Charles Fiterman (né à Saint-Étienne (Loire) le 28 décembre 1933), fait une bonne scolarité et obtient un CAP d’électricien.
Membre du BP, ministre Quitte le PCF en 1994 |
Son père est engagé volontaire en 1939. Il est arrêté le 3 novembre 1943 à Saint-Étienne et interné à Drancy. Il est déporté à Auschwitz où il décède, en mai 1944.
Charles Fiterman et sa sœur, Irène, sont placés dès 1940, et pour quelques mois, dans deux institutions catholiques à Aurec (Haute-Loire). Ensuite Fiterman est placé dans une famille paysanne catholique. Celle-ci le considère comme son troisième garçon.
En 1945, il est placé avec sa sœur Irène dans une maison d’enfants de déportés organisée par l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE), à Aix-les-Bains (Savoie).
Il adhère aux Jeunesses communistes en 1948, et devient secrétaire de la fédération de la Loire en 1951, jusqu’à son service militaire effectué de septembre 1954 à février 1957. En 1951, il adhère au PCF.
Le secrétaire de la section CGT le pousse à quitter le travail qu’il effectue sur les marchés avec sa mère, et il entre aux ateliers de la Compagnie de chemin de fer de Saint-Étienne.
En raison de son activité syndicale, il est licencié. Il entre en 1947 comme électricien chez Schneider. Il y reste six ans et devient co-secrétaire du syndicat CGT de l’entreprise, avec le prêtre-ouvrier Maurice Combe.
Il suit l’école centrale de la jeunesse, en octobre 1953. Il est élu membre du Comité fédéral de la Loire en décembre 1953.
En 1962, il est nommé directeur adjoint de l’École centrale du parti. En avril 1965, Waldeck Rochet, secrétaire général, l’adoube comme son secrétaire.
Après mai 1968, avec Jean Kanapa, il aide Waldeck Rochet à rédiger le Manifeste de Champigny, sur les rapports du PCF avec les intellectuels et la culture.
Malade, Waldeck Rochet charge Fiterman, fin octobre 1969, d’annoncer au Comité central dans une courte allocution, son renoncement à la fonction de secrétaire général.
Georges Marchais, nouveau secrétaire général, lui demande de poursuivre les mêmes fonctions auprès de lui. Pour la rédaction du Défi démocratique, rédigé en grande partie par Jean Kanapa, Fiterman est chargé de la partie économique et sociale.
Il est élu membre du Comité central au XXe Congrès, en février 1972. Il entre au Bureau politique lors du XXIIe congrès, en février 1976. Il est responsable avec Pierre Juquin, du secteur propagande et communication, ainsi que de la section économique, des élus locaux et de la liaison avec les autres partis de gauche. Il intègre ensuite le secrétariat du BP.
Il est élu conseiller général de Villejuif en 1973 puis député de la deuxième circonscription de Choisy-le-Roi en 1978.
Il est l’un des acteurs clés de l’« actualisation » du programme commun dans la perspective des élections législatives de 1978. Les négociations durent deux mois entre la délégation communiste conduite par Fiterman et la délégation socialiste conduite par Pierre Bérégovoy. Fin juillet, les divergences restantes semblent pouvoir être surmontées lors d’une réunion au sommet prévue à la mi-septembre. Sans contact direct avec Georges Marchais en vacances en Corse, Fiterman regarde avec surprise le secrétaire général monter le ton lors d’un entretien télévisé. « Intrigué et inquiet », il ne sait si cette attitude nouvelle est un jeu tactique ou un désaveu du travail qu’il a accompli avec Bérégovoy. Il comprend rapidement que la machine de la rupture est en marche (il a le sentiment d’avoir été « manipulé d’un bout à l’autre »).
Par peur d’affaiblir le PCF, il laisse passer les vagues successives de contestataires (Henri Fiszbin, Pierre Juquin, Claude Poperen, Félix Damette, …). « Je n’ai pas voulu suivre quelques camarades qui ont privilégié la mise en cause personnelle du secrétaire général. Les contacts que j’ai eus à ce moment-là, avec un certain nombre de membres du Comité central influents m’ont convaincu que cela ne pouvait conduire qu’à bloquer le débat et à faciliter le regroupement autour du secrétaire général, dans un parti dont on connaît le légitimisme. J’ai pensé que la logique d’une telle orientation aboutirait nécessairement à une scission d’une partie très minoritaire des communistes. Je n’en vu ni l’intérêt ni l’efficacité et j’ai donc décidé de poursuivre mon action au sein du parti en essayant de changer la situation. Ce fut un choix politique discutable mais réfléchi. » .
