Albert Clément (né à Paris le 17 octobre 1896, mort à Paris le 2 juin 1942) milite d’abord dans les groupements révolutionnaires de la région parisienne
En décembre 1920, il vote avec la majorité l’adhésion à l’Internationale communiste. Il est d’ailleurs signataire de la motion Cachin-Frossard présentée au Congrès de Tours
Il devient, en 1921, secrétaire de la 8e section de la Fédération de la Seine du Parti communiste. Il en est exclu en 1922 pour avoir soutenu Raoul Verfeuil (aile droite du PCF) et milite quelque temps à l’Union fédérale socialiste qui regroupe des dissidents communistes.
En 1923, il est réintégré après avoir fait amende honorable et il est affecté à la cellule de la Maison Hachette, où il travaillait. Sa femme tient depuis 1920 un magasin de fourrures rue de Miromesnil. En 1924, il est journaliste à l’Humanité, plus particulièrement chargé de la rubrique « Vie Sociale ».
Il est présenté par le Parti communiste aux élections municipales dans le VIIIe de Paris, à plusieurs reprises : en mai 1925; en mai 1929 ; mai 1935. Dans le même arrondissement, aux élections législatives d’avril 1928 (3,8 %) et à celles de 1936 (8,8 % ).
Militant syndicaliste très actif et secrétaire général de la Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières fourreurs en confection en 1921 et 1922, il est élu troisième secrétaire de la Fédération des Travailleurs de l’Habillement en novembre 1923 et le reste jusqu’à sa démission, pour raisons personnelles, en juin 1924. Il est élu en novembre 1923 à la Commission exécutive de la CGTU ; on le retrouve en décembre 1926 à celle du syndicat des employés de la région parisienne.
Il est rédacteur en chef de la Vie ouvrière de 1929 à 1939. L'interdiction du PCF le 26 septembre 1939, entraîne celle des publications considérées dans son orbite, notamment la Vie ouvrière. Il devient alors rédacteur en chef de la Vie ouvrière clandestine.
Pendant l’été 1940, il participe aux négociations visant à faire reparaître la presse communiste. Il est arrêté en septembre, avec des responsables de la presse syndicale clandestine, et est libéré vers le 14 mai 1941. Ses anciens camarades l’accusent d’avoir coopéré avec la police. Il rallie Jacques Doriot et devient, en 1941-1942, directeur du Cri du Peuple, journal de Doriot.
Le Groupe Valmy est chargé par la direction du PCF d’éliminer Clément. Il est tué le 2 juin 1942 à vingt heures, alors qu’il quittait le journal, boulevard Montmartre (sa femme enceinte, blessée perd son enfant).
D’après Gaston Focardi (l’un des trois responsables du groupe Valmy), citée dans Chronique de la Résistance, d’Alain Guérin, l’auteur de cette liquidation est Georges Urbini.
« Le suivant (après Gitton) a été Albert Clément qui était le directeur du journal de Doriot le Cri du Peuple. Nous ne le connaissions pas. Alors on est allé à une réunion qu’il faisait boulevard Voltaire. Il a d’ailleurs commencé cette réunion en disant que s’il y avait dans la salle des gens qui étaient en contact avec ceux qui avaient fait assassiné son ami Gitton, ils pouvaient leur dire que lui, Clément, ne céderai pas. Nous l’avons coincé rue Vivienne à la hauteur de la rue Saint Marc. C’est un copain qui s’appelait Urbini qui a déchargé sur lui son 7.65 »
Ses obsèques donnèrent lieu à une grande cérémonie organisée par les partisans de la collaboration.
Sources
Albert Clément – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Yves Lequin
Chronique de la Résistance, Alain Guérin, Omnibus, 2010.
Liens
Gardes Français du PPF portent le cercueil d’Albert Clément dans l'église Notre Dame des Victoires