Emile Fouchard (né le 20 février 1902 à Bannay (Cher), mort à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) le 2 janvier 1996) fait à Chelles son apprentissage d’ouvrier menuisier. A la sortie de sa formation, il fonde une entreprise artisanale de menuiserie.
DéputéDépart en 1939 |
En 1918, il adhère aux Jeunesses socialistes de Seine-et-Marne dont il devient le trésorier. Il est délégué au congrès de la Bellevilloise, le 31 octobre 1920, et vote pour la motion favorable à l’Internationale communiste des jeunes (ICJ).
Après le congrès de Tours, en décembre 1920, Fouchard donne son adhésion au Parti communiste (SFIC). Syndiqué en 1919, il participe aux grèves du bâtiment de 1924.
Fouchard est candidat sans succès aux élections municipales de mai 1929.
En mai 1935, il est élu conseiller municipal à Chelles. L’assemblée municipale, qui compte onze communistes, sept socialistes et neuf « réactionnaires », l’élit le 19 mai maire de Chelles.
Candidat communiste aux élections législatives de 1936 dans la 1re circonscription de Meaux, Fouchard est élu au second tour.
À la Chambre, il siége à la commission de l’Alsace et de la Lorraine et à la commission des comptes définitifs et des économies. Il dépose trois demandes d’interpellation, sur des conflits du travail survenus à Chelles.
Il se présente aux élections cantonales de 1937 mais il est battu.
Fouchard apprend le Pacte germano-soviétique à Concarneau (Finistère) où il visite la colonie de vacances de Chelles. Il se rend à la Chambre le 2 septembre 1939. «À ce moment-là, je n’ai pas pris position parce que je ne savais plus. Il est certain que j’étais contre le Pacte germano-soviétique, mais Thorez a tout fait pour que nous restions solidaires du Parti et de la politique adoptée par l’URSS».
Courant septembre, il envoie par lettre sa démission du groupe communiste au président de la Chambre, Édouard Herriot. Cependant son nom est donné, sans son consentement, lors de la création du Groupe ouvrier et paysan français (GOPF), groupe créé par les députés communistes pour contourner l’interdiction du PCF. Il démissionne une deuxième fois en octobre.
Il est suspendu de ses fonctions de maire le 19 octobre.
Arrêté le 7 octobre 1939, il est remis en liberté le 25 octobre et bénéficie d’un non-lieu au procès des députés communistes. Fouchard part volontairement à l’armée le 11 novembre 1939 et tient à être envoyé au front. Resté aux armées, il ne vote pas le 16 janvier 1940, la déchéance de ses anciens camarades restés fidèles à leur parti. Il ne vote non plus, le 22 mars 1940, la confiance à Paul Reynaud.
Il donne le 16 décembre 1939, son adhésion au groupe parlementaire de l’Union populaire française (UPF), formé des députés dissidents du PCF, présidé par René Nicod, et dont Marcel Capron assure le secrétariat.
Le ministère de la Guerre le démobilise au début de juillet 1940 pour lui permettre de se rendre à la convocation des Chambres à Vichy. Il ne vote pas les pleins pouvoirs à Pétain. Il n’a, raconte-t-il, aucun contact avec ses amis politiques et, le jour du 10 juillet, il se rend à la réunion des Chambres, une petite valise contenant ses affaires de toilette à la main, pensant que ceux qui, comme lui, allaient refuser les pleins pouvoirs, seraient arrêtés à l’issue de la séance. Fouchard est seul, avec René Nicod et Eugène Jardon, du groupe UPF à avoir refusé les pleins pouvoirs à Pétain.
Fouchard part dans le Lot où, par la suite, il participe à la Résistance dans l’organisation FTP « Soleil ». Arrêté en août 1942 et emprisonné à Cahors, il est interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).
Mais à Paris, Marcel Gitton utilise son nom, sans son autorisation, comme signataire de la «lettre ouverte aux ouvriers communistes» de septembre 1941. De même Marcel Capron met son nom sur les signataire de la deuxième « lettre ouverte » du printemps 1942.
Le Parti communiste publie, en 1943, une liste d’exclus comme « traîtres », où figure le nom de Fouchard.
Son refus de voter les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940 lui permet cependant de siéger à l’Assemblée consultative provisoire (novembre 1944 – août 1945).
Fouchard reprend son atelier d’artisan menuisier-charpentier, à Chelles. Aux élections municipales de mai 1953, il dirige une liste « républicaine d’action municipale et sociale » opposée, entre autres, à la liste communiste « d’Union ouvrière » ; il est élu conseiller municipal. L’assemblée municipale le désigne en 1956 comme troisième adjoint du maire de Chelles, Robert Bonnard. Trois ans plus tard, des problèmes de santé l’obligent à abandonner toute activité politique.
Sa longévité (il mourut toujours domicilié à Chelles à quatre-vingt-quatorze ans) lui a permis d’être l’avant-dernier survivant des quatre-vingts députés qui, le 10 juillet 1940, avaient voté contre l’octroi des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Sources
Emile Fouchard – Dictionnaire biographique du monde ouvrier - Jean Maitron, Claude Pennetier
Emile Fouchard – Assemblée Nationale
Emile Fouchard – Wikipédia
Mandats électifs
Député :
1936 – 1939 Parti communiste
1939 – 1942 Union populaire française
Maire de Chelles : 1935 - 1939