Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Guy Hocquenghem (né à Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine) le 10 décembre 1946, mort à Paris le 28 août 1988), fils d'Alexis Hocquenghem, professeur de mathématiques au CNAM et de Madeleine Deschênes, professeur de lettres, fait ses études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux, puis au lycée Henri-IV à Paris.

Au lycée Henri-IV, il suit les cours de philosophie de René Schérer, avec lequel, à l'âge de quinze ans, il entretiendra une relation amoureuse puis amicale, et avec lequel il écrira par la suite plusieurs ouvrages.

Il entre à l’Ecole Normale de la rue d'Ulm en 1966. Il y rédige pour le diplôme d'études supérieures un mémoire sur les « signatures de sculpteurs grecs dans le Péloponnèse ».

Militant à l'Union des étudiants communistes (UEC), il adhère au PCF en 1962 qu’il quitte en 1965.

Il adhère à la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) et écrit dans le journal de la JCR, Avant-garde jeunesse. Il participe à l'occupation de la Sorbonne en mai 1968, ainsi qu'à la rédaction du quotidien Action (créé par un ancien communiste Jean Schalit).

Il est exclu de la Ligue communiste à sa fondation en 1969, comme plusieurs de ses camarades, lors d'une AG tenue à la fac de médecine, au cours de laquelle il est personnellement qualifié de « mao-spontex ».

Il s'intéresse alors à la Révolution culturelle lancée en 1966 en Chine par Mao Zedong. À l'université de Censier, il participe à plusieurs expériences politiques se réclamant du maoïsme libertaire, écrivant « Construisez vous-même vos rêves, votre sensibilité », dans Tout !, le journal du groupe Vive la révolution, dirigé par Tiennot Grumbach.

Au début des années 1970, comme il l'explique dans le film de Carole Roussopoulos, plusieurs de ses camarades refusent qu'il participe à des opérations de propagande à l'usine Renault de Flins, en raison de son homosexualité et de son apparence, craignant que cela « ne choque les ouvriers ».

En 1971, il devient l'un des leaders du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), mouvement radical qui dénonce non seulement la domination subie par les minorités sexuelles au sein de la société, mais aussi et surtout l'homophobie de la gauche radicale. Il affirme la place des luttes homosexuelles au sein des luttes révolutionnaires. Dans plusieurs récits, Hocquenghem insiste sur les insultes et les brimades qu'il a subies à l'intérieur de l'extrême gauche, en raison de son homosexualité.

Le 10 janvier 1972, il publie dans le Nouvel Observateur un autoportrait dans lequel il annonce qu'il est homosexuel. Il est ainsi, après Paul Verlaine en 1888, l'un des premiers homosexuels français à faire son coming out dans la presse et à afficher publiquement son orientation sexuelle. La même année, il fait paraître Le Désir homosexuel, livre-manifeste de la « révolution » homosexuelle et considéré aujourd'hui comme l'un des textes fondateurs de la théorie queer.

Il soutient en 1974, à l'université de Vincennes, une thèse de philosophie intitulée Désir homosexuel et volutions.

De 1975 à 1982, il collabore au quotidien Libération. Il est également chargé de cours de philosophie à l'université de Vincennes-Paris-VIII, au sein du département fondé par Michel Foucault.

Aux élections législatives de 1978, Hocquenghem est le suppléant d'Alain Secouet, candidat sous la bannière Différence homosexuelle.

Hocquenghem meurt des suites du sida en 1988, à l'âge de quarante et un ans.

 

Sources

Wikipédia - Hocquenghem

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier – Guy Hocquenghem

Publications

Le désir homosexuel, Éditions universitaires, 1972,

Comment nous appelez-vous déjà ? : ces hommes que l'on dit homosexuels, en collaboration avec Jean-Louis Bory, Calmann-Lévy, 1977,

La Beauté du métis : réflexions d'un francophobe, Ramsay, 1979,

L'Amour en relief : roman (1981),

La Colère de l'Agneau : roman (1985),

Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Albin Michel, 1986.

Ève : roman (1987),

Les Voyages et aventures extraordinaires du frère Angelo : roman (1988).