Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Christiane Gilles (née à Vincennes (Val-de-Marne) le 1er avril 1930 et décédée à Chécy (Loiret) le 29 octobre 2016), fille d'un contrôleur des chemins de fer, obtient son brevet élémentaire, et arrête ses études, en raison des difficultés financières de ses parents.

Directrice Antoinette

Quitte le PCF en 1983

À 16 ans, elle devient « employée aux titres » au siège central du Crédit lyonnais, à Paris.

En 1947, lors de la grève des banques, Christiane Gilles adhère à la CGT. À l'âge de 21 ans, elle est élue déléguée du personnel puis déléguée au Comité d’établissement. Ensuite, elle devient secrétaire du syndicat CGT du Crédit lyonnais. Elle obtient pour les femmes la suppression du travail le samedi matin pendant six mois par an, et une augmentation du nombre de jours de garde pour les enfants malades.

En 1952, Christiane Gilles adhère au PCF, et c'est pour elle le « prolongement de l'action syndicale ».

En 1965, le service dans lequel elle travaille, déménage à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Christiane Gilles occupe le poste de permanente à l'union départementale des Hauts-de-Seine et se focalise sur la main-d'œuvre féminine. Durant les grèves de Mai 68, les réunions pour la fête des mères transforment en débats sur les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes.

En 1969, Georges Séguy la fait entrer au Bureau confédéral de la CGT, pour s'occuper secteur féminin. Cinq ans plus tard, en 1974, Christiane Gilles prend la direction du magazine féminin de la CGT, Antoinette. Elle y aborde des sujets nouveaux comme la contraception, l’avortement, les problèmes du couple, la sexualité et le féminisme, sujets non consensuels à la CGT et au PCF.

En 1979, à Chypre, elle représente la CGT à la préparation de la 4e conférence internationale de la FSM sur les femmes.

À la fin des années 1970, elle vit très mal les turbulences engendrées au sein de la CGT par la rupture de l’Union de la gauche, et les mises en cause des orientations du Congrès de Grenoble (1978) de la Confédération.

Le 14 octobre 1981, Christiane Gilles et Jean-Louis Moynot quittent le Bureau confédéral de la CGT, suite à plusieurs désaccords avec Georges Séguy, notamment la non mise en œuvre de l'« élargissement de la démocratie » promis en 1978.

Après son départ de la CGT, elle entre au cabinet de Yvette Roudy, ministre des Droits de la Femme, comme responsable de l’emploi et de la formation. Elle s’implique totalement dans l’élaboration de la loi sur l’égalité professionnelle qui est votée en 1983. Elle assure l’application de la loi sur le terrain, par l’élaboration des plans d’égalité dans les entreprises. Elle participe aussi étroitement au nouveau statut de la Fonction publique (loi de 1983).

En désaccord avec la direction du PCF, Christiane Gilles rejoint, 1982, l’organisation des Communistes démocrates unitaires (CDU), animée par Henri Fiszbin. En 1983, elle ne reprend pas sa carte du Parti communiste.

En 1984, elle se présente aux élections européennes, sur une liste CDU-PSU (conduite par Serge Depaquit (PSU), avec Henri Fiszbin en seconde position ; liste qui obtient 0,7% au niveau national).

En 1988, elle adhère au Parti socialiste (PS), avec vingt-huit autres communistes du CDU. Elle quitte le PS en 1995.

En décembre 1985, elle retourne travailler au  Crédit lyonnais, en tant que « cadre » à la direction de la formation. Elle déclare : « Au Crédit lyonnais, je me sens le 1⁄43000, alors que, à la confédération ou au cabinet ministériel, j'avais le sentiment de pouvoir influer sur les décisions ».

Après les élections législatives de 1988, Michèle André, secrétaire d’État socialiste aux Droits des Femmes, lui confie la responsabilité du Bureau emploi, formation et égalité professionnelle. Devenue contractuelle de la Fonction publique, Christiane Gilles y reste sept ans, jusqu’à sa retraite.

Elle est élue présidente de l'association France-URSS, en 1983.

En 1955, elle se marie avec Philippe Vernoux, dont elle a une fille, puis en secondes noces avec Joël Gilles en 1965, avec qui elle aura une autre fille.

 

Sources

Christiane Gilles – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Slava Liszek

Christiane Gilles -Wikipédia

Christiane Gilles alliait féminisme et syndicalisme, Yves Housson, L’Humanité du 4/11/2016