Mai 1968
Les événements de mai 68, entraînent une série de protestations de la part de militants ou de dirigeant du PCF, mais il n’y a pas d’exclusion ou de démission importante.
Le 26 mai 1968, par exemple, une lettre signée trente-six intellectuels communistes est adressée à la direction du PCF. Cette lettre critique l’incapacité de la direction à prendre en compte l’ampleur et la nouveauté de la lame de fond étudiante et lycéenne ainsi que les possibilités de la situation politique. Ils y proclament leur solidarité avec le mouvement étudiant et exigent que le parti s’explique sur sa stratégie. Parmi les animateurs de cette initiative, on trouve Paul Chesneaux, Jean-Pierre Vernant, Madeleine Rebérioux. La direction du parti (Roland Leroy, Pierre Juquin, Guy Besse) organise deux rencontres 1er et 3 juin, pour en discuter avec les signataires de cette lettre.
21 août 1968 - Intervention soviétique en Tchécoslovaquie
Suite à intervention des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie, le Bureau politique publie un communiqué qui exprime « sa surprise et sa réprobation ». Le Comité central qui a lieu quelques jours après, lui, « désapprouve » l’intervention.
Les désaccords sont nombreux mais les départs immédiats sont relativement limités, hormis Ida Pozner, Maurice Godelier.
Nomination de Georges Marchais comme secrétaire général
Le 11 décembre 1969, suite l’absence pour maladie de Waldeck Rochet, Georges Marchais devient secrétaire général adjoint (il deviendra secrétaire général en titre en décembre 1972).
Cette nomination est critiquée par certains communistes mais ceux qui partent à ce moment là, sont rares. Jean Pierre Vernant critique cette nomination et est exclu en 1970.
D’autres communistes critiquent publiquement Marchais, sans être exclus. Dans un article du Monde du 3 juin 1970, intitulé « Il n’est plus possible de se taire », Pronteau, Roger Garaudy, Charles Tillon et Maurice Kriegel-Valrimont (qui a déjà été exclu en 1961), condamnent la répression soviétique en Tchécoslovaquie et dénoncent le séjour en Allemagne de Georges Marchais durant la guerre et son absence de passé de résistant
Intervention en Afghanistan et en Pologne
Le 27 décembre 1979, l’URSS intervient en Afghanistan. Le 11 janvier 1980, sur France Inter, Georges Marchais apporte son soutien à l'intervention soviétique en Afghanistan.
En Pologne la loi martiale est instaurée le 13 décembre 1981 en réaction au rôle grandissant du syndicat Solidarność. L’état de siège est instaurée par le Conseil militaire de salut national présidé par le général Jaruzelski, avec couvre-feu, arrestation des opposants et emprisonnement de Lech Walesa.
Après ces deux événements, de nombreux communistes expriment leur désaccord en démissionnant du PCF : Hélène Parmelin, Edouard Pignon, André Thomaso, Jean Liberman, Antoine Vitez,..
Affaire de la Fédération de Paris – 1979 - 1981
En 1979, les membres du Bureau de la fédération de Paris sont convoqués devant le Bureau politique au grand complet et se voient reprochés des « déviations opportunistes » et un « abandon du contenu de classe ». Voir Affaire Fiszbin
Fiszbin et ses camarades démissionnent ou sont exclus pour « s’être mis en dehors du parti ».
Une trentaine de membres de la direction parisienne sont ainsi exclus ou ont démissionné : Henri Fiszbin, Louis Régulier, François Hincker, Roger Fajnzylberg, Jean Rony, Georges Heckli, Maurice Goldring, Jean Gager, André Réau, Jean Marie Argelès, Bernard Gibaud,…
Les Reconstructeurs, les Rénovateurs, les Refondateurs
A partir de 1984, nombre de dirigeants (membres du CC, anciens ministres, députés et maires de grandes villes) et de militants critiquent la ligne politique de la direction du PCF. Pour l’essentiel, ils demandent moins de centralisme démocratique, plus de convergence avec les autres partis de gauche et avec le Parti Socialiste. Progressivement plusieurs dizaines de dirigeants vont quitter le parti ou vont être exclus.
Les associations ou partis qui sont créés à l’occasion de ces départs, ont des vies éphémères et finissent pour certains par se regrouper.
Les différents groupes : IRC, COCORECO, ARIAS, MRC, ADS, Refondation, CAP, ACU, FASE, Ensemble ! (voir Historique).
Les communistes pour plus d’orthodoxie
En mars 2000, à l’occasion du XXXe Congrès du PCF, Rolande Perlican, membre du Comité Central, lance un appel, l’Appel des 500, qui conduira à la création le 13 mai 2000, du groupe Communistes. « Force m'est de constater que ce parti avec le PS, la Gauche plurielle et le gouvernement Jospin, va continuer dans la même voie, celle de la mise en œuvre de la politique du capital contre le peuple. » Le groupe Communistes est créé avec : Rolande Perlican, Henri Martin, Maurice Lassalle, Aimé Albeher,
En 2000, Guy-Virgile Martin, Guy Poussy, Guy Perlican et Gilberto Boni créent l'association Reconstruire le Parti Communiste Français (RPCF), qui se veut être une voix de la résistance à la mutation engagée par Robert Hue, aux compromissions du PCF et à la dérive social-démocrate.
Le départ collectif de 200 communistes
Le 10 juin 2010, lors d’une conférence presse, 200 « communistes unitaires » donnent leur démission.
Les démissionnaires veulent aller « vers d’autres constructions» où «se mêlent mouvement social et forces de progrès», et assurent «ne pas arriver à le faire dans le PCF» où «il y a plutôt un raidissement dans la pratique démocratique».
Les démissionnaires : François Asensi, Jacqueline Fraysse, Pierre Zarka, Patrick Jarry, Pierre Goldberg, Roger Martelli, Bernard Calabuig, Patrick Braouezec, Lucien Sève, Stéphane Gatignon, …