Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Alain Besançon (né à Paris le 25 avril 1932), fils du professeur Louis Justin-Besançon (1901-1989) et de Madeleine Delagrange (1903-1972), des laboratoires pharmaceutiques Delagrange, fait sa scolarité au Lycée Stanislas, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris.

Historien, Professeur
Au PCF de 1951 à 1956

Etudiant à l'Institut d'études politiques de Paris (IEP) de 1949 à 1952, il suit, entre autres, les cours de membres actifs du PCF comme le géographe Pierre George, l’historien Jean Bruhat ou l’économiste Jean Baby. Il suit parallèlement un cursus d’histoire à la Sorbonne.

Il est agrégé d’histoire (1957) et docteur en histoire.

Il prend sa carte au PCF en janvier 1951, et milite dans la cellule d’histoire de la Sorbonne, aux côtés notamment, de François Furet, Denis Richet, Claude Mazauric, Annie Kriegel et Arthur Kriegel.

Au cours de ces années de militantisme, il effectue deux voyages en Pologne à Pâques 1951 et, la même année, en Roumanie, à l’occasion du Festival mondial de la jeunesse et de la paix. Il commence à prendre ses distances avec le PCF à partir de la publication du Rapport Khrouchtchev. Résidant alors dans le XIIe arrondissement, et militant dans la cellule Picpus, il présente, avec Vanoli, journaliste à Économie et politique, un rapport contredisant la ligne officielle du Parti sur le thème de la paupérisation absolue. Il finit par quitter le PCF en 1957, après les événements de Hongrie.

Il s’est senti « honteux » et « très en colère » d’avoir été trompé : « Ce fut alors que, comme historien apprenti, je décidai d’explorer l’histoire de la Russie et de l’URSS afin de mieux comprendre ce qui m’était arrivé ». Besançon affirme ne pas comprendre le choix de ceux qui sont restés au PCF après 1956. Parmi ceux qui en sont partis, il établit une division entre « ceux qui ne se sont pas pardonné », comme Annie Kriegel ou Emmanuel Le Roy Ladurie, « et ceux qui se sont pardonné ».

Devenu soviétologue, il suit une carrière universitaire à l’École des Hautes études en sciences sociales (EHESS), comme maître-assistant (1965), puis sous-directeur (1969), enfin directeur d'études (à partir de 1977). Il enseigne à l'étranger et collabore à plusieurs revues et journaux. Revenu au catholicisme, il publie plusieurs ouvrages consacrés aux religions et à l'histoire du christianisme.

À l'étranger, il a enseigné dans de nombreuses institutions et universités aux États-Unis : Research Associate à l'université Columbia à New York, Visiting Professor à l'université de Rochester à New York, Visiting Scholar au Wilson Center, Kennan Institute à Washington, à la Hoover Institution à Stanford, puis à l'université de Princeton. En Grande-Bretagne, il a été Visiting Fellow au All Souls College à Oxford (1986).

Besançon est membre du comité de rédaction des Cahiers du monde russe depuis leur fondation en 1961 et membre du conseil de rédaction de la revue Commentaire depuis 1986.

Ayant entamé une thèse sur l’intelligentsia russe sous la direction de Roger Portal, il y effectue un séjour de quelques mois en 1960-1961, comme hôte de l’Académie des Sciences d’URSS.

La rencontre avec son futur directeur de thèse, Raymond Aron, dont il suit le séminaire à partir de 1968, achève de l’inscrire dans le courant libéral. C’est sous sa direction qu’il rédige sa thèse de sociologie politique publiée en 1977 sous le titre Les origines intellectuelles du Léninisme

Prenant la succession de Raymond Aron dans les colonnes de L’Express, il y est éditorialiste entre 1983 et 1988. Ses textes sont aussi traduits et publiés dans des revues anticommunistes comme Dissent, Commentary, Survey, L’Autre Europe,

En février 1979, il fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétorique négationniste de Robert Faurisson.

Il appartient au Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés.

Le 11 décembre 1996, Besançon est élu à l’Académie des Sciences morales et politiques.

Il épouse en 1954 Marie Goldstyn, née en 1930 ; le couple aura quatre enfants.

 

Sources

Dictionnaire biographique du monde ouvrier - Nathalie Moine

Wikipédia – Alain Besançon

Publications

Le Tsarévitch immolé, 1967,

Éducation et société en Russie, 1974,

Être russe au XIXe siècle, 1974,

Court traité de soviétologie à l'usage des autorités civiles, militaires et religieuses, 1976 (préface de Raymond Aron),

Les Origines intellectuelles du léninisme, Calmann-Lévy, 1977,

Présent soviétique et passé russe, Livre de poche, 1980,

Anatomie d'un spectre : l'économie politique du socialisme réel, Calmann-Lévy, 1981,

La Falsification du bien, Soloviev et Orwell, Julliard, 1985,

Une génération, Julliard, 1987, Prix Eugène-Piccard de l'Académie française,

L'Image interdite, une histoire intellectuelle de l'iconoclasme, 1994,

Trois tentations dans l'Église, 1996,

Aux sources de l’iconoclasme moderne, 1998,

Le Malheur du siècle : sur le communisme, le nazisme et l'unicité de la Shoah, Fayard, 1998,

Émile et les menteurs, 2008,

Le Protestantisme américain. De Calvin à Billy Graham, 2013,

Problèmes religieux contemporains, Éditions de Fallois, 2015.

Honneurs

Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur,

Commandeur de l'ordre des Palmes académiques Commandeur de l'ordre des Palmes académiques,

Membre de l'Académie des sciences morales et politiques.

Prix de l'essai (1981),

Prix Eugène-Piccard (1987).