Serge Depaquit (né le 3 août 1929 à Paris), fils d’un dessinateur industriel, communiste, fait des études d'ingénieur à l'École supérieure d'optique.

En 1949, il adhère au PCF et aux Jeunesses communistes (JC)

Direction UEC

Exclu en 1968

Il côtoie alors Paul Laurent et Marcel Rigout. En 1955, il devient militant "permanent" des JC et le PCF lui propose de partir pour Prague, comme permanent au secrétariat de l’Union internationale des étudiants. Il y reste pendant deux ans, à l’époque du XXe congrès du PCUS et des événements de Hongrie. Selon son témoignage, il est devenu dans la capitale de la Tchécoslovaquie, un « communiste libéral ».

En 1956, lors de son XIVe Congrès, le PCF le désigne pour être secrétaire administratif de l'Union des étudiants communistes (UEC), formant alors un tandem avec Philippe Robrieux, de sept ans son cadet. Depaquit est chargé des tâches administratives de l'organisation étudiante. Il assure la continuité de la direction, et joue un peu le rôle de mentor des dirigeants plus jeunes.

La dénonciation du stalinisme par Khrouchtchev au XXe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1956, ainsi que l'influence de Laurent Casanova font de lui un tenant des idées novatrices au sein du Parti communiste français. L'UEC prend de plus en plus le parti pris des khrouchtchéviens. C'est ainsi qu'à partir de 1959-1960, il soutient les positions du Parti communiste italien dirigé par Palmiro Togliatti, et au sein du PCF, celles de Casanova et Servin (Voir Affaire Servin-Casanova).

Durant ces années, Depaquit, qui reste l' "éminence grise" de l'UEC, prend parti pour « l'insoumission » contre la guerre d'Algérie. L'année suivante, il convainc le bureau de l'UEC, avec l'appui a posteriori de Casanova, de feindre l'« auto-critique » afin de permettre aux jeunes communistes de garder le contrôle de l'UEC. Ainsi, au XVIe Congrès du PCF (1961), le nouveau secrétaire général de l'UEC, Jean Piel, affirme se soumettre à la ligne du PCF.

En 1962, Depaquit est muté dans une entreprise commerciale du PCF, mais continue à jouer jusqu'en 1963, un rôle essentiel de conseiller auprès des dirigeants de l'UEC, plus ou moins en rébellion contre la direction du PCF.

Dès le début du mouvement de mai, il fait partie du petit groupe qui se retrouve au siège du PSU avec Daniel Cohn-Bendit, Jacques Sauvageot, Alain Krivine et Jean-Pierre Vigier pour tenter de donner forme aux luttes. Sans doute en raison de cette proximité avec les leaders de mai 68, il est exclu du PCF (1968).

Après sa rupture avec le PCF, il entre au CNRS, à l’Institut d’astrophysique, dans le département de cosmologie.

Il participe alors à l'animation de petites formations regroupant des communistes "dissidents", comme le Comité d'initiative pour un mouvement révolutionnaire, et, surtout, il est l’un des fondateurs, avec Victor Leduc, du Centre d'initiative communiste (CIC).

En 1973, le CIC décide de rejoindre le Parti socialiste unifié (PSU) et de se fondre dans la minorité de gauche du parti, animée par Michel Mousel et Charles Piaget. Il s'oppose à la ligne "moderniste" de Michel Rocard. Après la décision des rocardiens de rejoindre le Parti socialiste, Depaquit entre à la direction politique provisoire du PSU. Élu membre du bureau national dans la foulée, il est chargé de l'expression extérieure du parti. Au Congrès de Juin 1983, il devient secrétaire national du PSU, après la nomination de Huguette Bouchardeau, en mars 1983, dans le gouvernement Mauroy. Il le reste jusqu’au Congrès de décembre 1984 durant lequel la majorité explose. Depaquit quitte alors la direction, avant de quitter le parti.

Tête de la liste "Différents de gauche" que le PSU présente avec les communistes démocrates unitaires proches d'Henri Fiszbin, à l'élection européenne de 1984, il obtient 0,74 % des voix.

Après son départ du PSU, Depaquit participe à de nombreux mouvements civiques. Il est à l'origine de l'Association pour l'autogestion, l'initiative locale et l'économie sociale (AILES), puis du Forum de la gauche citoyenne, et vice-président de l'Association pour la démocratie et l'éducation locale et sociale, qui édite la revue Territoires dans laquelle il signe de nombreux articles d'analyse politique.

Il collabore au Comité scientifique de l'association 4D (Dossiers et débats pour un développement durable).

Il est l'auteur du livre Renouveler la démocratie, oui... mais comment?

Il se marie avec Paquita Mendez, employée de l’Edf, en 1954. Ils ont une fille.

 

Sources

Serge Depaquit – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Claude Pennetier

Serge Depaquit - Wikipédia

Histoire intérieure du parti communiste, tome 4, Philippe Robrieux

Responsabilités au PCF

Secrétaire administratif de l’UEC : 1956 - 1962

Publications

Renouveler la démocratie, oui... mais comment?, Adels-Territoires, 2005.