Fils d’une famille catholique pratiquante, Jean-Baptiste Dupilet (né à Denain (Nord) le 8 juillet 1880, mort à Douchy-les-Mines (Nord) le 26 juin 1952) obtient son Certificat d’études à l’âge de dix ans. Malgré son instituteur qui l’incite à poursuivre des études, il préfère, comme son père, descendre à la mine, à l’âge de onze ans, grâce à une dérogation spéciale.
Membre CCDépart en 1939 |
Militant syndicaliste précoce, il est licencié pour la première fois par la Compagnie des Mines de Courrières en 1896, alors qu’il n’a que seize ans.
Après avoir travaillé comme employé dans un petit commerce, il est réembauché aux mines de Courrières en 1899, puis à nouveau renvoyé en 1905.
Il adhère au Parti socialiste (SFIO) en 1905.
Dans l’incapacité de trouver un emploi stable en raison de sa réputation de militant syndicaliste, il travaille quelques mois aux mines de Liévin, de Dourges et de L’Escarpelle jusqu’à son mariage, en 1906.
Il décide alors de partir pour Paris où il travaille dans un grand magasin. Il fait la connaissance d’un voisin célèbre, Jean Jaurès, dont il devient l’ami.
Mobilisé en 1914, Dupilet est fait prisonnier et interné en Allemagne.
Revenu dans le Nord de la France en 1919, il milite à l’aile gauche du Parti SFIO, dénonçant l’«embourgeoisement» des cadres du Parti. Membre du comité d’adhésion à la IIIe Internationale dès sa création, il suit la majorité au Congrès de Tours (1920) et crée la section du Parti communiste à Denain (Nord). Il en devient le premier secrétaire (1921).
Il écrit de nombreux articles dans Le Prolétaire, notamment le 6 mai 1922 un article intitulé «Avec les troupes, sans les chefs» qui s’achève par une phrase choc : «Front unique avec les masses, sans les chefs et au-dessus des chefs : voilà, j’en suis !»
Membre du comité de l’Union départementale Nord, il est remarqué par la direction nationale de la CGTU et appelé à Paris au début de l’année 1922 pour fonder, avec Delfosse, la Fédération unitaire du sous-sol dont il est le trésorier du 1er février 1922 au 13 octobre 1929. Pendant cette période, il effectue de nombreux voyages à l’étranger (Russie, Tchécoslovaquie, etc.), secondant Moniez-Furcy et entrant en contact avec un jeune militant en pleine ascension, Maurice Thorez.
Dupilet devint membre suppléant du Comité directeur du Parti communiste à la Conférence nationale de Boulogne-sur-Seine le 21 janvier 1923. Son nom avait été proposé l’Internationale communiste. Au congrès du PCF de 1924, il est élu au Comité central. Son nom disparaît au congrès de 1925.
Ce retrait des organes de direction est peut être la suite des heurts idéologiques entre « vieux » et « jeunes » militants.
Après son retour dans le Nord, il n’assume plus que des responsabilités locales. Devenu représentant de commerce, il s’installe d’abord à Rouvroy (Pas-de-Calais) où il prend en charge la direction de la cellule locale du PCF, rattachée à Hénin-Liétard. Établi ensuite à Billy-Montigny (Pas-de-Calais), puis à Hergnies (Nord) il se contentait de participer à des réunions locales, ayant abandonné toute fonction syndicale.
En 1935, il devint secrétaire de mairie à Douchy (Nord).
En 1939, Dupilet s’oppose clairement au pacte germano-soviétique et, avec plusieurs dirigeants communistes de la région de Denain, il rompt avec le Parti.
Il cesse dès lors de militer, se contentant de diriger jusqu’à sa mort la société de la Libre-Pensée, «Les Travailleurs sans Dieu» de Douchy-les-Mines.
Sources
Jean Dupilet – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Yves Le Maner
Jean Dupilet - Wikipedia
Responsabilité au PCF
Membre du Comité central : Janvier 1923 - Janvier 1925