L'Union sacrée est le nom qu'a reçu le mouvement général d'unité des français, tous partis et syndicats confondus, lors du déclenchement de la Première guerre mondiale, favorisé par la propagande chauvine et belliciste ainsi que par le brusque changement de position du mouvement socialiste et syndical.
Le terme Union sacrée est utilisé pour la première fois à la Chambre des députés le 4 août 1914 (le lendemain de la déclaration de la guerre), par le Président de la République, Raymond Poincaré, dans son message aux Assemblées :
« Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique ».
Poincaré introduit ainsi le terme d’Union sacrée, traduisant la nécessaire solidarité face à l’ennemi, qui va guider la politique des groupes parlementaires, jusqu’à l’été 1917.
Les 18 projets de loi présentés par le gouvernement pour mettre le pays en état de guerre, sont hâtivement examinés par les commissions, et sont adoptés et sans débat, à l’unanimité à la Chambre, comme au Sénat.
Malgré les traditions pacifistes et antimilitaristes, les organisations syndicales et politiques de gauche, essentiellement la CGT et la SFIO, contre toute attente, se rallient au gouvernement. Attitude inattendue aussi, dans la mesure où la IIe Internationale avait voté de nombreuses résolutions sur la guerre lors de ses congrès, et il était entendu que les partis socialistes d'Europe appelleraient unanimement à la grève générale pour paralyser le militarisme.
Les socialistes, menés par Jaurès (assassiné le 31 juillet 1914), se sont battus sans succès contre cette montée revancharde et militariste, qui inclut une course aux armements et une vaste campagne de propagande belliciste. De même, la CGT qui depuis sa création, s'oppose à la guerre, se rallie à l’Union sacrée.
Le 26 août, un gouvernement d’union nationale est constitué par Viviani. Les socialistes y participent avec Jules Guesde, ministre d’État, ou des proches de Jaurès comme Marcel Sembat, ministre des Travaux publics. Dans un manifeste du 29 août, la direction du Parti socialiste SFIO affirme que « dès lors qu’il ne s’agit pas de l’ordinaire participation à un gouvernement bourgeois […mais] de l’avenir de la Nation, le parti n’a pas hésité ».
Seule une petite minorité refuse la guerre et l’Union sacrée, parmi lesquels le socialiste Charles Rappoport ou le syndicaliste Pierre Monatte.
Un mouvement analogue à l’Union sacrée se produit en Angleterre, en Russie ou en Allemagne.
Il faut attendre le 24 juin 1916, pour voir pour la première fois en France, trois députés refuser de voter des crédits de guerre. Il s’agit de Pierre Brizon, Jean Pierre Raffin-Dugens, Alexandre Blanc.
Sources
L’Union sacrée – Wikipédia