Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Maurice Louis Caveing (né à Lyon (Rhône) le 9 juin 1923 et mort à Paris le 6 septembre 2019), fait khâgne à Lyon et entre à l'École normale supérieure dans la section philosophie (il est agrégé de philosophie).

Il est nommé successivement professeur aux lycées de Nîmes (Gard), de Montpellier (Hérault) et de Rouen (Seine-Inférieure/Maritime).

Il participe à la création de l’Union des Chrétiens Progressistes (UCP) en 1947, et en reste membre jusqu’à sa dissolution en 1951. L’UCP le désigne dans la délégation lors de la création du Mouvement de la Paix. Il devient à la fin de 1948 membre de son conseil national et milite activement pour le succès de l’Appel de Stockholm. La date de son adhésion au PCF varie selon ses souvenirs (fin 1947 ou fin 1950). Il conserve de forts liens avec les militants de l’UCP.

Caveing enseigne aussi à l’Université Nouvelle. Il prépare l’édition, en juin 1954, d’un manuel Principes fondamentaux de Philosophie qui prolonge le manuscrit de Georges Politzer.

Cependant, il s’interroge sur l’évolution du communisme dans le monde et particulièrement du modèle soviétique. En contact avec des intellectuels de l’Union française, il commence à douter du rôle positif du PCF dans sa politique vis-à-vis des colonies, et plus largement du communisme soviétique vis-à-vis de ce qui était en train de devenir le Tiers Monde.

Il est collaborateur du comité central, chargé des cours de philosophie aux écoles centrales du PCF et devient un des responsables du Centre d’études sociologiques créé par la fédération communiste de Paris. Il refuse d’entrer au comité de rédaction de La Nouvelle Critique tout en y signant des articles. Progressivement, des doutes apparaissent sur le bien-fondé de la politique du PCF, ce qu’il désigne sous le nom de « lézardes » : Tiers Monde, politisation des grèves, politique de la famille, morale, théorie de la paupérisation absolue, les deux sciences.

A partir de 1956 et du XXe congrès du PCUS, Caveing fait partie du groupe d’intellectuels communistes qui fondent la revue Voies nouvelles en avril 1958, désireux, dans le cadre du PCF, d’accélérer la déstalinisation en rapport avec le mouvement de décolonisation. Dans ses deux articles des deux premiers numéros de la revue, il affirme que la décolonisation devait permettre une « évolution économique et sociale » en France et dans l’ancien empire colonial. Après un congé de maladie longue durée de 1958 à 1959, il est nommé au lycée Henri IV, à la rentrée 1963, et ne reprend pas sa carte du PCF.

Il enseigne la logique et l'épistémologie à l'université de Paris Nanterre. Il est directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique à partir de 1987. Dans ses écrits d'épistémologie, il s'attache à démontrer comment, par leurs efforts, des hommes ont construit des mathématiques dans leur contexte social et culturel. Sa démarche de pensée le rapproche du positivisme et de l'humanisme.

Il publie aux Éditions sociales plusieurs essais dont Principes fondamentaux de philosophie de Georges Politzer, en collaboration avec Guy Besse, et Mésaventures de l'anti-marxisme, les malheurs de Maurice Merleau-Ponty, avec Georges Cogniot.

Caveing se marie en novembre 1948 à Nîmes avec une étudiante, native de Basse-Terre (Guadeloupe).

 

Sources

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, - Jacques Girault

Comité des travaux historiques et scientifiques – Martine François

Publications

Principes fondamentaux de philosophie de Georges Politzer, Guy Besse et Maurice Caveing, Éditions sociales, 1954,

Mésaventures de l'anti-marxisme, les malheurs de Maurice Merleau-Ponty, avec Georges Cogniot et Roger Garaudy, Éditions sociales, 1955.

Épistémologie et marxisme,Jacques, Union générale d'éditions, 1972

La constitution du type mathématique de l'idéalité dans la pensée grecque, Presses Univ. Septentrion,

Essai sur le savoir mathématique : dans la Mésopotamie et l'Egypte anciennes, Presses universitaires de Lille, 1994,

La figure et le nombre : Recherches sur les premières mathématiques des Grecs, 1997,

L’irrationalité dans les Mathématiques grecques jusqu’à Euclide, Presses universitaires du Septentrion, 1998,

Le problème des objets dans la pensée mathématique, Vrin, coll., 2004,

Un destin philosophique, avec Jean-Toussaint Desanti :, Hachette, 2008,