Claude Morgan (né à Paris le 29 janvier 18981, mort à Orléans (Loiret) le 12 novembre 1980), fils de l'écrivain académicien Georges Lecomte, secrétaire perpétuel de l’Académie française, fait ses études aux lycées Michelet et Louis-le-Grand, puis intègre l'Ecole Supérieure d'Electricité.
Ecrivain |
Son père prend des positions dreyfusardes et collabore à l’Humanité de Jaurès.
Claude Morgan est séduit par l'Action française.
Tout en exerçant son métier d'ingénieur dans une usine, il commence à écrire dans des revues d'extrême droite et publie quelques romans (son premier roman Une bête de race, 1930).
A partir de 1935, il découvre dans son usine le sort des ouvriers, il se sent solidaire d’eux. L’agression contre la République espagnole le conduit à adhérer au PCF, en 1937.
En 1939, il quitte son emploi pour entrer, sur la proposition d'Aragon, dans la rédaction du journal communiste Ce Soir.
Au début de la guerre, il est fait prisonnier puis libéré en août 1941. Il entre dès son retour dans la Résistance. Se refusant à travailler pour la presse collaborationniste, il obtient un poste au service des musées nationaux.
Morgan fait partie du Comité national des écrivains (CNE), créé en 1941. Il seconde Jacques Decour qui prépare la sortie du journal clandestin Les Lettres françaises. En 1942, le PCF désigne Morgan pour prendre la relève de Decour, assassiné par les Allemands. Le premier numéro des Lettres françaises parait en septembre 1942, vingt numéros paraissent dans la clandestinité, jusqu'au mois d'août 1944. Il fait des Lettres françaises un organe de la Résistance intellectuelle. Il rédige presque entièrement les premiers numéros.
Il est Secrétaire général du CNE de 1944 à 1946.
Des dissensions apparaissent avec la direction du PCF et, en 1950, Morgan est affecté à la revue Horizons, journal du Conseil mondial de la paix, à Prague.
L’exclusion brutale de Pierre Hervé le choque et il envoie une protestation écrite que l’Humanité refuse de publier. Mais c’est l’écrasement de la révolution hongroise qui le pousse vers la rupture. Au retour d’un voyage qu’il fait à Budapest pendant l’été 1956, il avertit la direction du PCF que la révolte gronde en Hongrie. Quand les événements éclatent, il proteste contre l’intervention mais aussi contre les articles publiés dans l’Humanité. Le14 novembre 1956, il est convoqué devant les instances du parti : « Dialogue de sourds », dit-il.
En 1956, il signe avec Sartre, Vercors, Vailland, Roy et d'autres intellectuels compagnons de route ou communistes, un manifeste contre l'ingérence soviétique en Hongrie.
Il reste rédacteur de Horizons jusqu’en 1958, année de son départ du PCF .
Il publie, sous le pseudonyme de Claude Arnaud, sept essais scientifiques, sur l'électricité ou sur la chirurgie.
Il écrit ses souvenirs dans Les Don Quichotte et les autres…, paru en 1979.
Sources
Claude Morgan – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jeannine Verdès-Leroux
Publications
Une bête de race, Flammarion, 1930,
L'Ivresse du risque, Flammarion, 1931,
Violence, Flammarion, 1933,
Liberté, Flammarion, 1937,
La Marque de l'homme, sous le nom de Mortagne, Éditions de Minuit, 1944,
Le Poids du monde, Ferenczi, 1946,
Mauvaise graine, Ferenczi, 1948,
Le Voyageur sans boussole, Ferenczi, 1950,
Me faire ça à moi, Ferenczi, 1952,
L'Amour parfait, Ferenczi, 1957,
Éloge de l'esprit de révolte, édition de Jean-Jacques Sergent, 1975,
Les Don Quichotte et les autres, Roblot, 1979.