En septembre 1941, quelques mois après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne et son entrée dans la clandestinité, le PCF crée le Groupe Valmy (ou Détachement Valmy), chargé d'élaborer des actions de résistance contre les troupes d'occupation à Paris. Ce groupe intervient aussi, à la demande du PCF, pour éliminer d’anciens communistes qui collaborent avec Vichy ou qui mettent en danger l’organisation clandestine du Parti.
Le Groupe Valmy est dirigé directement par Jacques Duclos. Son principal animateur est Marius Bourbon. A ses côtés : André Jacquot (Adjoint) ; Fosco Focardi (Adjoint) ; Marcel Cretagne (chef du groupe Charles Michels) ; Lucien Magnan (chef de groupe Gabriel Péri) ; Louis Tillet (chef du Renseignement). Le correspondant officiel de Bourbon est Arthur Dallidet (puis après son arrestation, Robert Dubois).
C’est en référence aux patriotes de 1792, que le PCF choisit le nom de Valmy.
Parmi les actions les plus marquantes contre l'occupant : l'attentat au restaurant de l'hôtel Bedford, occupé par des militaires allemands (8 août 1942) ; l’attentat à la bombe au cinéma Le Grand Rex (17 septembre 1942) ; l’attentat à la gare de Paris-Montparnasse (13 octobre 1942), l’attentat à la bombe au cinéma Olympia à Clichy (26 août 1942).
Parmi les exécutions d'anciens communistes passés à la collaboration ou de personnalités considérées comme «traîtres au parti» : Marcel Gitton, député, fondateur du POPF (5 septembre 1941) ; Fernand Soupé, ancien maire communiste de Montreuil et militant du PPF, gravement blessé (décembre 1941) ; Georges Déziré, accusé par erreur d'être responsable de dénonciations de résistants (17 mars 1942) ; Mathilde Dardant, agent de liaison de Jacques Duclos (6 octobre 1942) ; Albert Clément, ancien rédacteur en chef de la Vie ouvrière devenu cadre du PPF (2 juin 1942) ; Jean Marie Clamamus, sénateur, connaît trois attentats organisés par le Groupe Valmy (28 avril 1942 (son fils est blessé), 17 avril 1943, 20 mai 1943) et deux attentas organisés par les FTP (12 et 26 août 1944 au cours duquel son fils Gaston trouve la mort sous une rafale de mitraillette).
Le Groupe Valmy est démantelé en octobre 1942. La police arrête Lucien Magnan, grâce à une indicatrice. Tous les membres du Groupe Valmy sont successivement arrêtés. Après avoir été détenus à Fresnes, puis à Romainville, les membres du groupe (Bourbon, Cretagne, Bevernage, Focardi...) sont torturés et déportés le 25 mars 1943 vers le camp de Mauthausen, en wagons de voyageurs « à (leur) grand étonnement ».
Après la Libération, le PCF désavoue officiellement l'action du groupe Valmy et plusieurs exclusions ou sanctions ou suspensions, sont prononcées (Cretagne et Bervernage sont exclus).
En 1949, Marcel Servin revient sur l'exécution de Mathilde Dardant, et rend un rapport interne sévère vis-à-vis de Jacques Duclos ; ce rapport n'aura cependant pas de suites.
Sources
Détachement Valmy - Wikipédia
Liquidez les traitres. La face cachée du PCF, 1941-1943, Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Robert Laffont, Paris, 2007.