Aimé David Césaire (né à Basse-Pointe (Martinique) le 26 juin 19131, décédé à Fort-de-France (Martinique) le 17 avril 2008), fils d’un contrôleur des contributions et d’une couturière, fréquente l’école primaire de Basse-Pointe, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schœlcher à Fort-de-France.

Député-maire

Départ en 1956

Son grand-père paternel, Fernand Césaire, après des études à l'école normale supérieure de Saint-Cloud, est professeur de lettres au lycée de Saint-Pierre et le premier instituteur noir en Martinique.

En septembre 1931, il arrive à Paris en tant que boursier pour entrer en classe d’hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand.

En septembre 1934, Césaire fonde, avec d’autres étudiants antillo-guyanais et africains, le journal L'Étudiant noir. C’est dans les pages de cette revue qu’apparaît pour la première fois le terme de « Négritude ».

En 1935, il est reçu au concours d'entrée de l'École normale supérieure.

En 1935, il adhère aux Jeunesses communistes.

Ses études terminées, il rentre, en 1939, en Martinique pour enseigner, avec son épouse Suzanne Roussi, au lycée Schœlcher comme professeur de lettres.

Le couple Césaire, épaulé par d'autres intellectuels martiniquais comme René Ménil, Georges Gratiant et Aristide Maugée, fonde en 1941 la revue Tropiques. Alors que la Seconde Guerre mondiale provoque le blocus de la Martinique par les États-Unis (qui ne font pas confiance au régime de collaboration de Vichy), l’Amiral Robert, envoyé spécial du gouvernement de Vichy, censure la revue Tropiques, qui paraît, avec difficulté, jusqu’en 1943.

Lors de son passage en Martinique, Breton découvre la poésie de Césaire à travers le Cahier d'un retour au pays natal et le rencontre en 1941. En 1943, il rédige la préface de l'édition bilingue du Cahier d'un retour au pays natal, publiée dans la revue Fontaine dirigée par Max-Pol Fouch, et en 1944, celle du recueil Les Armes miraculeuses, qui marque le ralliement de Césaire au surréalisme.

En 1945, Aimé Césaire, est élu maire de Fort-de-France (et est réélu jusqu’en 2001). Dans la foulée, il est également élu député, mandat qu'il conserve sans interruption jusqu'en 1993.

Il adhère au PCF en décembre 1945 pour « travailler à la construction d'un système fondé sur le droit à la dignité de tous les hommes sans distinction d'origine, de religion et de couleur » comme il l'explique dans la brochure Pourquoi je suis communiste.

En 1948 paraît l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, préfacée par Jean-Paul Sartre, qui consacre le mouvement de la « négritude ».

Les positions anticolonialistes de Césaire s'accentuent avec le retour des guerres dans les colonies. En 1950, il publie le Discours sur le colonialisme, où il décrit l'étroite parenté qui existe selon lui, entre nazisme et colonialisme.

A l’occasion du XIIIe Congrès du PCF (juin 1954), Césaire rend compte de l’existence aux Antilles d’un mot d’ordre autonomiste, alors que le Parti prône l’égalité des droits.

Césaire par ailleurs affiche son opposition aux thèses esthétiques du réalisme socialiste par l’intermédiaire d’une controverse avec le poète haïtien Depestre, membre du PCF. Celui-ci, dans les Lettres françaises (16-23 juin 1955), accuse la « négritude » d’être une « métaphysique petite-bourgeoise aveugle aux réalités historiques de la lutte des classes ».

En 1956, après le rapport Khrouchtchev des crimes de Staline qui l'a « plongé dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte », Césaire rompt avec le PCF dont il dénonce l'ambiguïté face à la déstalinisation.  Dans une lettre à Maurice Thorez, le 24 octobre 1956, il écrit : «Quant au Parti Communiste Français, on n'a pas pu ne pas être frappé par sa répugnance à s'engager dans les voies de la déstalinisation ; sa mauvaise volonté à condamner Staline».

Le 10 décembre, au début de la guerre d’Algérie, il refuse sa confiance au gouvernement sur sa politique algérienne. En mars 1955, il s’oppose à l’instauration de l’état d’urgence en Algérie. En novembre 1955, Césaire est aux côtés de Mauriac, Morin, Sartre, dans le Comité d’action des intellectuels contre la poursuite de la guerre d’Algérie.