En 1981, il fait partie des quatre ministres communistes choisis par le Parti communiste et acceptés par Pierre Mauroy et François Mitterrand. Fiterman est ministre d’État, ministre des transports. En mars 1983 (deuxième gouvernement Mauroy), il devient ministre des Transports. Il fait voter la loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI), adoptée le 31 décembre 1982. Il quitte le gouvernement quand le PCF met fin à sa participation, en juillet 1984.
En 1985, Fiterman retourne dans le Rhône à la demande de Georges Marchais qui veut renforcer le travail des organisations communistes de la région Rhône-Alpes.
Au fil des mois et des années, il dit qu’il est traité comme un chef clandestin d’une opposition naissante et vit une sorte d’exil intérieur. La rénovation qu’il souhaite est introuvable. Il décide de prendre position au CC de l’automne 1989, lorsqu’un grave accident de voiture l’empêche d’être présent à la réunion du Comité central. Le texte qu’il devait défendre au cours de ce Comité central est lu à la tribune ; il appelle à une « refondation » du PCF. Cela conduit à un durcissement de la direction qui le considère désormais comme un opposant déclaré.
En 1993, il appelle à la convocation d’Assises du communisme pour créer un nouveau parti de transformation sociale. Au XXVIIIe Congrès, en janvier 1994, il annonce son intention de ne plus avoir de responsabilité dans les organismes de direction et fait une dernière intervention, « la plus pénible de ma vie ».
La même année, il participe à la création de la Convention pour une alternative progressiste (CAP), avec Jean-Pierre Brard, Gilbert Wasserman, Claude Poperen, Marcel Rigout.
Fiterman participe au nom de la CAP aux Journées d'été des Verts en 1996, où est lancé le processus de la « gauche plurielle », aux côtés de Dominique Voynet, Lionel Jospin et Robert Hue.
Il est nommé en 1999 par le gouvernement dirigé par Lionel Jospin membre du Conseil économique, social et environnemental, et effectue deux mandats successifs jusqu'en 2009. Il est aussi membre du Comité d'orientation scientifique de l'association fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn, À gauche en Europe.
Membre du Parti socialiste à partir de 1998, il soutient le « oui » au référendum du 29 mai 2005. Il soutient Ségolène Royal aux élections présidentielles de 2007. Le 30 décembre 2017, il quitte le Parti socialiste.
De 1989 à 2001, il est maire du village de Tavernes, dans le Var. Il reste 1er adjoint de 2001 à 2014.
Il épouse le 23 mai 1953 à Saint-Étienne Jeannine Poinas, aide comptable, militante de l’UJFF depuis 1945, secrétaire de la fédération de la Loire de 1951 à 1954.
En janvier 1983, sa fille Sylvie, âgée de 20 ans, se suicide en se tirant une balle dans la tête.
Sources
Charles Firterman – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Claude Pennetier
Charles Fiterman - Wikipédia
Charles fiterman – Base Assemblée Nationale
Responsabilités au PCF
Membre du Comité fédéral de la Loire : 1953 - 1962
Membre du Comité central : 1972 - 1994
Membre du Bureau politique : 1976 - 1994
Membre du secrétariat du CC : 1976 - 1994
Responsabilités ministérielles
Ministre d'État, ministre des Transports du gouvernement Pierre Mauroy : 23 juin 1981 – 22 mars 1983
Ministre des Transports du gouvernement Pierre Mauroy : 22 mars 1983 – 17 juillet 1984.
Mandats électifs
Conseiller général de Villejuif : 1973 -1979
Conseiller régional Rhône-Alpes : 1986 - 1993
Député : Val de Marne 1978 - 1981 ; Rhône 1986 - 1988
Publications
Profession de foi - Pour l'honneur de la politique, Seuil, 2005.