Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Jeanne Mélin (née à Carignan (Ardennes) le 17 septembre 1877, morte à Sedan (Ardennes) le 18 avril 1964), fille d’une industriel, fait ses études secondaires dans un pensionnat catholique de Carignan.

Féministe, pacifiste
Adhère en 1920, départ en 23

Son père, de convictions anticléricales, républicaines et dreyfusard dirige la briqueterie familiale. Il a une approche sociale de l'entreprise, inspirée en partie par les idées de Jean-Baptiste André Godin.

En 1898, elle découvre dans un journal des Ardennes, Le Petit Ardennais, un appel de l’association La Paix et le Désarmement par les Femmes. Elle crée localement une antenne à cette organisation. Cette association développe un discours modéré, basé sur les vertus pacificatrices et éducatrices de la maternité, opposant le masculin, symbole de violence, au féminin, symbole de vie.

En 1901, elle adhère à l’association La Paix par le Droit. Elle participe aux congrès pacifistes nationaux et internationaux (18e et 19e congrès universel de la Paix, en 1908 et 1910).

Jeanne Mélin anime également des conférences pour la paix, dans les Ardennes, un exercice difficile dans le climat de revanche sur l'Allemagne qui prévaut dans l'opinion, d'autant plus pour une femme devant des publics essentiellement masculins. Elle fait également venir Jean Jaurès, qui s'exprime le 29 novembre 1913 à Sedan et le 30 novembre à Charleville.

Dans les mêmes années, elle multiplie les engagements, adhérant à la SFIO, à la Ligue des droits de l'homme, mais aussi à l'Union pour le suffrage des femmes (UFSF). Un certain féminisme qui découle de son pacifisme : pour elle, les femmes sont naturellement pacifistes et la reconnaissance de leurs droits à participer aux élections peut conduire à des politiques plus humaines.

Dans les mêmes années, elle reste également fondée de pouvoirs au sein de l'entreprise familiale, la briqueterie de Carignan.

Jeanne Mélin refuse l’Union sacrée à laquelle adhèrent l'UFSF et la majorité du mouvement féministe.

De septembre 1914 à août 1915, elle travaille bénévolement à l’hôpital militaire de Dun-sur-Auron.

Un congrès international des femmes pour la Paix est organisé à La Haye par des féministes hollandaises et anglaises, du 15 avril au 1er mai 1915, réunissant 1132 femmes de 12 pays. Ce congrès veut se consacrer aux moyens pacifiques de régler les conflits en cours, dont l’extension mondiale du suffrage féminin. Jeanne Mélin affirme son adhésion aux objectifs du congrès mais ne peut s'y rendre, faute de visa.

En décembre 1917, elle fonde un Comité d'action suffragiste (CAS) pour l'obtention du droit de vote pour les Françaises dans toutes les élections. Elle est présente comme témoin de moralité, au conseil de guerre du 25 au 31 mars 1918 jugeant Hélène Brion, secrétaire générale par intérim de la CGT, accusée de propagande défaitiste.

La guerre terminée, Jeanne Mélin n'oublie pas son combat pour la paix. Elle adhère à la Ligue internationale des femmes pour la paix permanente (qui deviendra la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, LIFPL). Elle se rend, malgré l'opposition des autorités françaises, au premier congrès international de cette Ligue, à Zurich, en mai 1919, et s'élève contre la Conférence de paix de Paris, où les vainqueurs du conflit préparent les clauses du traité de Versailles qui humilient l’Allemagne. Elle conteste la thèse de la culpabilité allemande et plaide pour un rapprochement franco-allemand.

En 1920, elle devient membre du nouveau Parti communiste (SFIC). Mais la fédération des Ardennes n’admet pas son appartenance à la LIFPL, et elle retire son adhésion au PCF en 1923.

Elle crée en 1930 le Cercle Pax Occident-Orient (CPOO), qui cherche à unifier les sociétés pacifistes françaises pour qu’elles aient plus de poids, en vue de la conférence mondiale pour le désarmement qui se prépare.

En 1939, aveuglée par ses convictions pacifistes intégrales, elle accueille favorablement l'entrevue de Montoire et se montre favorable à la collaboration dans ses écrits personnels, mais n'en fait pas état publiquement (elle n'est donc pas mise en cause lors de l’épuration à la Libération).

Le droit de vote enfin concédé aux femmes par le gouvernement provisoire de la République française en 1944, elle reprend son action féministe. En 1946, elle est la première femme à présenter sa candidature à la présidence de la République française, bien que n'ayant aucune chance.

En 1959, elle se prononce en faveur du contrôle des naissances et rejoint ainsi l'action d'une nouvelle génération des féministes qui, en 1956, crée le mouvement Maternité heureuse, transformé quelques années plus tard en Mouvement français pour le planning familial.

Pendant la guerre froide, elle est membre du Mouvement de la Paix et de l’Appel de Stockholm. Elle se prononce en faveur de la décolonisation.

Elle se marie et divorce rapidement en 1934 (son frère aîné se suicide la même année.

 

Sources

Wikipédia – Jeanne Mélin

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier – Jeanne Mélin - Isabelle Vahé

Responsabilités au PCF

Responsable de la propagande à la fédération des Ardennes

Publications

Jean, ou À travers la misère, A. Fonsègue et G. Métivier, 1927,

Marceline en vacances ou à travers l'amour, A. Fonsègue et G. Métivier, 1929.