Jean Brugié (né à Strasbourg (Bas-Rhin) le 23 février 1926, mort 18 juin 2009), fils d’un officier d’active (qui finira général) et d’une institutrice, rejoint, en 1943, un maquis de l’Aveyron.

Officier, saint-cyrien

Exclu en 1977

Son groupe devient l’Oma, Organisation militaires armée affiliée à l’ORA. À la Libération, il s’engage au 1er bataillon FFI de l’Aveyron. De fin août 1944 à mai 1945, il se bat en l’Allemagne.

Brugé entre sur concours, en 1947, à l’École des élèves officiers de Saint-Cyr-Coëtquidan (Yvelines).

Il adhère au PCF et dès 1949, il est surveillé de près par la sécurité militaire.

Combattant en Indochine à partir de janvier 1951 et jusqu’en août 1953, puis basé à Bizerte (Tunisie) en août 1954, il revient en France en 1957. Il est envoyé en Allemagne en 1958, puis en Algérie en janvier 1959. Il est affecté dans différents régiments jusqu’en novembre 1961.

Brugié fait passer régulièrement de précieuses informations au PCF. Il fait prendre position à son unité pour la légalité républicaine en mai 1958 et lors du putsch de 1961.

Le général Buis, compagnon de la Libération, lui conseille de profiter de la loi de dégagement des cadres en préparation pour quitter l’armée. Brugié démissionne de l’armée le 1er octobre 1966, à quarante ans. Une nomination dans les réserves et l’honorariat lui sont refusés.

Il travaille au ministère à la jeunesse et aux sports, comme responsable du service des colonies de vacances pour la région parisienne puis comme directeur adjoint du service des relations avec les mouvements de jeunesse et les associations d’éducation populaire.

En 1966, désormais membre au grand jour du PCF, il est élu conseiller municipal à Arcueil (Val-de-Marne) sur la liste communiste de Marcel Trigon. Il devient maire-adjoint à la culture.

Il participe à plusieurs commissions du Comité central comme spécialiste des questions de défense nationale. Il participe aux négociations du Programme commun de gouvernement, entre le PCF, le PS et les radicaux. Il y défend le refus de l’armement nucléaire, un statut démocratique du soldat, l’abrogation de l’ordonnance de 1959. Il aide les députés dans leurs travaux parlementaires.

Il montre son désaccord avec le PCF lorsqu’il apprend par la presse, en mai 1977, l’acceptation de la force de frappe nucléaire par le PCF, sans qu’il ait participé au moindre débat. Cette position lui vaut une exclusion en 1977.

Il rejoint la Fédération pour une gauche alternative. Il côtoie les rénovateurs communistes et la revue M. et s’engage dans la campagne présidentielle de Pierre Juquin.

Directeur de Formation-démocratie, organisme de formation d’acteurs culturels pour les municipalités (co-créé avec Marcel Trigon), il est licencié pour raisons économiques en 1975.

Brugié travaille ensuite, de 1981 à 1987, avec Jean Elleinstein pour le Forum International de Politique et sa revue Cosmopolitiques, qui offrent une tribune aux opposants hongrois ou tchèques. Il milite aussi dans les comités de Pierre Juquin.

En 1992, il participe à la création du Helsinki Citizen Assembly, à Prague (assemblée européenne des citoyens).

Militant au Centre international des cultures populaires, il s’y occupe particulièrement de la formation des élus de collectivités territoriales et du réseau Alerte contre le Front National.

Marié, il a une fille, en 1962.

 

Sources

Jean Brugié – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Isabelle Sommier

Revues Mouvements, Isabelle Sommier et Jean Brugié, Officier et communiste dans les guerres coloniales, 2005/5.

Mandats électifs

Maire adjoint à la culture d’Arcueil (Val de Marne)

Honneurs

Chevalier de la Légion d’honneur.