Benjamin Péret (né à Rezé (Loire-Atlantique) le 4 juillet 1899, à Paris mort le 18 septembre 1959) fait la connaissance d’André Breton grâce à sa mère. En 1920, celle-ci rend visite à Breton, pour lui acheter le dernier numéro de la revue Littérature et lui recommander une « personne » qui doit bientôt venir à Paris, s'y fixer et « qui voudrait se lancer dans la littérature ». Quelques jours plus tard, Benjamin Péret vient voir Breton.

Poète surréaliste

Quitte le PCF en 1927.

Péret est infirmier pendant la Première Guerre mondiale.

En 1921, il participe au procès contre Maurice Barrès, organisé par les dadaïstes ; Péret y apparaît dans le rôle du « soldat inconnu ».

Il est codirecteur avec Pierre Naville des trois premiers numéros de la revue La Révolution surréaliste,

En 1926, Péret prend sa carte au PCF, quelques mois avant l’adhésion collective (janvier 1927) de Paul Éluard, André Breton, Louis Aragon, Jacques Baron et Pierre Unik. De septembre 1925 à décembre 1926, il collabore à L’Humanité, notamment à la rubrique cinéma.

Il rejoint assez vite les positions de l’Opposition de gauche russe, animée par Trotsky, et en 1927, il ne reprend pas sa carte.

En 1928, il épouse la cantatrice brésilienne Elsie Houston. Au Brésil, où il séjourne de 1929 à 1931, il est un opposant de gauche, un poète reporter et correcteur d’imprimerie. Il a un fils avec Elsie Houston, Geyser, naît le 31 août 1931.

En 1931, il est incarcéré puis expulsé vers la France, en tant qu’« agitateur communiste ».

A son retour à Paris, il retrouve le groupe surréaliste en proie à de fortes dissensions.

Au moment de la Guerre d’Espagne, il part en août 1936, comme membre de la délégation envoyée par le Parti ouvrier internationaliste (POI) et le Bureau du mouvement pour la IVe Internationale. Une fois sur place, il travaille à la radio du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste), puis rejoint les anarchistes de Durruti (tout en exprimant des réserves et des critiques face à la stratégie des anarchistes) et dirige une unité qui combat sur le front de Teruel.

Revenu en France, il est mobilisé en 1939, à Nantes. Puis il est emprisonné en mai 1940, à Rennes, durant trois semaines au motif de reconstitution de ligue dissoute (trotskiste). Libéré sous caution, et de retour à Paris, il dirige les premières réunions du groupe La Main à plume (publication et groupe qui a maintenu la flamme du surréalisme sous l'Occupation).

En mars 1941, il franchit la ligne de démarcation pour rejoindre, à Marseille, André Breton et nombre d’artistes étrangers en attente d’un visa pour les Etats-Unis. En raison de son passé politique, il n’obtient pas son visa.

Il rencontre la peintre Remedios Varo qu’il épousera en 1946. Varo et Péret partent pour le Mexique en 1941. Péret y reste de 1941 à 1948, dans des conditions financières difficiles. Il est fasciné par l’art maya et les mythes et légendes des sociétés précolombiennes. Il entreprend une anthologie qu’il termine peu de temps avant sa mort.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il est en exil au Mexique, il se rapproche de Natalia Trotsky, la veuve de Trotsky.

Séparé de Remedios Varo et revenu en France, il écrit pour les revues surréalistes tout en soutenant politiquement la décolonisation et participant à la critique du stalinisme.

Il tente de réactiver avec Breton le groupe surréaliste mais son pamphlet Le Déshonneur des poètes (1945), dirigé contre toute forme de poésie militante, est mal reçu, et il ne peut réaliser ce projet.

Jusqu'à sa mort en 1959, Benjamin Péret est le seul surréaliste resté fidèle à André Breton (mort en 1966).

En 1928, Péret écrit un conte érotique, Les Couilles enragées. Le texte est saisi par la police. Finalement, il est édité à une centaine d’exemplaire, sous le pseudonyme de Satyremont et sous le titre Les Rouilles encagées en 1954, chez Éric Losfeld, illustré par sept dessins de Yves Tanguy. En 1970, il est réédité par Éric Losfeld, et interdit à nouveau en 1971. Finalement, la publication est autorisée en 1975.

Péret a aussi écrit sous les pseudonymes de Peralda et Peralta.

Sur sa tombe figure cette épitaphe: "Je ne mange pas de ce pain-là."

 

Sources

Benjamin Péret – Wikipédia

Dissidences - Benjamin Péret. L’astre noir du surréalisme de Barthélémy Schwartz – Frédéric Thomas.

Publications

Le Passager du transatlantique, Illustré par Jean Arp, Sans-Pareil, 1921,

152 Proverbes mis au goût du jour, en collaboration avec Paul Éluard, La Révolution surréaliste, 1925.

Dormir, dormir dans les pierres, Éditions surréalistes, 1927,

Les Couilles enragées, 1928,

Le Grand Jeu, Gallimard, 1928

Ne visitez pas l'exposition coloniale, Tract collectif (André Breton, Paul Éluard, Benjamin Péret, Georges Sadoul), 1931,

Je sublime, illustré par Max Ernst, Éditions surréalistes, 1936,

Je ne mange pas de ce pain-là, 1936,

Le Déshonneur des poètes, Poésie et Révolution, 1945,

Feu Central, avec des illustrations d'Yves Tanguy, 1947,

Les Syndicats contre la révolution, avec Grandizo Munis, 1952,

Le Livre de Chilam Balam de Chumayel, traduction de B. Péret, Denoël, 1955,

Anthologie de l’amour sublime, 1956,

Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique, 1960,

Pour un second manifeste communiste, avec Grandizo Munis, Ed. Losfeld, 1965,

Les arts primitifs et populaires du Brésil, Éditions du Sandre, 2017,

André Breton et Benjamin Péret, Correspondance 1920-1959, présentée et éditée par Gérard Roche, Gallimard, 2017,

L'Invention du monde, texte de Benjamin Péret, film de Michel Zimbacca et Jean-Louis Bédouin, 1952.