Pierre Fugain (né à La Rochette (Savoie) le 29 août 1919, mort à Grenoble (Isère) le 17 juillet 2009), de parents gérants d’une épicerie, étudie au lycée Champollion, à Grenoble puis commence des études de médecine.
Résistant S'éloigne du PCF |
Surveillant à l’école Vaucanson, à Grenoble, il crée le premier syndicat CGT des maîtres d’internat (et se fait licencier de Vaucanson pour avoir créé ce syndicat).
En 1936, il essaie de s’engager dans la colonne Durruti (combattants anarchistes) aux cotés des Républicains espagnols mais son jeune âge fait avorter ce projet.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et s’évade au Mans du train qui le conduit en Allemagne.
Revenu à Grenoble fin 1940, il reprend ses études de médecine et participe aux actions de résistance.
Arrêté par la police de Vichy, en mai 1941, pour diffusion de propagande communiste, et incarcéré le 25 juin 1941, il s’évade à l'occasion d'une permission accordée pour la naissance de son fils Michel, le 12 mai 1942.
Il trouve un emploi au garage des Messageries de presse du Petit Dauphinois et entre dans le réseau de renseignements « Reims-Coty » des Forces françaises combattantes (FFC), à Chambéry. Réseau dont l'activité est d'espionner les forces ennemies et de transmettre les informations à Londres, au quartier général de De Gaulle. D'abord responsable des liaisons sud-est puis membre de la direction nationale, il devient en 1944 l'adjoint du chef national, le réseau étant basé à Grenoble.
En 1945, accompagné par deux membres de son réseau Reims-Coty, et bien que n’ayant pas de mission officielle, il part pour l'Italie afin d'y arrêter Guy Eclache, collaborateur grenoblois et milicien, qu'il ramène à Grenoble où il sera jugé.
Après la fin de la guerre, il participe à la création d’une des premières organisations d’anciens de la Résistance, l’AMR (association des militants de la Résistance). Quand l’AMR est dissoute peu après guerre, il participe à la création de l’ANACR.
A la Libération, il reprend ses études de médecine.
Il s’installe comme médecin à Voreppe puis à Grenoble, dans le quartier populaire de Berriat.
Dans les années 50 il adhère au PCF avec des idée plutôt anarchistes : « j’étais plus révolutionnaire que communiste, chaque fois que j’en avais l’occasion, je refaisais le monde partout où il était à refaire. Sans le calculer, sans le vouloir, j’ai toujours été pris dans des sortes d’organisations anormales, parallèles, scissionnistes ».
Il s’éloigne du PCF, mais il reste antifasciste, anticolonialiste, antiraciste. Il s’engage contre la guerre d’Indochine, se bat pour la libération d’Henri Martin. Avec la guerre d’Algérie il est solidaire des résistants du FLN et va soigner les blessés, héberger et planquer tous ceux recherchés ou menacés par la police et l’Etat français. Plus tard, on le retrouvera aussi aux cotés des Sahraouis, médecin français des Touaregs.
Retraité, il milite dans les associations d’anciens résistants et en particulier l’ANACR. Il préside le comité départemental de cette association de 1969 à 2006 avant d’en devenir le président d’honneur.
Pierre Fugain publie en 1971, Ici l’ombre dans lequel il raconte l’histoire du réseau auquel il a appartenu.
En 1999, il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur.
Il est père de deux enfants, un garçon et une fille. Sa fille Claude est médecin et son fils Michel Fugain (né le 12 mai 1942 à Grenoble) est chanteur, auteur compositeur (conçu selon lui, lors d’une visite de sa mère au Fort-Barraux où était emprisonné son père, en 1942).
Sources
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean-Pierre Besse
Pierre Fugain - Wikipédia
Michel Fugain : Marqué à vie par la prison !, France Dimanche, 12 juin 2015
ANACR – Pierre Fugain
Publications
Ici l’ombre, CRDP de Grenoble.
Honneurs
Commandeur de la Légion d’honneur
Médaille de la Résistance avec rosette1
Un square porte son nom à Grenoble
Une école maternelle de Pont-de-Claix (Isère) porte son nom
La bibliothèque multimédia de Saint-Martin-le-Vinoux (Isère) a été baptisée Pierre Fugain
A Fontaine (Isère), l’Espace Pierre Fugain est inauguré, en 2014
Un espace public porte son nom à Voreppe (Isère) depuis 2010.