René Angélergues (né en 1922, décédé en 2007), issu d'une famille d'instituteurs du Cantal, de sensibilité radicale socialiste, s'engage après le lycée, dans des études médicales, à Toulouse, puis à Paris.
A la Libération, en 1945, il adhère à l'UJRF puis au Parti Communiste.
Il rencontre à l'UJRF Marcelle Roth qu'il épouse en 1947. Marcelle Roth est une rescapée avec ses deux frères d'une famille juive alsacienne déportée.
Ils réussissent tous les deux le concours de l'internat de psychiatrie en Seine Maritime, et font leurs stages dans le service de Lucien Bonnafé à Rouen, puis dans celui de Sven Follin à Ville Evrard. Ils y découvrent le combat contre l'enfermement dans l'asile, et la promotion de structures de soin ouvertes et intégrées dans la cité.
Angélergues devient interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine et passe sa thèse de médecine en 1951.
Angélergues, est l’un des animateurs de la revue La Raison, cahiers de psycho pathologie scientifique, créé par le PCF en 1951, en vue de promouvoir une psychiatrie scientifique. Ils deviennent les promoteurs de la neurophysiologie pavlovienne au sein de la psychiatrie française. Mis en avant par le PCUS et par le PCF, le pavlovisme leur apparaît comme la base d’une psychopathologie scientifique et matérialiste.
En 1952, Angélergues est proposé par Yves Cachin, responsable de la commission des médecins auprès du Comité central, pour collaborer à la mise en œuvre de l'accouchement sans douleur que développe le Docteur Lamaze à la polyclinique des Bluets, gérée par le Syndicat CGT de l'Union Syndicale de la métallurgie.
Au sein de la commission des médecins du PCF, Angélergues proteste contre les positions prises par le couple Thorez condamnant le contrôle des naissances et le développement des moyens anticonceptionnels. Il soutient la résolution de la commission des médecins « rejetant les fautes liées à un attachement inconditionnel à l'URSS et condamnant l'intervention en Hongrie ».
Il démissionne de la clinique des Bluets et est mis à l'index par le PCF.
En 1958, il rompt avec le PCF.
Le développement de sa carrière se heurte aux baronnies de l'Assistance Publique et au milieu particulièrement conservateur de la neurologie, qui ne lui pardonne pas ses liens avec le communisme.
Dans les années 1967-68, il est un acteur actif du mouvement syndical d'autonomisation de la psychiatrie qui débouche sur la réforme de l968 et la création du CES de psychiatrie.
En 1969, il devient psychiatre dans l’Association de Santé Mentale du le XIIIème arrondissement. Il en devient le directeur général de 1972 à 1982.
Il succède à Henri Ey comme secrétaire général de l'Evolution Psychiatrique.
La réforme des études médicale des années 80 lui permet d’accéder au poste de professeur de la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière.
Angélergues prend sa retraite en 1993.
En 1970, il diagnostique lui même, les premiers symptômes d'une démence et dont il meurt à 85 ans en 2007.
Il divorce et épouse en seconde noce, en 1970, une styliste, attachée de presse dans la mode.
Sources
Psychiatrie, psychanalyse et communisme, site : bdr.parisnanterre.fr
Publications
Pathologie du langage, l'aphasie, avec Hecaen, Larousse 1965,
L'homme psychique, Calmann Lévy 1993,
Le psychiatre devant la qualité de l'homme, PUF, 1992,