Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Maurice Juncker (né le 12 octobre 1879 aux Lilas (Seine Saint Denis), mort le 21 avril 1950 à Paris), fils d’un instituteur, est diplômé de l’École des langues orientales.

Avocat

Départ en 1923

La famille Juncker était issue de la petite noblesse de Poméranie orientale. Proche du Bund polonais, les parents, francophones et francophiles, partent après l’invasion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne, vers la région parisienne et s’installent aux Lilas.

Durant ses études, Maurice Juncker fonde l’Union des étudiants républicains aux temps de l’Affaire Dreyfus puis collabore ensuite aux Universités populaires et aux Jeunesses laïques.

Finalement, il s’inscrit au Barreau et devient avocat à la Cour d’appel de Paris où il plaide aussi bien des affaires civiles que des procès politiques, comme la défense d’antimilitaristes, en décembre 1905.

Tout en travaillant à Paris, il s’installe vers 1898, à Mozac, commune jouxtant Riom, sous-préfecture du Puy-de-Dôme, avant que ses parents ne viennent le rejoindre vers 1907.

En 1914, les socialistes du Puy-de-Dôme présentent Juncker comme candidat contre le député radical sortant à Riom, Étienne Clémentel. Il recueille 1549 voix contre 12159 à Clémentel qui est réélu.

En 1915, alors qu’il est mobilisé au 12éme régiment territorial d’infanterie, il accepte de défendre de nombreux soldats traduits devant le Conseil de guerre.

Dès son inscription au Barreau il s’implique dans la défense des droits des ouvriers, participe à de nombreuses réunions sur le droit du travail. Il s’intéresse plus particulièrement au droit ouvrier et aux accidents du travail, et publie plusieurs articles de doctrine dans la revue de la CGT, Droit ouvrier, et un Guide pratique des Conseils de Prud’hommes, en 1922.

Junker adhère à la SFIO, lors du congrès d’unité en 1905. Il appartient à la minorité pacifiste de la SFIO, pendant la Première Guerre mondiale. Il défend l’idée d’un rapprochement avec les sociaux-démocrates allemands qui ont refusé de voter les crédits de guerre.

Il rallie ensuite le Parti communiste et la IIIe Internationale au Congrès de Tours (décembre 1920). Si son activité militante principale reste à Paris, il est aussi présent dans le Puy-de-Dôme.

En janvier 1923, il suit L.-O. Frossard lors de sa démission du Parti communiste et participe à la fondation du Parti communiste unitaire quelques jours plus tard, le 17 janvier. Juncker est ensuite membre de l’Union socialiste-communiste (USC), née le 29 avril 1923 de la fusion du Parti communiste unitaire et de l’Union fédérative socialiste.

En 1925, il est candidat de l’Union socialiste communiste (USC) dans le XIXe arrondissement, aux municipales à Paris.

En 1927, l’USC prend le nom de Parti socialiste-communiste (PSC). Juncker est rédacteur en chef de son organe : L’Unité ouvrière. Cette même année 1927, il est candidat aux sénatoriales à Paris où il recueille 80 voix.

À la fin de l’année 1930, le PSC fusionne avec une nouvelle scission du Parti communiste, le Parti ouvrier paysan (POP), pour former un nouveau parti, le Parti d’unité prolétarienne (PUP). Juncker représentant du PUP traite d’égal à égal avec Maurice Thorez et Paul Faure, représentants respectifs du PCF et de la SFIO, lors de rencontre tripartites en janvier 1933, en vue d’un meeting commun.

Juncker est plusieurs fois candidat aux élections dans le XIXe arr. (Amérique-Pont de Flandres). Il recueille 158 voix (sur 11 412 votants) lors des élections législatives de 1928, 191 voix (sur 9 362 inscrits) lors des élections municipales de 1929, 78 voix (sur 12 465 votants) lors des élections législatives de 1932.

À partir de 1935, le PUP participe aux discussions relatives à la réunification du mouvement ouvrier français et à la possibilité d’un parti unique. Juncker est alors considéré comme la principale figure du PUP. Il est invité à intervenir régulièrement dans les meetings du Front populaire, au nom du PUP, comme devant les 4000 travailleurs lors d’un grand meeting antifasciste, à Paris en juillet 1935.

Le PUP se rapproche de la SFIO et envisage une « fusion » qui ressemble plus à une absorption. Elle a lieu à la fin de l’année 1936. Juncker est alors membre du Bureau du PUP. Il fait partie de la délégation de 4 dirigeants du PUP soumettant à la direction de la SFIO le 21 octobre, l’unité organique.

Cependant, une minorité, sous la conduite de Juncker refuse cette politique et maintient l’indépendance du PUP en publiant un nouveau bulletin : L’Unité révolutionnaire dont Juncker est le directeur. Dans le numéro 11/12 de ce bulletin (janvier 1938), Juncker signe une déclaration avec Albert Treint, Badis, Marcel Perussy dans laquelle il s’oppose à la « collaboration de classe » pratiquée par la SFIO ; il affirme sa volonté « de continuer le Parti d’unité prolétarienne en lui donnant une politique nettement révolutionnaire ». La déclaration s’achève par une demande d’adhésion au Bureau international d’unité socialiste révolutionnaire (BIUSR) plus connu sous son surnom de Bureau de Londres. En 1938, il adhère individuellement au Bureau de Londres.

Juncker est également en contact avec des militants de la Gauche révolutionnaire. En 1936-1937, il écrit dans le journal La Vague aux côtés de Marceau Pivert.

Bien que n’appartenant pas au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) de Marceau Pivert, Juncker participe aux négociations que mène ce parti avec le Parti ouvrier internationaliste, section française de la IVe Internationale et aux termes desquelles est signé un accord de front unique, en octobre 1938.

Juncker épouse Marguerite Louise Peschet à Paris en 1907. Ils ont plusieurs enfants : Hélène Juncker, agrégée de droit et Émilie Juncker.

Son frère, Lucien Juncker, militant de la SFIO, résistant, meurt en 1948 des suites des blessures reçues lors des combats de la Libération de Paris.

Maurice Juncker meurt à Paris, dans le XIXéme arrondissement, dans la résidence qu’il a toujours conservée rue Manin, tout en ayant pour habitation principale sa maison à Mozac.

Sources

Maurice Juncker – Dictionnaire biographique du monde ouvrier - Michel Dreyfus, Eric Panthou.

Publications

Guide pratique des conseils de prud’homme, Paris, Librairie de l’Humanité, 1922,

Les accidents du travail. Manuel à l’usage de la victime ou de ses ayants droits. Union des syndicats ouvriers, 1926.