Il s'inscrit au Parti du regroupement africain et des fédéralistes, puis fonde deux ans plus tard le Parti progressiste martiniquais (PPM), au sein duquel il va revendiquer l'autonomie de la Martinique. Il siège à l'Assemblée nationale comme non inscrit de 1958 à 1978, puis comme apparenté socialiste de 1978 à 1993.

Il dénonce la loi du 23 février 2005 (loi notamment sur le « rôle positif » de la colonisation) ce qui l'amène à refuser de recevoir Nicolas Sarkozy. En mars 2006, Aimé Césaire revient sur sa décision et reçoit Nicolas Sarkozy puisque l'un des articles les plus controversés de la loi a été abrogé. Il commente ainsi sa rencontre : « C'est un homme nouveau. On sent en lui une force, une volonté, des idées. C'est sur cette base-là que nous le jugerons. » Durant la campagne de l'élection présidentielle française de 2007, il soutient activement Ségolène Royal, en l'accompagnant lors du dernier rassemblement de sa vie publique. « Vous nous apportez la confiance et permettez-moi de vous dire aussi l'espérance».

En 2007, il devient président d'honneur de la Maison de la Négritude et des Droits de l'Homme.

Dès l'annonce de sa mort, Ségolène Royal, Jean-Christophe Lagarde, Christine Albanel, appuyés par d'autres élus, ont demandé son entrée au Panthéon.

Aimé Césaire est enterré conformément à son souhait en Martinique et une plaque portant son nom est désormais scellée dans la crypte du Panthéon. Nicolas Sarkozy, a participé à la cérémonie aux côtés de la famille du poète.

En 1937, il a épousé Suzanne Roussi, avec qui il a partagé intérêts intellectuels et passion pour le surréalisme.

 

Sources

Aimé Césaire – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Laurence Proteau

Aimé Césaire - Wikipédia

Mandats électifs

Maire de Fort-de-France : 1945 – 2001,

Député de la Martinique : 1945 – 1993,

Président du conseil régional de la Martinique : 1983 – 1986,

Conseiller général de Fort-de-France : 1945 - 1949 et 1955 – 1970.

Publications

Poésie

Cahier d'un retour au pays natal, Revue Volontés no 20, 1939,

Les Armes miraculeuses, Gallimard, 1946,

Soleil cou coupé, Éditions K., 1947,

Ferrements, Seuil, 1960,

Cadastre, Seuil, 1961,

Moi, laminaire, Seuil, 1982,

La Poésie, Seuil, 1994.

Théâtre

Et les chiens se taisaient, Présence africaine, 1958,

La Tragédie du roi Christophe, Présence africaine, 1963,

Une saison au Congo, Seuil, 1966,

Une Tempête, d'après La Tempête de William Shakespeare : adaptation pour un théâtre nègre, Seuil, 1969.

Essais

Esclavage et colonisation, Presses universitaires de France, 1948,

Discours sur le colonialisme, éditions Réclame, 1950,

Discours sur la négritude, 1987, Présence africaine.

Honneurs

Des obsèques nationales ont été célébrées le 20 avril 2008 à Fort-de-France, en présence du chef de l'État.

Inscription au Panthéon. 2011.

L’œuvre poétique de Césaire, figure au programme de l'agrégation de lettres modernes de 2009 à 2011

En Martinique, l’aéroport de Fort-de-France - Le Lamentin a été rebaptisé aéroport international Martinique Aimé Césaire le 15 janvier 2007.

Paris : dans le 1er arrondissement, le quai Aimé-Césaire est inauguré le 26 juin 2013, par le maire Bertrand Delanoë.

Paris : Une bibliothèque municipale du 14e arrondissement  porte le nom d'Aimé Césaire.

Marseille : la rue Aimé Césaire est inaugurée par George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer, le 13 février 2015.

Rennes : un espace social et culturel Aimé-Césaire a été inauguré le 4 octobre 2010.

Tours : la création de la rue Aimé Césaire dans la ZAC Monconseil.

Gennevilliers : un Espace culturel et social Aimé Césaire.

Clisson : le lycée Aimé-Césaire a été inauguré le 8 avril 2015.

La Courneuve : la médiathèque Aimé-Césaire a été inaugurée le 11 avril 2015.

Épinay-sur-Seine : une allée Aimé Césaire a été inaugurée le 17 octobre 2015.

Lille : le lycée professionnel Aimé Césaire a été inauguré le 29 janvier 2016.

Villeneuve-la-Garenne : la bibliothèque municipale s'appelle "Aimé Césaire".

Bordeaux : un EHPAD s'appelle Aimé Césaire.