Henri Cueco (né à Uzerche (Corrèze) le 19 octobre 1929, mort à Paris le 13 mars 2017), de père d'origine espagnole et de mère française, étudie la peinture avec son père Vicente, à Uzerche.

Peintre, universitaire

Quitte le PCF en 1979

Pour échapper à l’influence familiale, Cueco s’installe à Paris en 1947 et travaille pour gagner sa vie tout en suivant des cours de dessin à l’Académie de la Grande-Chaumière. Il réalise alors des natures mortes et des paysages.

Il entre en contact avec les peintres de La Ruche, qui se tournent vers le réalisme. Il commence sa carrière artistique en participant en 1952 au Salon de la Jeune Peinture. Il développe une peinture figurative marquée par ses préoccupations sociales, non sans distanciation et humour.

À partir de la fin des années 1950, Cueco peint des séries (Paysages, Natures mortes, Portraits, Rivières, Salles de bains, Jeux d'adultes, Hommes rouges…) recourant aux moyens techniques des mass-médias, d'après des photos tirées de la presse : figures découpées, aplats de couleur, pointillés et rayures. Il fait alors partie des peintres du mouvement de la figuration narrative, qui se développe au milieu des années 1960.

Il intègre une prise de conscience de plus en plus vive de la société que l’on commence alors à dire « de consommation », dominée par le désir du confort, la prolifération des produits, l’empire du commerce et de la publicité. De celle-ci, il décrypte les codes et les introduit sur le papier et la toile : simplifications signalétiques, rythmes géométriques, couleurs plates et intenses qui agressent l’œil.

Il adhère au Parti communiste en 1956, au lendemain du XXe Congrès du Parti communiste soviétique, pour se démarquer de la bourgeoisie provinciale qu’il côtoie. Il vit mal le refus par la direction du PCF, de ses positions critiques. En 1976, au moment où les PCF abandonne la dictature du prolétariat, une interview de Cueco dans La Nouvelle Critique est censurée. Il quitte discrètement le PCF en ne reprenant pas sa carte en 1976. En 1979, il est tout de même membre du Comité de rédaction du nouvel hebdomadaire du PCF, Révolution.

En 1977, il participe, avec Ernest Pignon, à la création du Syndicat national des artistes plasticiens (SNAP-CGT).

En 1979, il est le fondateur de l'association Pays-Paysage en Limousin, à Uzerche, dont la vocation est de faire se croiser les regards et les savoirs de différents protagonistes de la société, artistes, habitants, agriculteurs, musiciens, scientifiques…

Cueco enseigne à l’Université Paris VIII et Paris I ainsi qu’à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris.

Il critique dans ses publications et ses conférences, le nouvel académisme du minimalisme et du conceptualisme.

À partir des années 1980, il écrit de nombreux essais et romans. Son roman Dialogue avec mon jardinier est adapté au cinéma en 2007, par Jean Becker.

Sa participation à l’émission radiophonique de France culture Les Papous dans la tête lui vaut une autre forme de notoriété.

Il se marie à la plasticienne Marinette Cueco et ils ont deux enfants, dont le musicien Pablo Cueco.

 

Sources

Henri Cueco – Dictionnaire biographique du monde ouvrier - Claude Pennetier

Henri Cueco – Wiquipédia

Les Orphelins du PC, Jean Pierre Gaudard, Belfond, 1986,

Henri Cueco, peintre politique et écrivain, est mort, Philippe Dagen, Le Monde, 15 mars 2017.

Publications

Dessine-moi un bouton. L'inventaire des queues de cerises, Le Seuil, 2000,

La Petite Peinture, Éditions Cercle d'Art, 2000,

Dialogue avec mon jardinier, (adapté au cinéma en 2007 par Jean Becker), Le Seuil, 2004,

Le Collectionneur de collections, Le Seuil, 2005,

L’Été des serpents, JBZ et Cie, 2012

Passage des astragales, Bayard, 2013

Honneurs

Chevalier de l'ordre national du Mérite, 1989

Commandeur des Arts et des Lettres‎

Prix Fénéon

Prix Marlborough