Louisette Blanquart (née à Lille (Nord) le 28 août 1921 et décédée à Paris le 2 janvier 2008), élevée dans la religion catholique, fréquente l’école Sainte-Agnès à Lille puis une école catholique à Wattignies.

Elle est la fille de Louis Blanquart, dirigeant de l’union régionale CFTC du Nord, un des fondateurs du Parti démocrate populaire (parti politique non confessionnel de la Démocratie chrétienne).

À la rentrée de 1936, elle devint institutrice en maternelle puis en classe élémentaire.

En 1938, elle rentre chez les Compagnes de Saint François, branche féminine des Compagnons de Saint François dont l’objectif est de constituer des communautés fraternelles de jeunes, de milieux et de pays différents, formés à une vie évangélique par la pratique du pèlerinage.

En 1939, sans travail depuis la fermeture de l’école au lendemain de la déclaration de la guerre, elle suit aux facultés catholiques de Lille une session de formation au métier d’auxiliaire sociale qu’elle exerce quelques mois au service social de la Chambre syndicale de la métallurgie de Lille. Elle doit quitter la région, pour suivre ses parents qui se réfugient en zone libre, à Lyon. Elle diffuse les cahiers clandestins de Témoignage chrétien fondé en 1941.

À l’issue d’un pèlerinage à la Sainte-Baume près de Marseille, elle décide d’engager sa vie au service de la classe ouvrière. Elle rencontre la communauté de Boimondau de Marcel Barbu.

Elle vient à Paris au début de 1944, et est alors élue à la direction des Compagnons de Saint François ou elle s’occupe des activités culturelles. Elle est également secrétaire de rédaction de Sillage, journal de la branche féminine de la JOC.

Elle décide de travailler en usine pour partager la vie des ouvriers et quitte son emploi au Sillage. Elle est embauchée en 1946, comme manœuvre spécialisée aux usines Wonder de Saint-Ouen. Elle se syndique à la CGT.

Contrainte de quitter cette usine après y avoir contracté des anthrax en travaillant à l’emballage des charbons, elle reprend, en 1947, un travail à la cantine de l’usine Ferrodo.

En 1947, elle adhère au PCF. Membre du Mouvement de la Paix, elle milite pour la signature de l’Appel de Stockholm puis contre les guerres du Vietnam et d’Algérie.

Après une période de chômage, elle travaille de 1951 à 1953, dans la biscuiterie Jolivet, à Paris, où elle est responsable de l’union locale CGT.

En 1953, elle perd sa foi religieuse.

En 1955, elle devient secrétaire de la fédération CGT de l’Alimentation avec la responsabilité des branches féminines. À ce titre, elle fait partie de la commission féminine de CGT.

Elue à la commission de contrôle financier de 1959 à 1969, elle devient membre de la Commission administrative de la CGT en 1965, lors du 35e congrès confédéral.

À partir de 1964, elle est rédactrice en chef d’Antoinette, mensuel de la CGT. Elle tente « d’imposer une équipe de vrais journalistes pour en faire un vrai journal tout en préservant l’unité syndicale ». En avril 1968, en désaccord avec Madeleine Colin, directrice, elle quitte Antoinette et revient à la Fédération de l’Alimentation.

Elle devient, en 1970, journaliste à L'Humanité dans la rubrique Vie intérieure où elle écrit plus particulièrement sur les femmes et aborde la question de l’avortement. Elle est licenciée, en 1979, pour raisons économiques.

Elle quitte le PCF en 1990.

La découverte du mouvement féministe, l'apprentissage de la "conscience sociale de sexe" l'amènent à participer aux recherches du groupe Ruptures. Elle se passionne pour les débats qui soulèvent et déchirent le mouvement des femmes. Les théories d'Antoinette Fouque l'intéressent ; elle se lie d'amitié avec l'écrivain Nancy Huston

Elle adhère au parti des Verts.

 

Sources

Louise Blanquart – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Michèle Rault

Louise Blanquart - Wikipédia

Louise Blanquart, journaliste et militante, Le Monde du 10 janvier 2008

Responsabilité au PCF

Journaliste à L’Humanité

Publications

Femmes, l’âge politique, Éditions sociales, 1974.

Changer l’économie, trois clefs et un calendrier (en collaboration), Éditions sociales, 1977. Entretiens de Louisette Blanquart avec Anicet Le Pors, Paul Boccara, Claude Quin et Philippe Herzog.

Honneurs

En décembre 2011, la place Louise-Blanquart est inaugurée dans le 18e arrondissement de Paris.