André Gisselbrecht (né à Tours (Indre-et-Loire) le 21 mars 1927, mort à Clamart (Hauts-de-Seine) le 22 octobre 2006), fils d’une secrétaire, est boursier et entre à l’École normale supérieure, en 1948.
Il est reçu à l’agrégation d’allemand et entame sa thèse sur Thomas Mann et la question de l’Allemagne.
Il enseigne dans les facultés de Nancy et de Nantes, avant de devenir maître-assistant à l’Université de Vincennes (lors de sa création en 1969). Il termine sa carrière comme maître de conférences à l’Université de Paris VIII.
Gisselbrecht adhère au PCF en 1948. À la fin des années 1950, il écrit des articles dans Clarté où il traite notamment de questions de mœurs et de vie privée. Il écrit aussi des articles dans la France Nouvelle et Recherches internationales.
En 1956, il entre au Comité de rédaction de La Nouvelle Critique (dirigée alors par Jean Kanapa) et devient le rédacteur en chef adjoint en 1959, et le reste jusqu’en 1966.
Au début des années 1960, il prend position contre les thèses de Roger Garaudy et se montre favorable aux analyses de Louis Althusser. En 1966, la réorganisation en cours de la Nouvelle critique doit, selon lui, aider à « la réflexion du Parti à long terme ». Ses prises de positions en faveur des thèses d'Althusser contre celles de Garaudy, puis la publication d'un article dans lequel il refuse la subordination du travail littéraire à la ligne du parti, le privent de sa nomination programmée, à la tête de la Nouvelle critique. Il abandonne son poste de rédacteur en chef adjoint en 1969, tout en restant au Comité de rédaction.
Gisselbrecht s’intéresse à l’évolution du communisme en Italie et au « Printemps de Prague ». Il consacre plusieurs articles aux apports des communistes tchèques et critique l’orthodoxie des communistes soviétiques.
Après la disparition de La Nouvelle Critique, Gisselbrecht fait partie du conseil de rédaction de Révolution, hebdomadaire lancé par le PCF, en janvier 1980.
Gisselbrecht prend progressivement ses distances par rapport à la politique du PCF et le quitte en 1989.
Il signe en 1990 l’Appel des 250 de « Ras l’Front », réseau de lutte contre le fascisme condamnant l’extrême droite française.
Spécialiste de Thomas Mann, sur lequel il écrit plusieurs articles et dont il traduit plusieurs textes, Gisselbrecht fait connaître aussi des textes inédits de Bertolt Brecht.
Collaborateur de la revue L’Allemagne d’aujourd’hui, il devient membre de son Comité de rédaction.
Gisselbrecht se marie en juin 1952 avec Hélène Cuénat, communiste. Ils ont une fille. Ils divorcent en 1959.
Sources
Gisselbrecht - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jacques Girault
Gisselbrecht - Wikipédia
Publications
Georg Lukacs, La Destruction de la raison, Paris, L’Arche, 1958.
Thomas Mann, Être écrivain allemand à notre époque, Présentation de textes, Paris, Gallimard, 1996.
Schiller et la nation allemande, Paris, Éditions sociales, 1956.