Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Sven Follin (né à Tunis (Tunisie) le 20 avril, mort à Paris le 10 octobre 1997), de parents suédois, fait ses études secondaires à Cannes (Alpes Maritimes) jusqu'en 1931.

Son père arrivé en 1905 en Tunisie avait fait en Suède une formation concernant ce qu'on appelait alors la gymnastique suédoise (sorte de gymnastique corrective, devenue ensuite une des bases de la kinésithérapie en France). La famille s'installe en France en 1927 et Sven Follin est naturalisé français en 1932.

Il entame des études de philosophie à la Sorbonne et suit des cours à la faculté théologique protestante de Paris.

En contact avec le psychiatre Clérambault comme traducteur d'un psychiatre suédois, il décide en 1933 de s'engager dans des études de médecine pour devenir psychiatre.

Pour financer ses études il devient surveillant d'internat, et de 1935 à 1938 secrétaire du syndicat CGT des maîtres d'internat. C'est au lycée Saint Louis qu'il rencontre Victor Leduc dans une atmosphère intellectuelle marquée par le surréalisme.

II adhère au PCF en 1935 «dans le cadre du Front Populaire, avec la certitude de lutter pour le pain, la paix et la liberté, mais aussi pour la rigueur en l'étude des faits qu'exigeait la théorie marxiste.»

Durant son internat de psychiatrie à Ville-Evrard, il rencontre Lucien Bonnafé, et participe avec lui à l'aide aux républicains espagnols dans le cadre de la Centrale Sanitaire d'aide à la République espagnole.

Mobilisé en 1939, il perd le contact avec le PCF et ne réussit à le rétablir qu'en septembre 1940, en retrouvant Lucien Bonnafé à Ville-Evrard. Ils constituent en 1941 un groupe du Front National. Il diffuse alors les premiers tracts du Front National Universitaire et participe à la rédaction et à la diffusion du Médecin Français organe du Front National des Médecins.

Du fait des lois de Vichy, il ne peut passer le concours de médecin chefs de hôpitaux psychiatrique en 1941, parce que son père n'est pas français. Il exerce la médecine générale dans le cabinet de son ami pédiatre Sacha Kaplan, médecin juif contraint de passer en zone sud. Il est cependant nommé chef de clinique par le Docteur Levi Valensi à Saint Anne.(qui mourra en déportation ).

De mars 1943 à la Libération, il est médecin d'un poste de secours FFI dans le XVII ème arrondissement de Paris. Il passe le concours de médecin des hôpitaux psychiatriques en 1945.

Avec Bonnafé, il participe activement au mouvement d'humanisation et de réforme de la psychiatrie.

Nommé médecin chef à Saint Venant puis à Armentières entre 1946 et 1948, il entreprend avec l'aide du personnel de faire disparaître les pratiques carcérales d'un hôpital de 700 malades à moitié détruit.

En 1952, il est nommé à Montauban dans un service situé au sein de l'hôpital général. Seul psychiatre pour l'ensemble du département, il y développe les structures extra hospitalières.

Il milite toujours au PCF : secrétaire de cellule à Armentières,(1946-1948) ; membre du comité de section à Neuilly sur Marne (1948-1952) ; membre du comité fédéral du Tarn et Garonne en 1953 ; puis conseiller municipal de la ville de Montauban.

Membre du bureau départemental du Mouvement de la Paix, il dénonce l'utilisation des armes bactériologiques lors de la guerre de Corée.

Il est signataire de l'article de La Nouvelle Critique de 1949, qui à l'initiative de Victor Leduc et de Jean Kanapa condamne «la psychanalyse comme idéologie réactionnaire», article que signèrent huit psychiatres et psychologues communistes.

Durant les années 50, il est l'auteur dans La Raison (revue créé par les psychiatres communistes), de différents articles condamnant la psychanalyse au nom de l'élaboration d'une psychologie scientifique, dans la lignée de Politzer. Dans cette logique il tend à démontrer les apports des découvertes de Pavlov à la psychiatrie.

Il revient dans la région parisienne comme médecin chef à Ville Evrard en 1953 et puis à Maison Blanche en 1958.

Il rompt avec le PCF, après les révélations du XXème congrès du PCUS et le procès «des blouses blanches».

En 1961, il est nommé à Saint Anne  où il termine sa carrière professionnelle.

 

Sources

Dictionnaire biographique du monde ouvrier - Danielle Papiaud

Psychiatrie, psychanalyse et communisme, site : bdr.parisnanterre.fr