plon, 2014,

Faire l'amour avec Dieu, Albin Michel, 2017.

Honneurs

Commandeur de la Légion d'honneur

Grand officier de l'ordre national du Mérite.

Prix Historia du roman historique, 2010