Orphelin dès son jeune âge, François Salom (né à Alger le 8 avril 1888) s’embarque en 1899 comme pilotin sur un navire à voile. Il fait un voyage autour du monde puis navigue sur un navire à vapeur, ce qui lui permet de s’initier à l’électricité.
En 1906, il participe à la grève des inscrits maritimes et fonde en 1908, la section syndicale des inscrits maritimes d’Alger. Après son service militaire, il travaille quelque temps à la Compagnie des bateaux parisiens puis entre à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité (CPDE) où il devint rapidement un des militants syndicaux les plus actifs.
Il est mobilisé en 1914.
Réintégré à la CPDE en avril 1919, il participe à la grève de 1920. Lors du Congrès de la Fédération CGT de l’Eclairage en 1921, Salom est élu au comité fédéral. Il devient le premier secrétaire de la Fédération de l’Éclairage, lors de son congrès constitutif en juin 1922. En décembre de la même année, il est mis en cause pour son comportement durant la grève au Havre d’août 1922. Il est remplacé par Victor Viel. Lors du Congrès de la Fédération, en septembre 1927, il est à nouveau élu à la commission exécutive.
A partir de 1926, Salom anime avec Léon Mauvais et Marcel Paul, la lutte contre les anarcho-syndicalistes au sein du syndicat des producteurs et distributeurs d’électricité de la région parisienne. Début 1927, les anarcho-syndicaliste sont battus : Léon Mauvais et Salom sont élus secrétaires permanents de ce syndicat, le premier pour la banlieue, le second pour Paris.
En 1927, Salom est mis en cause par Paul Martzloff, dirigeant CGTU de l’Eclairage, qui l’accuse d’avoir détourné des fonds appartenant au syndicat. (L’affaire est semble t-il étouffé pour préserver l’unité du syndicat et Martzloff est exclu du syndicat, le 28 novembre 1927).
En mai 1928, Salom est révoqué de la CPDE pour avoir lancé le mot d’ordre de grève pour le 1er Mai 1928 (et réintégré en 1937).
Salom se présente aux élections municipales de 1929, à Paris, quartier Plaisance, sur la liste communiste du Bloc ouvrier et paysan (BOP). Il est élu conseiller de Paris.
Quelques mois après son élection, un conflit oppose la direction du PCF à ses élus parisiens. Le 5 novembre 1929, sous le titre «La discipline du Parti et les élus», l’Humanité publie une déclaration du Bureau politique donnant comme tâche à la Conférence nationale de janvier, l’épuration de tous les éléments «opportunistes», «sociaux-démocrates», «confusionnistes» et le renforcement de la discipline à l’égard des élus. «Les Six» conseillers municipaux communistes de Paris (Louis Sellier, Jean Garchery, Charles Joly, Louis Castellaz, Camille Renault, Louis Gélis) sur les huit élus, protestent, par une lettre à la direction, datée du 6 novembre 1929.
Le 24 novembre 1929, «les Six» sont exclus. Dans ce conflit, la direction du PCF souhaite mettre en œuvre la tactique «classe contre classe» recommandée par l’Internationale, après le Congrès de l’Internationale d’août 1928, et exclure les éléments non totalement acquis à cette politique.
Salom rejoint le Parti ouvrier paysan (POP), créé par «les six» le 22 décembre 1929. L’année suivante, le POP fusionne avec le Parti socialiste communiste (PSC) de Paul Louis pour former le Parti d’unité prolétarienne (PUP). Et en 1935, Salom est candidat du PUP, toujours dans le quartier de Plaisance, à Paris, face à Léon Mauvais. Il n’est pas élu.