François Châtelet (né à Paris le 27 avril 1925, mort à Paris le 26 décembre 1985), fils d’un receveur de tramway, fait ses études secondaires à Paris (lycée Janson-de-Sailly et lycée Claude-Bernard).
En 1948, il réussit l’agrégation de philosophie.
Professeur d'université Adhérent de 1954 à1959 |
Châtelet choisit d’enseigner en Algérie, au lycée Lamoricière d’Oran. II écrit dans Alger républicain et fait des conférences à l’Université populaire.
Pour avoir soutenu la grève des dockers, il est muté à Tunis, comme professeur en hypokhâgne au lycée Carnot.
Quand Châtelet rentre en France, à la rentrée 1954, il est nommé au lycée d’Amiens.
C’est dans cette ville qu’il adhère au PCF.
Il collabore à la Nouvelle critique malgré des conflits, notamment avec Jean Kanapa.
En 1955, pour pouvoir préparer sa thèse, il obtient un détachement de stagiaire au CNRS jusqu’en 1959. Il milite alors à la cellule du PCF de la Sorbonne-Lettres.
Châtelet quitte le PCF en 1959, et rejoint le PSU qu’il quitte ensuite. « Je rompis avec le PSU comme j’avais quitté l’organisation du PCF, par ennui. Ma carrière politique s’arrêta là. »
Il soutient l’indépendance de l’Algérie et son appartement est disponible pour les militants de la Fédération de France du FLN (rencontres, dépôts matériels, caches pour les clandestins). Son soutien à la cause algérienne le conduit à collaborer à Voie communiste, le groupe (et le mensuel) de dissidents communistes qui soutient de façon opérationnelle le FLN.
Châtelet signe aussi des articles dans la revue d’opposants interne au PCF, L’Étincelle, sous le pseudonyme de Michel Cité.
En 1960, il signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans le cadre de la guerre d'Algérie.
Sa thèse de doctorat, « La formation de la pensée historienne dans la philosophie de la Grèce classique de la fin des guerres médiques à la bataille de Chéronée », est soutenue en avril 1959. Sa thèse est publiée en 1961, aux Editions de Minuit.
Châtelet reste dix ans professeur de lycée, en classes préparatoires au lycée d’Enghien (Val d’Oise), puis dans les grands lycées parisiens : Saint-Louis, Louis-le-Grand et Fénelon.
En 1969, il est, avec Michel Foucault et Gilles Deleuze, à l'origine du Département de philosophie du Centre universitaire expérimental de Vincennes, future université Paris VIII. Il est aussi le cofondateur du Collège international de philosophie.
En 1971, Châtelet est professeur avec Jean-Pierre Vernant à l'université de São Paulo.
Il se marie avec Janine Marie Mathon en septembre 1948. Ils divorcent en juin 1957.
Châtelet se remarie avec Mireille Prigent, en avril 1958. Le couple divorce, en octobre 1968.
Il se remarie avec Claire Jospin, sœur de Lionel Jospin, en décembre 1968
Sources
François Châtelet – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - René Gallissot
François Châtelet - Wikipédia
Publications
La naissance de l'histoire : la formation de la pensée historienne en Grèce, Minuit, 1961,
Logos et praxis : recherches sur la signification théorique du marxisme, SEDES, 1962, Platon, Gallimard, 1965,
Hegel, Le Seuil, 1968,
La philosophie des professeurs, Grasset, 1970,
Histoire de la philosophie. Doctrines, ouvrage collectif en 8 vol., 1972-1973,
Les marxistes et la politique, présentation avec Évelyne Pisier-Kouchner et Jean-Marie Vincent, Thémis, 1975,
Profil d'une œuvre : « Le Capital » (livre 2), Hatier, 1976,
Les Années de démolition, Hallier, 1976
Histoire des idéologies, ouvrage collectif en collab. avec Gérard Mairet, 3 vol., Hachette, 1978,
Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Corinne Lyotard, introduction, notes et commentaires de François Châtelet), Manifeste du Parti communiste et Critique du programme de Gotha, Librairie générale française, 1973,
Les conceptions politiques du XXe siècle, avec Évelyne Pisier-Kouchner, PUF, 1982
Histoire des conceptions politiques, avec Olivier Duhamel et Évelyne Pisier-Kouchner, PUF, 1982,
Dictionnaire des œuvres politiques, avec O. Duhamel et E. Pisier-Kouchner, PUF, 1986
Une histoire de la raison, Le Seuil, 1992
La philosophie au XXe siècle, en 4 tomes, Hachette, 1979,
Logos et Praxis, Hermann, 2009.