Robert Brécy (né à Paris le 5 juillet 1912, mort le 10 juin 1996) fréquente l’école communale et interrompt ses études à quatorze ans.
Journaliste, historien Quitte le PCF en 1961 |
D’abord apprenti métreur, il entre en 1926 dans une petite banque et suit des cours professionnels pendant trois années (opérations de banque et droit commercial).
Après avoir été fervent catholique, il devient athée à quinze ans. Vers 1926, il adhère à la CGT réunifiée, aux Amis de l’Union soviétique, et au PCF.
Il suit les cours de l’Université Ouvrière de 1936 à 1939.
En raison de son activité syndicale, il est licencié en 1938. Après un bref intermède chez un agent de change, il entre en avril 1939, à la mairie de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Il prépare et réussit l’examen de commis de mairie en juillet, ce qu’il lui permet d’être titularisé. Au début de la guerre, il est licencié par le président de la Délégation spéciale, nommé par Vichy.
Mobilisé, il est renvoyé à l'arrière, en mars 1940, au dépôt d’Epinal. En juin, il s’échappe lors de l’arrivée des troupes allemandes et réussit à gagner la Bretagne et à éviter l'emprisonnement.
Dès juillet 1940, Brécy reprend contact avec le PCF clandestin. Il est nommé responsable adjoint à l’organisation pour Maisons-Alfort, Alfortville et Charenton (Val-de-Marne). Début 1943, il est engagé auprès de la direction des Musées de province. Il est rappelé à Paris en septembre 1944 pour son affectation au Cabinet de Joseph Billiet, directeur provisoire des Beaux-Arts. Il démissionne lors du remplacement de celui-ci.
Brécy devient alors permanent au siège au Front national (administrateur adjoint et adjoint au secrétaire national à l’Éducation, Henri Wallon) et est élu membre du premier comité fédéral de Paris, fin 1944.
Appelé par Etienne Fajon à la section centrale d’éducation du PCF en octobre 1945, il organise des écoles en province et dirige trois écoles centrales (Jeunes, Journalistes, dirigeants coloniaux) avant de devenir en 1948 rédacteur en chef des Cahiers du communisme. Il collabore pendant de nombreuses années à la section idéologique du Comité central, dirigée par François Billoux. Nommé directeur des Éditions sociales, fin 1955, il est licencié trois ans après pour désaccords politiques : l’indépendance de l’Algérie, déstalinisation après le XXe congrès du PCUS, Budapest, ...
En 1957-195, il participe à l’opposition interne du PCF, au côté des groupes l’Etincelle et Voies nouvelles. Jugeant « stériles les tentatives internes de déstalinisation et de démocratisation », il ne reprend pas sa carte en 1961. Il reste partisan d’un « socialisme révolutionnaire et démocratique et d’un syndicalisme indépendant ».
Par ailleurs, il travaille de 1959 à 1972 dans des maisons d’édition hors du PCF : encyclopédies, histoire, arts.
Il continue à militer à la CGT (Fédération du Livre), comme secrétaire national des Cadres de l’édition, et signe à ce titre les accords de juin 1968.
Passionné par l’histoire du mouvement ouvrier français et international, Brécy publie dans des revues scientifiques, notamment dans Le Mouvement social, la Revue d'histoire moderne et contemporaine, les Annales historiques de la Révolution française. Il publie des ouvrages comme Le Mouvement syndical en France (1871-1921) et La Grève générale en France. Il se passionne aussi pour l'histoire de la chanson sociale et publie en 1978 un Florilège de la chanson révolutionnaire, de 1789 au Front populaire, et en 1989 La Révolution en chantant qui obtient le Prix de l'Académie Charles Cros.
Il est co-auteur d’un film intitulé Ecoutez Bizeau, réalisé en 1980 par Bernard Baissat et consacré au vieux poète-chansonnier libertaire.
Marié avec Simonne Jacquerot, il a trois enfants.
Sources
Robert Brécy – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean Maitron, Claude Pennetier
Robert Brécy - Wikipédia
Responsabilités au PCF
Membre du Comité fédéral de Paris : 1944
Directeur de l’Ecole centrale : 1945 - 1948
Rédacteur en chef des Cahiers du communisme : 1948 - 1955
Directeur des Editions sociales : 1955 - 1958
Publications
Le mouvement syndical en France, 1871-1921. Essai bibliographique, Mouton, 1963.
La Grève générale en France, préface de Jean Maitron, EDI, 1969,
Florilège de la chanson révolutionnaire de 1789 au Front populaire, Editions ouvrières, 1990,
La Révolution en chantant, Éditions Francis Van De Velde-Christian Pirot, 1988.
Autour de la Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939, Editions Ch. Pirot, 1991,
La chanson de la Commune : chansons et poèmes inspirés par la Commune de 1871, Editions ouvrières, 1991.
Honneurs
Prix de l'Académie Charles Cros, 1989.