Pierre George (né à Paris le 11 octobre 1909, mort à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) le 11 septembre 2006), fils d’un inspecteur principal du crédit foncier, fait ses études aux lycées Henri-IV, Charlemagne et Louis-Le-Grand, à Paris.

Professeur , géographe

Quitte le PCF vers 1960

Il est reçu premier à l’agrégation d’histoire et de géographie en 1930, et commence des recherches pour une thèse de doctorat sur la géographie humaine du Comtat Venaissin, qu’il soutient le 4 mai 1936 à la Sorbonne.

George est professeur successivement au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe), au lycée de Montpellier (Hérault), au lycée Charlemagne à Paris, puis au lycée Lakanal à Sceaux (Hauts-de-Seine).

En 1946, George est nommé maître de conférences à la faculté des lettres de Lille puis, en 1949, maître de conférences à Paris, avant de devenir en 1953 professeur de géographie humaine à la Sorbonne, puis à l’Université de Paris I jusqu’à sa retraite en 1978, tout en étant professeur à l’Institut d’études politiques depuis 1946. Il est également directeur de l’Institut de Démographie de l’Université de Paris de 1972 à 1976.

Il s’impose comme grand spécialiste français de géographie humaine. Il fait partie pendant longtemps du comité national du CNRS, du conseil d’administration de l’Institut national d’études démographiques.

Sympathisant communiste, Pierre George participe à l’organisation de comités antifascistes du Mouvement Amsterdam-Pleyel à La Flèche et dans ses environs. Aux élections municipales de 1935 à La Flèche, il est candidat sur une liste d’« unité d’action antifasciste » rassemblant des membres du Parti socialiste SFIO, du Parti communiste et des sans parti.

Fin avril, le ministère de la Guerre met fin à ses fonctions de professeur au Prytanée militaire.

Il adhère au Parti communiste en 1936 et mène au côté de l’instituteur Louis Gautrand, candidat aux élections législatives de 1936, la campagne électorale dans la circonscription de Montpellier ouest où le député sortant, le comte de Rodez de Benavent, est battu au second tour par le candidat unique de la gauche.

Pierre George collabore aux Cahiers du bolchevisme, intervient dans les écoles centrales du PCF et à l’Université ouvrière. Il est associé, avec Jean Bruhat, à la préparation du congrès d’Arles et notamment au rapport de Maurice Thorez.

Il édite un ouvrage sur la Géographie économique et sociale de la France, en 1938.

Il participe à la rédaction du Nouveau cours de géographie, manuels scolaires chez Baillière.

Sous l’Occupation, Pierre George garde contact avec le syndicat clandestin et le PCF. Il échappe de justesse à l’arrestation en 1942.

À la Libération, Pierre George participe activement à la création du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire en assumant provisoirement le secrétariat de la section académique de Paris avec Jean Bruhat. Il est aussi rapporteur sur la réforme de l’enseignement, étant membre dès le début de la commission créée par le gouvernement sous la présidence de Paul Langevin.

Parallèlement, George dirige pour les Éditions sociales, un Cours d’économie politique, publié en 1945.

Il publie dans la collection Que sais-je ?, L’économie de l’URSS qui connaît une dizaine de rééditions.

George est élu au conseil municipal de Bourg-la-Reine en mai 1945 comme candidat du Front national. Cette expérience de terrain complète ses recherches sur l’histoire de la banlieue.

Pierre George reprend son activité syndicale cette fois dans l’enseignement supérieur ; il est membre du bureau national du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Il donne des cours dans les écoles centrales du PCF.

Membre de la cellule Sorbonne-Lettres, il participe aux critiques contre la politique du Parti après le XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique. Lors de l’intervention en Hongrie en 1956, il condamne la position du PCF mais refuse de quitter le parti. Il partage les analyses exprimées par sa cellule par lettre ouverte en décembre 1958 mais ne subit pas de sanctions.

Dans la lutte contre la guerre d’Algérie, il encourage l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et désapprouve le retrait du PCF et de la CGT de l’organisation du rassemblement unitaire décidé pour le 27 octobre 1960.

Il décide dans cette période de quitter le PCF.

Pierre George se marie et a une fille. Il se remarie avec une ingénieur d’études. Le couple eut deux fils.

 

Sources

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Jacques Girault

Whoswho – Georges Pierre Oscar

Publications

Introduction à l’étude géographique de la population du monde, INED, PUF, 1951,

La Ville, le fait urbain à travers le monde, PUF, 1952,

La Campagne, le fait rural à travers le monde, PUF, 1956,

Questions de géographie de la population, INED, 1959,

Sociologie et géographie, 1972,

L’Ere des techniques : constructions et destructions, 1974,

Les Migrations internationales de populations, 1976,

Les Populations actives : essai sur la géographie du travail, 1978,

Panorama du monde actuel, 3e éd. 1979, 

Population et peuplement, 2e éd. 1980,

Géographie des inégalités, 1981,

Fin de siècle en Occident, déclin ou métamorphose, 1982,

Géopolitique des minorités, 1984,

L’Immigration en France, 1986,

Les Hommes sur la Terre, 1989,

Le Métier de géographe, 1990,

La Géographie à la poursuite de l'histoire, 1992,

Chronique géographique du XXe siècle, 1994.

Honneurs

Chevalier de la Légion d'honneur,

Commandeur de l’ordre national du Mérite,

Officier des Palmes académiques

Docteur honoris causa des Universités de Turin, Ottawa, Genève, Montréal et Venise.