Mona Ozouf (née à Lannilis (Finistère), le 24 février 1931), fille d’instituteurs militants de la langue et de la culture bretonne, fait sa scolarité primaire à Plouha, puis au collège Ernest-Renan à Saint-Brieuc puis à Rennes.

Historienne et philosophe

Quitte le PCF vers 1956

Elle perd son père,  à l'âge de quatre ans.

Elle obtient le premier prix de français au concours général de 1947.

Mona Ozouf suit pendant une année, les cours de philosophie, à la Sorbonne. Puis, elle entre en khâgne et hypokhâgne. En 1852, elle est admise à l'École normale supérieure dont elle sort agrégée de philosophie. Elle fréquente alors Denis Richet, Emmanuel Le Roy Ladurie et François Furet.

Membre du Centre de recherches politiques Raymond-Aron à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Mona Ouzouf est, jusqu'en 1997, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Elle est chroniqueuse au Nouvel Observateur et participe à la revue Le Débat. Ses travaux portent pour l'essentiel sur les questions relatives à l'école publique et à la Révolution française. Elle s'intéresse particulièrement aux rapports qu'entretiennent pédagogie, idéologie et politique.

En 1952, elle adhère au PCF (après la manifestation contre le général Ridway), et le quitte après les événements de Hongrie, en 1956. Sur son départ, Mona Ozouf dira : «En 1956, c'est fini, intellectuellement c'est fini, je suis totalement dégrisée par la Hongrie. Mais j'y reste encore un moment parce que c'est la province, parce qu'il y a ces amitiés, ces rencontres à la cellule, ce métissage social donc j'y reste encore un peu quelque temps, j'y traîne les pieds, mais enfin tout est fini. Et j'en sors avec un sentiment qui est un sentiment de soulagement. Mon sentiment dominant c'est le soulagement, c'est de déposer un bagage qui m'a encombrée et que j'ai toujours senti trop pesant pour moi.»

En 2003, elle est l'une des signataires de la pétition « Avec Washington et Londres, pour le soutien du peuple irakien » appuyant la coalition anglo-américaine dans son intervention contre Saddam Hussein. En 2005, elle cosigne la pétition «Liberté pour l'histoire».

Dans son ouvrage  Les Mots des femmes : essai sur la singularité française, Mona Ozouf critique le féminisme égalitaire dit « à l’américaine », en opposant un commerce heureux entre les sexes à la judiciarisation excessive de leurs rapports telle qu’elle existe aux États-Unis. Selon elle, ce féminisme serait un apport étranger, en décalage avec la singularité des mœurs françaises issues du modèle aristocratique de la galanterie française.

Elle épouse l'historien Jacques Ozouf (lui aussi membre du PCF), en 1955, avec qui elle co-écrit plusieurs ouvrages.

 

Sources

Mona Ozouf – Wikipédia

Mona Ozouf : "La mythologie du Parti Communiste est une mythologie de western" – France Culture.

Oeuvres

L'École, l'Église et la République 1871–1914, Armand Colin, 1962,

La Fête révolutionnaire 1789–1799, Gallimard, 1976,

L'École de la France : essai sur la Révolution, l'utopie et l'enseignement (École laïque), Gallimard, 1984

Dictionnaire critique de la Révolution française, avec François Furet, Flammarion, 1988,

Dictionnaire critique de la Révolution française Institutions et créations, avec François Furet, Flammarion, 1993,

Dictionnaire critique de la Révolution française Événements, avec François Furet, Flammarion, 1993,

Dictionnaire critique de la Révolution française Acteurs, avec François Furet, Flammarion, 1993,

L'Homme régénéré : essai sur la Révolution française, Gallimard, 1989,

La République des instituteurs, avec Jacques Ozouf, Gallimard, 1989,

La Gironde et les Girondins, Payot, 1991,

Le Siècle de l'avènement républicain, avec François Furet, Gallimard, 1993

Les Mots des femmes : essai sur la singularité française, Fayard, 1995,

Un itinéraire intellectuel, avec François Furet, Calmann-Lévy, 1999,

Composition française : retour sur une enfance bretonne, Gallimard, 2009,

La Cause des livres, Gallimard, 2011

L’autre George: À la rencontre de George Eliot, Gallimard, 2018.

Honneurs

Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres,

Grand officier de l'ordre national du Mérite

Grand officier de l'ordre national du Mérite.

Chevalier de l'ordre, 1989, et officier en 2005   

Prix Dr A.H. Heineken d'Histoire, 1998

Grand Prix Gobert pour l'ensemble de son œuvre, 2004,

Prix du Sénat du Livre d'Histoire, 2006,

Prix mondial Cino Del Duca

Prix du Mémorial-grand prix littéraire d'Ajaccio 2009 (Composition française : retour sur une enfance bretonne)

Prix Breizh, 2009,

Prix Montaigne de Bordeaux, 2010,

Prix de la BnF, 2014,

Prix de la langue française, 2015.

Liens

"A voix nue" avec Mona Ozouf le 14/04/1998 sur France Culture