Fils d’un tailleur et d’une couturière, aîné de cinq enfants, René Colin (né à Lons-le-Saunier (Jura) le 14 juillet 1903, mort à Feurs (Loire) le 3 août 1993) quitte l’école pendant la Première Guerre mondiale et travaille comme manœuvre, puis comme ouvrier corroyeur à Lons-le-Saunier.
Député de ParisExclu en 1945 |
Il adhère au syndicat des Cuirs-et-Peaux en 1919, après une grande grève. Arrêté à plusieurs reprises pour son action syndicale, il doit quitter sa famille et aller chercher du travail à Lyon (Rhône). Il participe aux grèves de 1920-1921 de Lyon.
Il rejoint, en 1924, les Jeunesses communistes. Après son retour du service militaire, il adhère au Parti communiste en 1924 (selon son autobiographie pour la commission des cadres). En 1925, il cumule les fonctions de responsable des JC du Jura, de secrétaire adjoint de l’UD-CGTU, d’administrateur de la Bourse du Travail de Lons-le-Saunier, de secrétaire de la section locale de l’Internationale syndicale rouge (SRI), de secrétaire du syndicat des Cuirs et Peaux.
Colin milite à partir de 1926, dans le XIIIe arrondissement de Paris et dirige des grèves dans la corporation des Cuirs et Peaux. Il est secrétaire de cellule et membre du comité du XIIIe puis secrétaire de cellule à Villejuif et secrétaire de section (1928-1930).
À partir de 1932, il se consacre à la coopération et siége au conseil d’administration de la «Famille nouvelle» dirigé par Maurice Tréand. La police le qualifie de «chef du personnel».
Colin devient troisième adjoint au maire de Villejuif (Seine), le 21 mai 1929, et le reste jusqu’en 1935. Il est secrétaire du comité local du SRI et de la section communiste. Colin se présente, sans succès, aux élections municipales de mai 1935, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Le Parti communiste présente Colin aux élections législatives de 1936, dans la première circonscription du XVIIIeme arrondissement Le candidat socialiste Rul, arrivé en seconde position se désiste en sa faveur. Colin est élu au second tour.
Au Palais Bourbon, il siége aux commissions du Commerce et de l’Industrie, à celle des PTT et, de l’Aéronautique. Il présente en 1939, au nom du groupe communiste, une résolution proposant la nomination d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’origine de certaines campagnes de presse, destinées à diviser les Français pour affaiblir la France. Il propose aussi, une loi portant aménagement des dettes des commerçants et industriels victimes de la crise économique.
Il est mobilisé en août 1939. Jacques Duclos se cache alors dans une maison louée par Colin, à Épernon. En fait, Colin s’occupe «de longue date de l’appareil clandestin du PC».
Il est déchu de son mandat de député, le 20 février 1940.
La présence de son nom sur la Liste noire (Espions, traîtres, renégats) publiée par le Parti communiste à la Libération étonne quelque peu. S’était-il désolidarisé du groupe parlementaire entre octobre 1939 et janvier 1940, sans que l’information n’est circulée ? Les Cahiers du Bolchevisme clandestins des premiers mois de 1940 avancent le chiffre de vingt-sept députés démissionnaires du Parti communiste, or, il n’y en eut officiellement que vingt-cinq. Le vingt-sixième semblait être Renaud Jean. Colin est-il le vingt-septième ?
En fait, une hypothèse apparaît vraisemblable. Colin s’est lié durant cette période à Marie Doron, amie de Benoît Frachon. Or celle-ci, après l’annonce du Pacte germano-soviétiques, rompt ave le PCF. Colin étant responsable des planques de la région parisienne, la fréquentation de Marie Doron est vu comme un danger pour la sécurité de ces planques. La direction du PCF coupe les ponts avec Colin, considérant qu’il commet une faute grave en vivant avec une militante qui a condamnée le Pacte germano-soviétique. A la Libération, son nom apparaît donc sur la Liste noire (ainsi que celui de Marie Doron).
René Colin s’est marié avec Marie Germaine Michot le 9 juin 1929, à Paris XIIIe arr. Il divorce à Saint-Étienne (Loire) le 20 octobre 1943.
Il se remarie le 28 septembre 1944 à Saint-Romain-le-Puy (Loire) avec Marie Fleur, née le 17 juillet 1907, veuve Doron, institutrice, militante communiste.
Sources
René Colin – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean Maitron, Claude Pennetier
René Colin – Assemblée Nationale
Mandats électifs
Maire adjoint de Villejuif (Val de Marne) : 1929 – 1935
Responsabilités au PCF
Secrétaire de la section de Villejuif.