Yves Buin (né le 20 mars 1938), après des études secondaires, se tourne vers la médecine et tout spécialement vers la psychiatrie.
Il adhère à l’Union des Etudiants Communistes (UEC) en 1958, et au PCF en 1959. Il suit les cours de l’Université nouvelle (1957/58) puis une école fédérale en 1959.
Il est élu membre du Comité national, puis du Bureau national de l’UEC, responsable de l’action culturelle.
En 1964, il devient rédacteur en chef de Clarté (en remplacement de Guy Hermier), ce qui l'amène à fréquenter, Claude Roy, Georges Semprun, Roger Vaillant, Jean Pierre Faye, Serge July, Bernard Kouchner.
Sensible à la libération des mœurs en cours, il s’intéresse à Wilhem Reich. Son mémoire de psychiatrie en 1972 concerne «La période européenne de Wilhem Reich» et est publié aux Editions Universitaires. Dans Clarté, son article intitulé «La nouvelle éducation sentimentale» est critiqué dans le PCF comme « le summum de la décadence ».
Il organise et anime à la Mutualité, un débat avec Jean Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Georges Semprun et Bernard Faye, sur «Que peut la littérature?», suite au refus du Prix Nobel par Sartre ». Ce débat, suivi par plusieurs milliers de participants et sera publié dans la collection 10/18.
Il interviewe Sartre dans Clarté.
Au cours de la reprise en main de l’UEC, Buin membre de la tendance majoritaire, dite «italienne» qui est battue par l'alliance entre la direction du PCF et la tendance althussérienne au congrès de l'UEC de 1965 ; il est évincé de ses responsabilités. Il comparait le 3 mars 1965 devant les membres de sa cellule d’Epinay, et le 14 avril son exclusion est prononcée.
En 1967 il fonde avec des anciens de l’UEC et de l’UNEF le Centre révolutionnaire d’intervention et de Recherche (CRIR).
En psychiatrie, après avoir fait l'expérience «insupportable» de la psychiatrie hospitalo-universitaire à la Salpétrière, il réussit le concours de l’internat de psychiatrie.
Après un passage par l’hôpital de Maison-Blanche, il découvre à Ville-Evrard le service du Docteur Pariente dont il devient l’assistant puis lui succède comme médecin-chef.
Il rencontre Rodolphe Roelens et ils créent ensemble un Centre de formation à la psychiatrie sociale où se pressent entre de quatre-vingt à cent personnes chaque semaine : des étudiants de Censier et de Vincennes ou des étudiants en psychiatrie. On y présente l’œuvre de Politzer et de Wilhem Reich.
En 1968, il débute une analyse et rejoint l’Ecole freudienne de Paris.
En 1965, Buin fait le choix du service public et de la pédopsychiatrie, rejetant toute pratique libérale. En 1971/1973, il est psychiatre attaché à l’hôpital de Maison-Blanche, puis devient chef de service rattaché à l’hôpital de Prémontré en 1975, et à l'hôpital de Moisselles en 1980, médecin chef du secteur nord des Hauts-de-Seine de pédopsychiatrie, (Gennevilliers, Villeneuve-La Garenne et Asnières). Il donne à ce secteur une orientation vers la psychiatrie sociale.
Buin publie plusieurs ouvrages, des essais sur la psychiatrie, des biographes de Ferdinand Céline, de Jacques Kérouacn, de Paul Nizan et de Thélonious Monk, des romans policiers.
Sources
Psychiatrie, psychanalyse et communisme, Site bdr.parisnanterre.fr
Publications
La période européenne de Reich, Editions universitaires, 1972,
Psychiatrie, l’utopie, le déclin, Eres, 1999,
La psychiatrie mystifiée, L’Harmattan, 2002,
Kerouac, Gallimard, 2006,
Céline, Gallimard, 2009,
Paul Nizan : La révolution éphémère, Denoel, 2012.