Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Henri Weber (né à Léninabad (Tadjikistan) le 23 juin 1944, mort à Avignon (Vaucluse) le 26 avril 2020), fait sa scolarité au lycée Jacques-Decour, à Paris.

Secr UEC Sorbonne

Exclu de l'UEC en 1966

Les parents d'Henri Weber, horlogers, vivaient en 1938 à Chrzanów en Pologne. Au moment du Pacte germano-soviétique d’août 1939, ils partent pour l’URSS. Refusant de devenir citoyens soviétiques, ils sont envoyés dans un camp de travail en Sibérie avant d’être transférés dans un autre à Leninabad (aujourd’hui Khodjent au Tadjikistan) où Henri Weber naît en 1944, sur un navire-hôpital amarré sur les rives du fleuve Syr-Daria. Son père prend un emploi de bûcheron et sa mère de couturière.

Après 1945, ses parents retournent se réinstaller en Pologne, mais fuient le pays au bout de quatre ans, en raison de l’antisémitisme ambiant. Ils s’installent à Paris dans le 20e arrondissement.

Après le lycée, Weber étudie la sociologie. Il adhère à l'Union des étudiants communistes (UEC) à la Sorbonne. En août 1963, Weber et Alain Krivine participent à un camp d'été co-organisé par l'UEC et le FLN à Sidi-Ferruch, dans la banlieue d'Alger.

Weber devient à la rentrée suivante, secrétaire du secteur Sorbonne-Lettres.

En 1966, il est exclu de l’UEC en même temps qu’Alain Krivine et les militants du secteur Lettres de la Sorbonne. Il devient alors membre du Parti Communiste Internationaliste, PCI, trotskyste ; il co-fonde la Jeunesse Communiste Révolutionnaire (JCR) en 1966, puis la Ligue communiste en 1969. En septembre 1968, Weber devient directeur et rédacteur en chef de Rouge (organe des JCR qui n’existe plus depuis sa dissolution en juin 1968).  De même, il fonde et dirige le service d’ordre de la JCR et de la Ligue jusqu’en 1971. Weber organise des stages, des sorties en forêt, avec entraînement aux actions collectives, coordonnées, avec maniement du bâton, du cocktail Molotov. En 1973, il est candidat de la Ligue communiste aux élections législatives, à Nanterre.

En décembre 1968, Michel Foucault, directeur du département de philosophie au centre universitaire de Vincennes (Paris VIII) prend Weber dans son équipe

De 1969 à 1988, Weber enseigne la philosophie politique, comme assistant, puis maître-assistant, et maître de conférences, après sa thèse soutenue en 1973. En 1971-1972, Weber donne ses cours sur l’Introduction aux marxistes du xxe siècle et La structure de l'extrême gauche en France.

En avril 1975, il fonde la revue théorique Critique communiste qu'il dirige jusqu'en 1980.

Entre 1981 et 1984, il cesse toute activité politique pour se consacrer à ses travaux de recherche. En 1982, il intègre le Centre de recherches sur les mutations des sociétés industrielles (CRMSI), dirigé par Jean-Louis Moynot, ex-secrétaire confédéral de la CGT. Il y anime un Observatoire du patronat français.

Il publie en septembre 1986, Le Parti des Patrons : CNPF 1946-1986.

C'est à l'occasion de ses recherches qu'il rencontre Laurent Fabius alors ministre de l'Industrie, puis Premier ministre, qui l'intègre à son premier cercle.

Avec Olivier Duhamel, Évelyne Pisier, François Châtelet, Jean-Luc Parodi, il anime la collection Recherches politiques aux Presses universitaires de France (PUF).

En 1986, Weber entre au Parti socialiste (PS). Lors des élections législatives de 1988, il est battu par Marcelin Berthelot, député-maire communiste de Seine-Saint-Denis.

En juin 1988, Weber entre au cabinet de Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale.

Il est ensuite chargé de mission au cabinet de Martin Malvy jusqu'en 1992, puis de Louis Mermaz jusqu'en 1993, ministres chargés des relations avec le Parlement.

Après la défaite de la gauche aux élections législatives, il retourne à Paris VIII - Saint-Denis, de 1993 à 1995. Il met à profit cette « traversée du désert » pour passer sa thèse de doctorat, Acteurs et stratégies du changement social.

Il est élu aux élections municipales de 1989 et devient maire-adjoint de Saint-Denis (jusqu'en 1995). En 1993 il est à nouveau battu aux élections législatives avec 10,77 %.

Appelé en Normandie par Laurent Fabius, Henri Weber est élu en 1995, conseiller municipal de Dieppe, puis sénateur de la Seine-Maritime la même année.

En 2004, il est élu député européen du Grand-Nord-Ouest, Il est réélu en 2009 à la tête de la liste Auvergne, Centre, Limousin.

Dans les instances du Parti socialiste, il est membre du bureau national et secrétaire national de 1993 à 2008.

De 2014 à 2017, il est directeur des études, chargé des questions européennes, auprès de Jean-Christophe Cambadélis, alors premier secrétaire du PS.

Weber se marie avec Pascale Picard en 1966. En 2007, il épouse Fabienne Servan-Schreiber, productrice de télévision et fondatrice de la société Cinétévé. Ils ont eu ensemble six enfants.

Weber meurt le 26 avril 2020 en Avignon de la Covid-192.

 

Sources

Wikipédia, Henri Weber

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier – Jean-Paul Salles,

L’ancien sénateur socialiste Henri Weber, figure de Mai 68 et du trotskisme des années 1960 et 1970, est mort, Le Monde du 27/04/2021

Décorations

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur, 2016.