Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Fils d'un cantonnier, Sulpice Dewez (né à Villers-Outréaux (Nord) le 30 septembre 1904, mort à Gonesse (Val-d’Oise) le 3 mars 1974) est d’abord ouvrier savetier avant d’être placé comme ouvrier menuisier. En 1917, il quitte sa région alors occupée et rejoint un oncle maternel, sergent de ville à Paris qui l’initie aux idées socialistes.

Député

Départ en 1939

Revenu à Denain en 1922, il suit l’exemple de son père qui a rejoint le Parti communiste (SFIC), lors de la scission de 1920-1921. Il adhère aux Jeunesses communistes. Au cours de l’hiver 1924-1925, la direction régionale des JC le charge de développer une campagne antimilitariste dans les cellules des centres ouvriers du Nord. Il fait ensuite son service militaire et en sort avec le grade de caporal. Il suit les cours de l’école du parti à Bobigny et, à son retour à Denain à la fin de l’année 1926, il assume les fonctions de secrétaire des JC de cette ville.

En 1928, il devint l’animateur du « Club artistique des ouvriers de Denain » qui effectue l’année suivante une véritable tournée dans le département du Nord en présentant une pièce intitulée « Peuple, tu dors ». Il prend, au début de l’année 1931, les fonctions de secrétaire du parti à Denain. L’activité qu’il déploie à son nouveau poste entraîne son licenciement des Forges et Aciéries de Denain. Sans travail, Dewez se charge alors de l’organisation des comités de chômeurs de la vallée de l’Escaut qui regroupent près de sept cents membres au début de 1932. Il organise d’imposantes manifestations de chômeurs les 17 décembre 1931, 5 et 22 janvier 1932 et se présente comme candidat du PC aux élections cantonales d’octobre 1931.

Dans le journal communiste de la région, il écrit un article où il fait l’apologie des troubles de Roubaix. Poursuivi, il est condamné par le tribunal de Valenciennes le 18 février 1932, par défaut, à un an de prison ferme et 1 000 F d’amende.

Il suit alors, les cours de l’« École léniniste supérieure » installée à la mairie de Saint-Denis. Il en sort premier de la session avec « les félicitations du directeur des cours ».

À son retour dans le Nord, le 13 avril, la direction régionale décide de le présenter aux élections législatives dans le but de le soustraire à l’application de la peine dont il était frappé. Il mène une belle campagne, avec le soutien de Bonte, Calas et Marty et, à la surprise générale, il l’emporte au second tour. Dewez utilise aussitôt la sécurité que lui confère son mandat parlementaire pour amplifier son action à la tête des chômeurs du Valenciennois. Son immunité est toute relative puisqu’il fait l’objet, en octobre 1932, de poursuites émanant du Parquet de Béthune pour « outrages à commandant de la Force publique » lors d’une manifestation organisée à Lens (Pas-de-Calais).

En août 1932, il est délégué par le Comité central du PC pour enquêter sur la grève des mineurs belges.

Dewez assure plusieurs responsabilités en parallèle : chef des Groupes de défense antifasciste du Valenciennois, secrétaire de la Fédération du Nord de la « Confédération générale des petits paysans et cultivateurs » (affiliée à la CGTU). Mais sa tâche principale reste la direction des comités de chômeurs.

Sulpice Dewez est envoyé par le PCF en Espagne en juillet 1934 pour rétablir la liaison avec les organisations espagnoles et obtenir des renseignements sur les luttes ouvrières en cours. Il participe notamment aux travaux du plénum du CC du PC espagnol. À son retour à Denain, il est élu conseiller général du canton de Valenciennes-sud en octobre 1934. Il est réélu à la députation en mai 1936. Il fait partie de plusieurs commissions (assurance et prévoyance sociales, armée, régions libérées, mines et force motrice) et intervient à de nombreuses reprises dans les débats portant sur les conditions de travail et sur les affaires de défense nationale.

Puis, en avril-mai-juin 1939, avec les bateaux de la « Compagnie France Navigation », il organise l’évasion des militants communistes espagnols internés dans les ports d’Oran et d’Alger ainsi que dans les camps de Médevine et Maknassif en Tunisie.

L’annonce de la signature du Pacte germano-soviétique change totalement ses opinions sur son parti. Le 11 octobre 1939, alors qu'il est mobilisé depuis le 3 septembre, il informe par lettre la Présidence de la Chambre qu'il n'appartient plus au groupe communiste.

Le 16 janvier 1940, lors de la discussion du projet de loi prononçant la déchéance des élus communistes, il déclare : « Ensemble nous sommes aujourd'hui obligés de reconnaître tout ce qu'a d'odieux l'agression contre la République Finlandaise. ...Je pense qu'il est de mon devoir de dire aux ouvriers français... « Il faut lutter, il faut vaincre, il faut travailler pour empêcher l'envahisseur d'entrer sur notre territoire, il faut gagner la guerre contre Hitler. »

Le 20 février 1940, la Chambre décide par un vote que la loi de déchéance qui frappe les élus communistes, ne s’applique pas à Sulpice Dewez.

Le 10 juillet 1940, il vote en faveur du projet de loi constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Pendant l'occupation, il est placé en résidence forcée à Aurignac (Haute-Garonne) où il échappe à un attentat (rafale de mitraillette). Il rejoint la résistance locale. Arrêté en juin 1944, (il aurait été contraint de se livrer pour éviter la prise de vingt otages), il est déporté à Buchenwald d’où il est rapatrié en piteux état (il est invalide à 100%), en mai 1945. Ses faits de Résistance lui valurent de nombreuses décorations (Croix d’officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, etc.).

Après la Libération il gagne un procès contre un résistant qui l’accuse d’avoir appelé à la collaboration.

En 1947, Dewez crée avec Moutardier, Boucher et Parsal un « Comité d’Études économiques et syndicales » qui se transforme en octobre 1949 en « Confédération du Travail indépendante » puis en Confédération générale des syndicats indépendants, le dénominateur commun étant un anticommunisme absolu. Suplice Dewez en assure le secrétariat général jusqu’à sa mort et siége au Conseil économique de 1951 à 1959 au titre des syndicats indépendants. En 1950, il est élu administrateur de la Caisse primaire centrale de Sécurité sociale de la région parisienne.

 

Sources

Sulpice Dewez – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Yves Le Maner

Sulpice Dewez – Wikipédia

Sulpice Dewez – Assemblée Nationale

Mandats électifs

Député : 1932 - 1942

Conseiller général : 1934 – 1940

Honneurs

Chevalier de la Légion d'honneur

Titulaire de la Médaille des Combattants volontaires

Croix de guerre 1939-1945