Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Fils d’un laboureur, originaire de Bretagne, Pierre Heurtauxn (né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 10 juillet 1882, mort à Mayenne (Mayenne) le 12 août 1965) quitte sa ville natale pour travailler à Paris.

Après son service militaire, il devient un militant syndical des chemins de fer de l’État où il travaille comme ajusteur.

Domicilié à Clichy (Hauts de Seine), il assure le secrétariat du syndicat des cheminots, devient trésorier puis secrétaire du comité intersyndical de cette ville de 1910 à 1921.

Militant socialiste, Heurtaux est élu conseiller d’arrondissement en 1920.

Après le Congrès de Tours, il adhère au Parti communiste et s’affirme comme son principal dirigeant local.

Heurtaux se présente, sans succès aux élections municipales de novembre 1919.

C’est à l’occasion des partielles du 21 février 1921 qu’il entre, seul de sa liste, au conseil municipal. Dans sa première déclaration, il constate que la représentation proportionnelle aurait assuré une plus juste répartition des sièges entre la liste d’Union républicaine et sociale du maire sortant, l’industriel Ernest Gaudier, et les communistes : «Dans ces conditions, je tiens à vous faire connaître que je m’abstiendrai dans l’élection de la municipalité. Mais pour l’examen de toutes les autres questions, je suis prêt, d’accord avec mon parti, à vous apporter toutes les suggestions qui nous sembleront répondre au bien-être de la population de Clichy» Il participe, en avril 1922, à la fondation de la Société amicale et mutuelle «Les Bretons de Clichy».

Heurtaux est élu le 19 octobre 1922, membre suppléant du Comité directeur lors du IIe Congrès du PCF (SFIC). Mais, lors du 4eme Congrès de l’Internationale (5 novembre – 5 décembre 1922), une «résolution sur la question française» impose au PCF la composition nominative de son Comité directeur, et le nom de Heurtaux disparaît (donc six semaines après sa nomination). La conférence nationale de Boulogne-sur-Seine (21 janvier 1923) confirme la composition du nouveau Comité directeur décidée par l’Internationale.

Tête de liste communiste, avec Charles Auffray, aux élections municipales de Clichy en mai 1925, Heurtaux obtient le meilleur score le 10 mai au 2e tour. Les communistes gagnent tous les sièges. L’assemblée municipale réunie le 17 mai 1925 élit Auffray comme maire et Heurtaux comme premier adjoint. Heurtaux souffre, semble-t-il, d’être supplanté par son cadet de cinq ans qui n’a été élu député en 1924 qu’au bénéfice de l’alphabet (les listes étaient présentées dans l’ordre alphabétique).

En juin 1925, Heurtaux entre au Conseil général. Il siège à la 4e commission permanente chargée des Beaux-Arts.

En octobre 1925, il donne sa signature à la lettre au Comité exécutif de l’Internationale communiste, dite lettre des 250, qui critique la politique et les méthodes de la direction du PCF.

Le 23 février 1927, il est mis en accusation. La section de Clichy du PCF «considère que des accusations très graves sont portées contre ce camarade et que ces accusations mettent en cause sa moralité et sa probité. En particulier l’accusation fondée (des preuves formelles ayant été apportées) de tractations avec des fournisseurs en dehors de toutes décisions régulières des assemblées, ne peut plus permettre au camarade Heurtaux de continuer à représenter le Parti dans les différentes fonctions qu’il détient». Le Bureau régional lui demande de se démettre de ses mandats dans un «délai de quatre jours à partir du 22 février», sous peine de sanctions plus graves. Ce délai passé, et les conseillers municipaux de Clichy refusant de défendre Heurtaux, le Bureau régional prononce son exclusion pure et simple le 2 mars et le comité régional la ratifie le 10 mars. Deux jours plus tard, une réunion locale annonce qu’il a été exclu et « chassé » du conseil municipal «à la suite de malhonnêtetés commises au cours de pourparlers qu’il avait engagés, comme président de la commission de la voirie, avec des fournisseurs et des adjudicataires de la ville de Clichy» L’Humanité du 18 avril 1929 parle d’une «brebis galeuse».

Heurtaux se présente comme candidat indépendant aux élections du conseil général, le 26 mai 1929. Il n’est pas élu et Auffray emporte le siège.

Heurtaux se retire à Moulay (Mayenne) jusqu’à son décès en 1965.

Il se marie à Laval le 8 juillet 1909 avec Marthe Auffray, fille d’un entrepreneur de chemins de fer en Argentine. Divorcé, il se remarie le 1er février 1934, avec une infirmière. Il est père de deux enfants.

Sources

Pierre Heurtaux – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean Maitron, Claude Pennetier

Pierre Heurtaux - Wikipédia

Mandats électifs

Conseiller général : 1925 -  1929

Conseiller municipal puis maire adjoint de Clichy : 1921 – 1929

Responsabilités au PCF

Membre suppléant du Comité directeur : 19 octobre 1922 – 5 décembre 1922