Jeannette Pienkny (née à Paris le 18 mars 1938), suit sa scolarité au lycée Hélène-Boucher, à Paris.
Professeur Membre du BN de l'UEC |
Pendant l’Occupation elle vit cachée dans une famille de l’Yonne.
Elle est fille d’un militant communiste né à Lodz, en Pologne. En 1940, son père s’engage dans l’armée française, dans le 21e Régiment de Marche des Volontaires Etrangers (RMVE). Il est fait prisonnier et ne revient qu’en 1945.
Elle adhère au PCF alors qu’elle est en classe de troisième. Elle suit l’Ecole centrale du PCF, pendant l’été 1958.
Etudiante en en Lettres Modernes à la Sorbonne, elle milite à l’UEC. Elle devient membre du Bureau national (1958-1960) dont elle est seule femme.
Elle écrit Le Socialisme et l’Homme qui est publié d’abord en polycopié par le secteur Lettres de l’UEC parisienne, puis par François Maspero (avec qui elle s’était liée d’amitié).
Elle est très liée aux Lettres françaises et participe aux débats politiques et poétiques organisés par son directeur Pierre Daix, chez qui elle se rend souvent les week-ends.
Elle écrit dans Clarté sous des pseudonymes (J. Senlis, Clémentine, J. Sellier) et dans la revue Partisans dirigée par François Maspero, puis pour Les Temps Modernes sous le nom de Janette Habel. Pour Clarté, elle interviewe Claude Simon, le futur prix Nobel de littérature.
En 1962, elle rend à La Havane, dans le cadre d’une délégation de l’UEC, pour l’anniversaire de l’attaque de la Caserne de la Moncada par Fidel Castro, le 26 juillet 1953. Lors du meeting monstre du 26 juillet 1962 à La Havane, Jeannette Pienkny est à la tribune. Elle revient à Cuba la veille de la crise des fusées en octobre 1962, revêtant même l’uniforme des nouvelles milices populaires créées par Fidel Castro et Che Guevara. Elle y fait de longs séjours en 1963, 1964 et 1965 en compagnie de son amie Michèle Firk.
Le 2 avril 1966, aux côtés d’Alain Krivine, de Daniel Bensaïd et d’Henri Weber, elle participe à la création de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), dont elle reste pendant longtemps une des rares femmes dirigeantes, la seule au Bureau Politique.
Après la mort du Che (le 9 octobre 1967), elle participe aux côtés d’Ernest Mandel et de Maurice Nadeau à l’hommage que lui rend la JCR, à la Mutualité à Paris, le 19 octobre 1967.
En Mai 68, elle est la secrétaire du cercle Renault de la JCR. Privilégiant l’implantation dans les entreprises et le militantisme dans les syndicats, elle est responsable de la Commission nationale CGT (le secteur ouvrier de LCR). Au sein de LCR, elle préconise la fin de la « mythologie de la rue » et prône le travail syndical et l’implantation dans les usines.
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) la présente aux élections législatives de mars 1973, dans la 4e circonscription du Rhône.
Faisant partie de la tendance majoritaire de la LCR, avec Alain Krivine et Daniel Bensaïd, elle se positionne toujours en faveur de l’orientation la moins gauchiste, la plus unitaire. Elle assiste, catastrophée, à la crise de la fin des années 1970 et s’oppose à l’idée de fusion avec le courant Lambertiste, démarche qui aboutit au départ de nombreux militants. Tout en restant au BP (et permanente), elle travaille de plus au niveau de la IVe Internationale.
En 1968, sa thèse sur l’organisation du travail à Cuba, est presque terminée mais le manuscrit est emporté par la police, lors d’une perquisition. Et ce n’est qu’en 1994 qu’elle soutient sa thèse. Pendant la préparation, elle obtient des charges de cours à l’université de Rouen, à Paris VIII et à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine (IHEAL). Elle devient maître de conférences en sociologie politique (1994) à l’Université de Marne-la-Vallée et assure plus tard des cours sur l’Amérique latine contemporaine à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Elle publie Ruptures à Cuba, le castrisme en crise (1989).
Elle reste au Comité central de LCR, jusqu’à son départ, en 2004-2005. Elle n’a pas voté pour qu’Olivier Besancenot soit le candidat de la LCR aux présidentielles de 2002. Elle lui reproche son orientation gauchiste et sectaire. Elle ne participe pas à la création du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), une initiative qu’elle juge vouée à l’échec. Elle entre au Conseil scientifique d’Attac, fait partie du Conseil d’orientation de la Fondation Copernic dont elle devient co-présidente. Elle est membre (sans carte) de la Coordination nationale du Front de Gauche.
Elle collabore à de nombreuses publications : La Documentation française, Problèmes d’Amérique latine, Cahiers des Amériques latines (IHEAL), Publications de l’Institut des Amériques, La Quinzaine littéraire, Les Temps modernes, Partisans, Mouvements, Le Monde diplomatique, Alternatives internationales, Alternatives Sud (Bruxelles), Rouge, Inprecor.
Elle se marie en décembre 1970 avec André Grimaldi professeur de Diabétologie à la Pitié-Salpêtrière ; ils ont deux enfants, Judith et David.
Sources
Jeannette Pienkny - Wikipédia
Janette Pienkny – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean-Paul Salles
Génération, Hervé Hamon, Patrick Rotman, Fayard, 1987,
Publications
Ruptures à Cuba, le castrisme en crise, La Brèche, 1989.