Fils de Fernand Déziré, militant communiste, Georges Déziré (né à La Rochelle (Charente-Maritime) le 14 novembre 1910, décédé le 17 mars 1942) s’inscrit au PCF en octobre 1933.
Résistant Exécuté en 1942 sur ordre du PCF |
Il sort de l’école primaire supérieure de Rouen, en 1928.
Il travaille quelque temps dans une usine. En 1936, il succède à Courtade, à la tête de la région Basse-Seine, après un stage de six mois à Paris.
Sa femme, sténo-dactylo dans une papeterie, est sympathisante communiste et militante du Comité mondial des femmes et des Amis de l’Union soviétique.
Candidat aux élections législatives de 1936 dans la 2e circonscription de Rouen, il n’est pas élu. Il devient par la suite conseiller d’arrondissement. En décembre 1937, il participe au IXe congrès du PC en Arles. Secrétaire du parti pour la Seine-Inférieure et l’Eure, il contrôle 7 500 adhérents répartis en 186 cellules locales et 122 cellules d’entreprises. Dans son autobiographie, pour la commission des cadres, datée du 13 décembre 1937, il raconte sa lutte contre les trotskistes : « J’ai dû par exemple entre août 1937 et maintenant mener la lutte dans le Parti contre ma sœur Jeanne Déziré liée par son travail et sans doute aussi sentimentalement avec un trotskiste notoire, Leblond de Rouen, du syndicat des techniciens. Après avoir fait le travail d’éclaircissement dans sa cellule et auprès d’elle, devant son attitude provocatrice et sa volonté de lutter contre le Parti, j’ai demandé qu’elle comparaisse devant une commission de contrôle qui a conclu à son exclusion. Je mène parallèlement la lutte contre les membres de ce même groupe dont nous découvrons un à un les éléments. ».
Un rapport du Komintern, en russe, le décrit ainsi en juin 1939 : « Politiquement développé. Bon orateur. Dévoué au parti. Bon dirigeant ».
Véritable dirigeant du PC en Seine-Inférieure jusqu’à la guerre, Georges Déziré approuve le Pacte germano-soviétique. Il entre dans la clandestinité, après avoir été condamné à trois ans de prison le 20 février 1941.
Dirigeant du PC clandestin dans son département, il est arrêté par les Allemands mais il réussit à s’évader. Un vague d’arrestation touche les communistes en février 1942.
Il est accusé à tort d’avoir « donné » certains de ses camarades et il est abattu d’une balle dans la nuque le 17 mars 1942 par Marcel Cretagne, communiste du Groupe Valmy, après un simulacre de procès tenu dans un pavillon de Chatou. L’ordre d’exécution a été donné par Jacques Duclos et Benoit Frachon, transmis par Jean Laffitte et appliquée par des membres du groupe Valmy.
Devant les protestations de la famille, le secrétariat du PCF décide la formation d’une commission d’enquête qui rend son rapport le 9 janvier 1950 sous la signature de Mauvais, Gourdeaux et Marcel Servin.
En conclusion de l’enquête la commission a acquis la conviction que Déziré est innocent des crimes dont il est accusé. Il doit être réhabilité. Sa femme et son fils le demandent en vain.
L’innocence reconnue de Déziré entraîne la révision de l’affaire Ventura, ami de Déziré qui échappa de peu à l’exécution. Ventura demande à plusieurs reprises sa réhabilitation depuis la Libération.
La révision de l’affaire Déziré et de l’affaire Ventura n’est pas rendue publique. Son ami, le résistant Pierre Teruel Mania mène une enquête et se demande si le fait d’avoir eu une sœur trotskiste joint à un malheureux concours de circonstances ne lui a pas coûté la vie.
Cette réhabilitation reste longtemps cachée au public jusqu'à ce que Jacques Duclos, en 1970, reconnaisse la gravité de cette erreur dans ses mémoires : Déziré est tombé «sous les coups de ses frères de combat», victime d’ «une de ces erreurs que rien ne peut racheter».
Sources
Marcel Déziré – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Claude Pennetier
Mandats électifs
Conseiller d’arrondissement