Fille d’un mineur, Marie Doron (née au Chambon-Feugerolles (Loire) le 19 juillet 1907) entre à l’École normale d’institutrices de Saint-Étienne, et suit la formation d’instituteur de 1923 à 1926.

En 1926, elle débute comme institutrice à Rozier-Cotes-d’Aurec puis est nommée à Rive-de-Gier en 1929. Après une année à Oullins (Rhône), elle revint en octobre 1932, à Chambon-Feugerolles puis, à partir d’octobre 1936, dans une école de Saint-Étienne.

Elle adhère au Parti communiste, en juillet 1928

Marie Fleur épouse en septembre 1930, à Saint-Étienne, Jean Doron alors secrétaire de la région lyonnaise du syndicat unitaire de l’enseignement. Elle vit avec lui dans le Rhône jusqu’à sa mort février 1932. Mais après le décès de son mari, elle revient en octobre dans la Loire.

Adhérente à la Fédération unitaire de l’enseignement, elle milite au Groupe des jeunes où elle sympathise avec des militants communistes.

« C’est seulement, affirmait-elle, après la mort de Jean Doron, qu’aidée par les communistes de Saint-Étienne et par le camarade Frachon, que je me suis attelée au travail du parti.» Le 1er août 1929, elle est arrêtée ainsi qu’en 1930 pour distribution de tracts en vue du congrès du textile de Vienne, ce qui lui valut une lettre d’avertissement et son maintien à Rive-de-Gier alors qu’elle devait être mutée dans le Rhône, où se trouvait son mari, en application de la loi Roustan.

En 1933, elle s’occupe de l’administration du journal local Le Cri du Peuple et de la correction des articles tout en siégeant à la commission de la presse. Le 21 octobre 1933, à la suite d’une manifestation contre la venue du Président de la République, elle est arrêtée avec tous les dirigeants de la région et emprisonnée jusqu’au 23. Le tribunal de Saint-Étienne se déclare incompétent sur cette affaire.

Marie Doron est secrétaire du Comité départemental féminin de lutte contre la guerre et le fascisme (1934) et membre du bureau régional du Parti communiste (1938).

Elle s’oppose, au congrès de région du 12 janvier 1936, à tout mouvement de grève «déclenché avant de s’être assuré l’appui de la municipalité du Front populaire», à Saint-Étienne ; de plus, elle invite le PC à rechercher, d’ores et déjà « les bases d’une fusion avec le parti SFIO donnant naissance à un parti unique» sous direction communiste.

Au cours du meeting électoral du 26 janvier 1936, Benoît Frachon rendit un vibrant hommage au courage de la veuve de Jean Doron, «cette petite femme de rien» qui, après avoir été emprisonnée, bafouée à la suite des manifestations d’octobre 1933, contre le Président de la République, «n’a pas reculé et est restée» dans les rangs du Parti communiste.

Déléguée à la conférence nationale de Paris de juillet 1936, elle est ensuite élue au secrétariat de la région, en charge de l’éducation et du travail parmi les femmes.

Marie Doron est déléguée au congrès national d’Arles (décembre 1937).

Membre du bureau du syndicat unitaire de l’enseignement, elle est élue au conseil syndical du SNI, après la fusion, mais elle en est, dit-elle, évincée par les «réformistes».

Elle travaille à la constitution de Comité des femmes contre le fascisme et la guerre et en est secrétaire départementale.

Marie Doron, amie de Benoît Frachon, fait toujours partie du bureau régional du PC en 1938-1939.

Elle montre son hostilité au Pacte germano-soviétique et rompt avec le Parti communiste, à la fin de l’année 1939.

Dès janvier 1940, Frachon notait le refus de « Mimi » Doron de diffuser, dans la Loire, le manifeste rédigé par Marty.

Elle est déplacée par l’académie, dans une localité rurale éloignée de Saint-Étienne, à Saint-Bonnet-le-Courreau (Loire), le 11 mars 1940, comme «militante communiste notoire et particulièrement dangereuse».

Révoquée de son poste d’institutrice par un arrêté préfectoral du 28 mai 1940, elle est assignée à résidence à Noirétable (Loire), puis à Saint-Romain-le-Puy (Loire), où demeure également son frère Jean, en application d’un arrêté préfectoral du 17 juillet 1941.

Marie Doron est déchue de son mandat de déléguée du conseil municipal de Saint-Étienne au Conseil de perfectionnement de l’école pratique de jeunes filles de cette ville, le 20 septembre 1940, au prétexte qu’elle n’avait pas «répudié catégoriquement toute adhésion au Parti communiste».

Elle figure étonnamment sur la «liste noire» éditée par le Parti communiste sous l’Occupation.

En fait, Marie Doron se lie puis se marie avec l’ancien député communiste René Émile Colin, également astreint à résidence à Saint-Romain-le-Puy. Cette liaison contribue à couper les ponts avec la direction du Parti communiste qui considère que Colin, député, et de plus responsables des planques en région parisienne, commet une faute grave en vivant avec une militante qui a condamné le Pacte germano-soviétique.

Sources

Marie Doron – Encyclopédie biographique du mouvement ouvrier - Jean Lorcin

Responsabilité dans le PCF

Membre du bureau régional : 1936-1939