Charles Lussy (né à Alger (Algérie) le 25 septembre 1883, mort à Paris le 12 octobre 1967) fait ses études à Alger où il obtient son baccalauréat.

Journaliste, député socialité
Exclu en 1923

Charles Lussy, est issu d'une famille d'Alsaciens qui a opté pour la France, en 1971. Fils d'un libraire, il fait ses études au lycée d'Alger. Sa mère Buna Dreyfus est directrice d'école.

Après le lycée, il entre aux PTT, comme commis. Aux PTT, il est parmi les fondateurs du syndicalisme postier, adhérent à partir de 1903, à l'A.G. des agents. En même temps, en 1900, il adhère au parti socialiste. Il est successivement secrétaire de la section socialiste d'Alger en 1908 et de la fédération socialiste de l'Afrique du Nord de 1909 à 1910. Toutes ses activités attirent l'attention des autorités qui recourent contre lui à diverses sanctions administratives. C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'il adopte le nom de Lussy afin d’écrire des articles dans la presse socialiste d'Algérie et de Tunisie.

En 1911, il rejoint la métropole etcommence une carrière de journaliste. Installé à Nîmes, il est, jusqu’en 1914, rédacteur en chef du journal socialiste Le Populaire du Midi, fondé en 1912. Lors des élections législatives de 1914, il est candidat dans le département de Vaucluse. Il défend les couleurs de la SFIO, sans succès. Il va s'attacher à ce département, où il gagne par la suite ses mandats politiques.

Après la Grande guerre, il entre à L'Humanité, puis en décembre 1920, il suit la majorité du Congrès de Tours dans son adhésion à l'Internationale communiste.

En 1921, il est nommé chef des services politiques de l’Humanité.

Il est de ceux qui prônent une certaine indépendance à l’égard de Moscou. Au congrès de Paris, en décembre 1922, il proteste contre l’exclusion d’Henri Sellier « pour s’être réclamé de l’idéologie jaurésienne ». Il lance, la réplique : « vous venez d’exclure Jaurès ». Un mois plus tard, L’Humanité du 18 janvier 1923 annonce l’exclusion par le Comité directeur des 86 signataires de la déclaration du Comité de défense communiste qui, après la démission de Frossard, s’oppose aux décisions du IVe Congrès de l’Internationale communiste (5 novembre-5 décembre 1922). Exclu, il va fonder le 30 avril 1924, avec Ludovic-Oscar Frossard l'Union socialiste-communiste (USC). En juin 1924, avec Frossard il rejoint la SFIO.

Il devient rédacteur politique de différents journaux : Le Quotidien, Paris-Soir, Le Soir et mène une carrière journalistique jusqu'à son élection comme député, en 1936.

Après plusieurs échecs, Lussy se présente en 1936 dans la circonscription d'Apt dans le Vaucluse, et il est élu confortablement. Il siège à la Chambre des députés sur les bancs du Front populaire. Parmi les commissions parlementaires auxquelles il participe, il n'oublie pas celle des PTT, qui lui permet d'intervenir sur son ancienne profession.

En 1938, il renforce son implantation locale en devenant maire de Pertuis (Vaucluse). Présent à Vichy le 10 juillet 1940, il s'abstient lors du vote confiant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Tout au long de l’année 1941, il se rend chaque mois à Vichy pour participer à la réunion du Groupe Parlementaire socialiste clandestin. Jusqu’à son arrestation en septembre 1942, il va chaque jeudi à Marseille prendre contact avec des membres de la Résistance. Il s'engage ensuite dans la Résistance. Interné à partir de 1943 à Évaux-les-Bains dans la Creuse, il s'évade en juin 1944 et rejoint le Maquis Ventoux.

Aux élections du 21 octobre 1945, à la tête de la SFIO du Vaucluse il est élu à la première Assemblée constituante. Il est réélu le 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante Aux législatives de novembre 1946, malgré l'effritement socialiste, il est réélu député de Vaucluse et préside le groupe des députés socialistes SFIO à la Chambre de 1946 à 1958. Pendant cette législature, il dépose le 17 décembre 1946, un projet de loi portant sur la retraite des instituteurs.

Aux élections législatives de juin 1951, il conduit la liste socialiste du Vaucluse. La liste obtient les quatre sièges de députés Vauclusiens.

Le 3 mai 1953 il perd la mairie de Pertuis. Il se présente à nouveau aux élections législatives du 2 janvier 1956, et il est réélu de justesse.

Le 1er juin 1958 il vote contre l'investiture du Général de Gaulle. Il est partisan du Non au référendum du 28 septembre 1958.

Durant la législature, il a quelques querelles avec Guy Mollet. En désaccord avec la politique algérienne de la SFIO, il est parmi les minoritaires qui fondent en 1958, le Parti socialiste autonome, puis en 1960, le PSU, dont il est membre du premier conseil national. En 1963, Charles Lussy quitte le PSU et fonde avec quelques amis, le bulletin Pour une République démocratique, laïque et socialiste.Peu avant sa mort il rejoint la SFIO, parrainé par Guy Mollet.

Le 16 novembre 1920, il épouse Marcelle Levy Ben Dano (d'origine algéroise). Aucun enfant ne naîtra de cette union.

 

Sources

Charles Lussy – Wikipédia

Charles Lussy - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français - Gilles Morin, Francis Roux

Dictionnaire des parlementaires français sous la Quatrième république.

Responsabilités au PCF

Chef de service politique de l’Humanité : 1920 - 1923

Responsabilités électives

Maire de Pertuis : mai 1938 – mai 1944 ; 19 octobre 1947 – 3 mai 1953

Député de Vaucluse : 1936 – 1940 ; 1945 –1946 ; 1946 – 1958