Agent commercial, syndicaliste chez Air France, membre de la CE de la CGT de 1982 à 2000 ; adhésion au PCF en 1963 ; membre du Comité Central de 1981 à 2000 ; quitte le PCF en 2003
Jean Pierre Page (né au Mans (Sarthe) le 2 septembre 1946), fils d’un cheminot et d’une mère Polonaise, suit des études d’histoire au Conservatoire des Arts et Métiers.
Membre du CC
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Son père est prisonnier pendant la guerre. En 1944, ses parents sont libérés par l’armée rouge et rejoignent l’URSS, puis la France. Fin 1945, à leur installation au Mans, ils militent au Mouvement de la Paix et à l’Association France URSS.
Pendant ses études secondaires, Jean-Pierre Page rejoint les Jeunesses communistes en 1961, puis il adhère au PCF en 1963.
Après ses études d’histoire de l’art, il vit plusieurs années à l’étranger en particulier aux USA où il dirige une galerie d’art et réalise un film avec Andy Warhol. Dès son retour en France, il est embauché en 1970 comme agent des services commerciaux à Air France, et milite à la CGT. En 1973 il est élu secrétaire du syndicat CGT d’Air France Orly.
En 1979, il devient secrétaire général de l’UD CGT 94. Page est aussi membre du bureau la Fédération du PCF du Val de Marne. En 1981, il est élu au Comité Central. En 1982, il devient membre de la Commission exécutive de la CGT.
Page contribue aux multiples initiatives des travailleurs de la SKF Ivry, notamment à l’expulsion physique des forces de police de l’usine qu’elles occupaient. A la suite de ces évènements, Page est arrêté et incarcéré, puis libéré après l’intervention de Georges Marchais auprès de François Mitterrand. La lutte des SKF suscite un débat au sein de la CGT et du PCF sur la radicalité des formes de luttes employées.
Durant toutes les années 1980, Page participe à la direction du secteur entreprises du PCF, comme responsable national de l’activité du Parti sur les aéroports.
En 1991, Page devient responsable du département international de la CGT. Il représente la CGT dans les réunions de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), et du Bureau International du Travail (BIT)
En 1994, Page organise avec les universités new-yorkaises de Colombia et NYU une conférence sur le centenaire de la CGT, avec la participation de Georges Séguy.
En 1997, il coordonne les secteurs critiques de plusieurs confédérations en Europe, au travers du Forum syndical européen, et exprime ses désaccords avec les orientations de la Confédération Syndicale Européenne (CES).
De 1981 à 2000 il est réélu régulièrement au CC du PCF et participe à partir de 1991, au bureau de la Commission de Politique extérieure.
Page est administrateur de l’ISERES (l’institut de recherche de la CGT), rédacteur en chef de la revue « Syndicalisme et Société », membre du comité de rédaction de « La Pensée » et de « Recherches Internationales ».
En 1997 il critique au CC la politique du PCF par rapport aux positions prises sur la guerre en Yougoslavie ainsi que sur la participation au gouvernement. A cette occasion, il est fortement mis en cause par Robert Hue et Francis Wurtz.
Alors que Louis Viannet négocie le soutien de la CFDT à la demande d’affiliation de la CGT à la C.E.S, Nicole Notat alors secrétaire générale de la CFDT met en question les orientations du département international de la CGT, et exige parmi quatre conditions, le départ de Jean Pierre Page, du secteur international. Ces exigences seront acceptées par la direction de la CGT.
En 2000, au Congrès de Martigues du PCF puis au Congrès de Strasbourg de la CGT, les responsabilités de Page au CC et à la CE ne sont pas renouvelées.
En 2001, avec Aimé Albeher, Charles Hoareau, Francis Arzalier, Maurice Lasalle, Jean Calvary…il crée l’organisation Rouges Vifs.
Page participe à plusieurs livres collectifs avec Chomski, Samir Amin, Georges Labica,…sur les guerres en Yougoslavie, en Afghanistan. Il participe à la création du Forum Social Mondial de Porto Alègre (Brésil).
En 2003 il quitte le PCF, et organise le groupe « Polex » avec une partie des membres de l’ancienne commission de politique extérieure du PCF. En 2004, avec Bruno Drweski et Claude Karnoouh; Page créé La pensée libre, une revue en ligne philo-socio-anthropo-historique.
Page est invité à de nombreux congrès de centrales syndicales notamment en Inde, au Venezuela, au Brésil, aux Etats-Unis, à St Domingue…et publie de nombreux textes dans une quinzaine de pays.
A partir de 2007, il vit à l’étranger en particulier au Sri Lanka, en Suisse, au Brésil, à Cuba. Il écrit de nombreux articles sur l’actualité internationale et le syndicalisme CGT.
Il publie Camarades, je demande la parole, puis CGT, pour que les choses soient dites.
Sources
Contribution personnelle
Publications
Réflexions sur la guerre en Yougoslavie, en collaboration avec François Chesnais,
Noctiummes Tania, L'Esprit frappeur, 1999,
Camarades, je demande la parole, Investg’action, 2015,
CGT, pour que les choses soient dites ! avec une contribution de Samir Amin, Éditions Delga, 2018,
Une solidarité qui a coûté cher ! histoire populaire de Solidarność : révolution dans le socialisme ou révolution colorée antisocialiste ? Bruno Drweski (préface de Jean-Pierre Page), Éditions Delga.