Jean Dalsace (né à Épinal (Vosges) le 23 décembre 1893 et mort à Paris le 22 octobre 1970), fils d'un haut fonctionnaire, fait des études médecine et soutient sa thèse en 1926.

Il est gynécologue et se spécialise dans le traitement de la stérilité, dont il est un des pionniers en France. Il est un des fondateurs, et longtemps un dirigeant, de l'Association nationale pour l’étude de la stérilité et de la fécondité.

Son travail dans ce domaine lui vaut une reconnaissance dans le milieu médical qui se traduit, notamment, par la présidence de la Société française de gynécologie qu'il occupe quelque temps.

Il est membre du PCF dès sa fondation en 1921.

Il prolonge cet engagement pendant la seconde guerre mondiale, participant à la résistance, notamment dans l'Allier où il met en place, à Cerilly, un hôpital clandestin pour les combattants des FFI.

A la Libération, il fait partie des intellectuels communistes mis en avant par la direction du PCF. Il est notamment membre du comité de parrainage de la revue La Pensée.

Il plaide pour la reconnaissance de la psychanalyse (rejetée par le PCF).

Mais, au milieu des années 1950, les désaccords avec la direction du PCF se font de plus en plus nombreux. En 1955, il est offusqué par la condamnation de la campagne menée par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et Stéphane Derogy en faveur de la planification familiale. Puis, il est en totale rupture avec le PCF au moment de l'intervention soviétique en Hongrie, en 1956. Constatant à cette occasion la subordination du Mouvement pour la Paix au PCF, il quitte alors le parti.

En septembre 1960, Dalsace est l’un des 121 signataires de la déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie.

Dès les années 1930, il s'intéresse au contrôle des naissances, et se rapproche d'Edouard Toulouse et de son association d'études sexologiques. Il séjourne ensuite aux Etats-Unis pour se former aux dernières techniques médicales en la matière.

Il s'engage alors dans un militantisme acharné en faveur de la planification familiale. Dès 1935, il ouvre à Suresnes, avec l'aide du maire Henri Sellier, un dispensaire où il assure des consultations sur la contraception, ce qui à l'époque est totalement illégal. Pour cette activité, il est révoqué de son poste de chef de laboratoire à l'Hôpital Saint-Antoine. Ses compétences de pointe le rendent cependant difficilement remplaçable et il est rapidement reclassé sur un poste de chef du département de lutte contre la stérilité à l'hôpital Broca.

En 1956, il adhère à l'association Maternité heureuse, qui vient d'être fondée par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé. Cette association prend ensuite le nom de Mouvement français pour la planification familiale (MFPF). Une bonne partie de l'activité de l'association concerne l'abrogation de la loi interdisant la « propagande anti-conceptionnelle », en lien avec la dénonciation du fléau de l'avortement clandestin. Le choix du mouvement de mettre en avant des médecins, et notamment Dalsace, permet de transformer la nature du débat : il ne s'agit pas d'une lutte idéologique et « morale », mais bel et bien de prendre en compte une réalité sociale et les problèmes de santé publique.

Au sein du MFPF, il incarne l'aile la plus « progressiste », favorable à la gratuité de la contraception, et à la légalisation de l'avortement. Après le départ de -Andrée Lagroua Weill-Hallé (pour désaccord avec la nouvelle orientation trop libérale), Dalsace est élu président du MFPF, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort, en 1970.

Dalsace publie de nombreux ouvrages techniques de médecine en rapport avec sa spécialité, mais aussi deux livres accessibles par un public plus large : La Stérilité et La contraception : problèmes biologiques et psychologiques.

 

Sources

Wikipédia - Jean Dalsace

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier -

Publications

La Stérilité, Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1962,

La contraception : problèmes biologiques et psychologiques, Presses universitaires de France, 1966.

Honneurs

Président du Mouvement français pour la  planification familiale,

Présidence de la Société française de gynécologie.