Benny Lévy (né le 28 août 1945 au Caire (Égypte), mort à Jérusalem (Israël) le 15 octobre 2003) fait sa scolarité au lycée français du Caire.
Philosophe, écrivain Départ en 1966 |
En 1956, suite au conflit israélo-arabe et à la crise du canal de Suez, sa famille est obligée de quitter l'Égypte et s’installe en Belgique.
À onze ans, Benny Lévy suit les cours du lycée français de Bruxelles. Après ses études secondaires, il arrive à Paris, entre en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand et réussit le concours d’entrée à l'École normale supérieure, en 1965. Sa demande de nationalité française, pourtant soutenue par Robert Flacelière, le directeur de l’École normale, est rejetée par le président Georges Pompidou.
À la demande de son maître Louis Althusser, il met en fiche les œuvres complètes de Lénine. En parallèle, il adhère à l'Union des étudiants communistes (UEC).
En décembre 1966, une centaine de militants exclus de l'Union des étudiants communistes (UEC) fondent l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJC (ml)), organisation maoïste. Elle est dirigée par Robert Linhart, Benny Lévy, Tiennot Grumbach et Jacques Broyelle.
A la fin de l'été 1968, une minorité de militants de l’UJC (ml), autour de Benny Lévy, Christian Riss, Jean Schiavo, Olivier Rolin, Serge July, Alain Geismar, Gilbert Castro, Jean-Pierre Le Dantec et Robert Linhart fonde la Gauche prolétarienne. Sous le pseudonyme de Pierre Victor, Benny Lévy prend la direction de la Gauche prolétarienne.
Après l’enlèvement le 8 mars 1972 de Robert Nogrette, cadre de Renault (« en représailles » à l’assassinat de Pierre Overney), Benny Lévy refuse de s’engager dans le cycle de la violence comme les Brigades rouges italiennes ou la Fraction armée rouge allemande. Benny ordonne à ses troupes de relâcher Nogrette. Robert Nogrette est libéré unilatéralement après quarante-neuf heures de séquestration, le 11 mars 1972.
A l'automne 1973, Benny Lévy dissout la Gauche prolétarienne et entame un tour de France pour expliquer aux militants des régions que c'est fini, qu'il faut renoncer au rêve révolutionnaire.
C'est à l'occasion de l'interdiction de La Cause du peuple, le journal de la Gauche prolétarienne, que Benny Lévy rencontre Jean-Paul Sartre.
Il est le secrétaire de Jean-Paul Sartre de septembre 1973 jusqu’à la mort de celui-ci, en 1980. Il obtient la nationalité française grâce à une intervention de Sartre auprès du président de la République, Giscard d'Estaing.
En 1978, Benny Lévy découvre la philosophie d'Emmanuel Levinas.
Lors d'un voyage avec Sartre en Israël, Benny Lévy renoue avec sa judaïcité, apprend l'hébreu et s'investit dans des études talmudiques. Il part étudier la Torah à Strasbourg à la Yeshiva des étudiants, auprès du rabbin Eliyahou Abitbol.
L’Espoir maintenant entretiens avec Sartre, publié en 1980, quelques mois avant la mort de ce dernier, provoque un scandale. Benny Levy est accusé par l'entourage de Sartre d'avoir abusé de son état de faiblesse (Sartre est presque aveugle) pour lui imposer sa pensée.
Benny Lévy est chargé de cours à l'université Paris VII de 1975 à 1980, et assistant associé, de 1980 à 1989. Il obtient un doctorat de 3e cycle en histoire de la philosophie à la Sorbonne, en novembre 1985, et une habilitation à diriger des recherches en philosophie en septembre 1998, à l’université de Paris VII. Contractuel en philosophie à l'université François-Rabelais de Tours de 1989 à 1993, il est ensuite maître de conférences à l'université Paris VII, de 1993 à 1997.
En 1997, Benny Lévy obtient un « détachement » pour créer l’École doctorale de Jérusalem, afin de populariser la pensée de Levinas.
En 2000, il fonde avec Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut l’Institut d'études lévinassiennes, à Jérusalem, qu'il dirige jusqu’à sa mort.
Benny Lévy est marié avec Léo Lévy, née Judith Aronowicz. Ils ont cinq enfants.
Sources
Benny Lévy – Wikipédia
La Gauche prolétarienne - Wikipédia
Publications
On a raison de se révolter, sous le pseudonyme de Pierre Victor, avec Jean-Paul Sartre et Philippe Gavi, Gallimard, 1974,
L’Espoir maintenant, entretiens avec Jean-Paul Sartre, Le Nouvel Observateur, mars 1980
Le Nom de l'homme. Dialogue avec Sartre, Verdier, 1984,
Le Logos et la Lettre. Philon d'Alexandrie en regard des pharisiens, Verdier, 1988,
L'Espoir maintenant. Les entretiens de 1980 (avec Jean-Paul Sartre), Mot de la fin, Verdier, 1991,
Visage continu : la pensée du retour chez Emmanuel Lévinas, Verdier, 1998,
Le Meurtre du Pasteur. Critique de la vision politique du monde, Verdier-Grasset, 2002,
Être juif. Étude lévinassienne, Verdier, 2003,
La Confusion des temps, Verdier, 2004,
La Cérémonie de la naissance, Verdier, 2005,
Le Livre et les livres. Entretiens sur la laïcité, avec Alain Finkielkraut, Verdier, 2006.